Les personnages en sont le sel
Avec On la trouvait plutôt jolie, l’auteur donne voix à ceux qu’on n’entend pas, ceux qu’on ne veut pas entendre. Il le fait avec intelligence et construit une intrigue étonnante autour du sujet des migrants, mais surtout autour de ses personnages. Ce sont eux le sel de cette histoire.
Il est de plus en plus difficile de classer les romans de Bussi, et c’est tant mieux. Est-ce encore un polar ? Oui et non. Il y a bien une enquête et des meurtres, mais le sujet est si prégnant et les protagonistes si touchants, que le récit en devient « exotique » face à tant d’autres romans formatés.
Un auteur qui sait se réinventer, ça n’a pas de prix. Avec ce récit atypique, il s’amuse à changer les codes de sa narration, encore davantage qu’à l’accoutumée. Il raconte et manipule, émeut et déstabilise. En matière de contre-pied (et de croche-pied), il est devenu un expert.
Bussine
Michel Bussi joue avec les sous-entendus avec une telle finesse qu’on se laisse emporter par l’histoire sans se rendre compte qu’on ne comprend pas tout. Jusqu’aux révélations au compte-gouttes qui nous font faire des yeux de chouette, grands ouverts face aux tournures que prend l’histoire.
Le sujet de fond est difficile. Plutôt que de nous bassiner avec, l’auteur « bussine ». Il butine subtilement de personnages en personnages pour les rendre fort attachants, alors même qu’il est question de crimes. Meurtres, mais aussi crime contre l’humanité. Un sujet d’actualité, traité avec originalité et subtilité. Une nouvelle belle preuve qu’un divertissement peut amener également à réfléchir sans se prendre la tête.
Le monde est un village. Michel Bussi nous en parle avec sagacité. Professeur de géographie, il sait de quoi il retourne en matière de flux migratoires (quel horrible terme…). Mais on est loin d’un quelconque argumentaire professoral, l’auteur fait parler les émotions, universelles.
Poignante réussite
Il déploie les ailes de son récit d’une plume enlevée, non dénuée d’humour, parfois cynique, parfois poétique, avec des personnages hauts en couleur, qui ne sont pas vraiment tels qu’on les imagine de prime abord. Entre des humanitaires pas très humains, et des oiseaux de nuit qui se cachent, la palette des émotions est large. « Le malheur comme le Hibou, évite la lumière », dit le proverbe.
On la trouvait plutôt jolie est, à mon sens, une poignante réussite par sa manière originale de parler d’un sujet fort. Deux romans, coup sur coup sur le sujet difficile des migrants, avec celui d’Olivier Norek : Entre deux mondes. Deux manières bien différentes de construire son histoire autour, preuve de la grande richesse de la littérature française, dite populaire.
Je la trouve plutôt jolie, la chouette histoire de Michel Bussi.
Sortie : 12 octobre 2017
Éditeur : Presses de la cité
Genre : Thriller
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Le sujet de fond
Les personnages
L’art du contre-pied
4° de couverture
Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits…
Un suspense renversant et bouleversant.
« – Qu’est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie. Vous avez trois jolis enfants. Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie.
– Ce sont les apparences, tout ça. Du vent. Il nous manque l‘essentiel. Je suis une mauvaise mère. Mes trois enfants sont condamnés. Mon seul espoir est que l’un d’eux, l’un d’eux peut-être, échappe au sortilège.
Elle ferma les yeux. Il demanda encore :
– Qui l’a lancé, ce sortilège ?
– Vous. Moi. La terre entière. Personne n’est innocent
dans cette affaire. »
Catégories :Littérature
Je vais vraiment finir par me laisser tenter tellement les chroniques sur ce livre sont magnifiques et attirantes.
il en vaut la peine, c’est assez original et je l’ai trouvé bien mené
Oh tiens, Marseille et Bussi…^^ Je ne peux faire l’impasse sur celui ci, on dirait….;)
Ta chronique m’a convaincue…
Ah non, toi tu ne peux pas 😉
Je ne le savais même pas que c’était à Marseille, j’ai bien fait de passer voir ta chronique^^
Un peu déçue par mes quatre lectures de Michel Bussi (N’oublier jamais, Un avion sans elle, Mourir sur Seine et Gravé dans le sable)… Je n’ose plus me lancer, malgré les tentations…
C’est peut être que cet auteur n’est pas fait pour toi. La lecture est la rencontre entre un univers et un lecteur, chaque expérience est personnelle
Je pense aussi mais c’est frustrant d’être hyper tentée puis déçue !
J’ai du retard avec cet auteur, mais pour me faire pardonner, je vais te donner du Alain Barrière !
♫ Elle était si jolie
Que je n’osais l’aimer
Elle était si jolie
Je ne peux l’oublier
Elle était trop jolie
Quand le vent l’emmenait ♪
je me disais que tu devais avoir une extinction de voix en ce moment, les chansons se faisaient rares. Et puis non, chronique et commentaire prouvent le contraire 😉
Suffisait que tu y penses pour que je le sache et que j’honore tes oreilles de ma voix suave et mélodieuse 😆
Oui, je suis modeste !!
Je vais essayer de ne plus penser 😉
Regarde TF1 !! mdr
Pas à ce point 😉
Si tu ne penses plus, tu es un client potentiel pour eux… Mieux, tu est déjà client chez eux !!
M’en fout, j’en n’allume plus la tv
Moi presque plus… quelques séries pour me divertir, ou des émissions genre “complément d’enquête” ou des tas de reportages super intéressants que tu te dis que t’aurais mieux fait de ne pas regarder parce qu’ensuite, tu vas au lit déprimée !
J’ai beaucoup aimé moi aussi la subtilité de Bussi dans sa manière de traiter le sujet sans se poser en moralisateur mais avec suffisamment de finesse pour provoquer la réflexion du lecteur. Je n’ai pas lu “Entre deux mondes” mais ça ne saurait tarder…
deux manières très différentes de traiter le sujet, tu verras. On reparle du Norek après ta lecture !
Ça marche ☺
Je n’ai toujours pas eu l’occasion de lire cet auteur… et pourtant ses romans s’empilent dans ma PàL.
Ou s’empalent dans ta pile. Ça marche aussi 😉
Bonsoir! Je suis allée à la Foire au Livre, à Brive, dimanche 12/11/2017 et je suis très déçue que Michel BUSSI n’était pas présent !
Je suis une fidèle lectrice de cet auteur et je souhaitais acheter le dernier roman et le faire dédicacer !!
Déçue !…
J’ai vu qu’il était pourtant présent à Brive, sans doute pas durant tout le salon alors
Si Bussi bussine, peut on en déduire qu ‘Yvan yvanise ? 😊
Je vais y réfléchir durant la nuit 😉
alors? tu as réfléchis ? 😉
Oui, à cause de toi, je n’ai pas pu dormir
je te fais philosopher la nuit ? mdr 🙂
Oui au point que j’ai oublié la question initiale 😉
ha bravo….
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsJ’adore Michel Bussi, cependant ce livre là m’a déçue… Je ne saurais dire pourquoi. Parce qu’il est différent des autres? Mais toujours très surprise de la fin, comme à son habitude, il nous trompe 😉