1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
CHRISTOPHE AGNUS
La liste de l’écrivain
Sortie : 08 juin 2023
Editeur : Robert Laffont
Lien vers ma chronique du roman
Ce deuxième roman est très différent du précédent, une tout autre ambiance…
Oui, car quand j’ai commencé à l’écrire, « L’armée d’Edward » n’était pas sorti. Je ne savais pas si ce premier roman plairait, alors j’ai commencé l’écriture d’une autre histoire que j’avais en tête, différente. Un peu plus policière, tout en restant thriller. Et plutôt que de m’amuser avec des technologies, j’ai joué avec la science, la physique.
Dans les deux cas, cela reste un jeu avec le lecteur, l’emmener dans une histoire pour lui faire croire qu’elle pourrait être vraie, et lui donner une furieuse envie de savoir comment cela va se terminer.
” C’est le principe même du roman : une fiction qui prend vie “
Sans trop en dire sur l’intrigue, c’est comme si la fiction prenait vie…
Je crois qu’il n’y a rien de plus réel que la fiction. Du moins si on se met du côté à la fois de l’auteur et du lecteur. Le premier doit écrire en y croyant absolument, et le second a accepté d’entrée qu’il rentrait dans le monde inventé par un auteur, et donc que tout ce qu’écrit l’écrivain est vrai « dans ce monde-là ». C’est un pré-requis de tous les romans.
Si on refuse l’idée que Cosette, Jean Valjean et les Ténardiers existent, on ne croit pas aux Misérables et à l’imagination de Victor Hugo. Autant ne pas commencer le roman. Je ne me compare évidemment pas à Victor Hugo, mais c’est le principe même du roman : une fiction qui prend vie.
Qu’on ne s’y trompe pas, c’est une histoire très surprenante est bien différente des habituels récits de serial killers…
J’ai joué avec les codes habituels pour emporter le lecteur ailleurs, dans une histoire où on ne sait plus si on doit faire confiance à son analyse, où on croit savoir, puis on ne sait plus. J’aime beaucoup ces récits à la « Usual Suspect ». Cette fois, j’espère avoir réussi à donner du plaisir au lecteur tout en le trompant.
Ce qui m’amuse c’est de voir les réactions de certains lecteurs, qui entrent en empathie avec un des personnages, le trouvent « formidable », alors que c’est quand même un beau salaud !
” Utiliser le divertissement pour le mettre au service du sens “
Tu saisis à nouveau l’occasion pour faire passer quelques messages environnementaux à travers le divertissement…
Il n’y a pas de raison de se priver… Et cela rentre dans ma philosophie d’écriture : utiliser le divertissement pour le mettre au service du sens. Le lecteur doit avant tout avoir du plaisir, mais si je peux lui glisser deux ou trois matières à réflexion, c’est parfait.
D’autant qu’ici, on s’attend à tout sauf à cela, et quand ce message arrive, le lecteur est surpris. J’aime cela, des fausses pistes réjouissantes, presque jubilatoires.
L’amoureux de la mer, que tu es, raconte aussi certaines scènes fortes sur l’eau…
La mer est un élément central de ma vie, donc je n’allais pas m’enlever ce plaisir. J’ai fait démarrer une partie du roman dans un grand port breton, et fait relire les scènes maritimes par des grands marins, comme Isabelle Autissier et Jean-Yves Bernot (une star du routage dans les courses au large) pour la partie « voilier », ou l’ancien pilote de la Seine Benoît Sagot pour les parties impliquant de la marine marchande.
J’ai aussi volontairement conservé deux ou trois « erreurs » commises en mer par mes héros, et signalées par ces experts, car mes personnages ne sont pas, justement, des champions, et ce sont les erreurs qui permettent la tension romanesque, le sentiment d’urgence et de drame.
Catégories :Interviews littéraires
Il a rejoint ma PAL sur tes bons conseils 😊.
Curieusement, je ne le trouve pas si « différent » de l’armée d’Edward. La patte est là, les messages écologiques aussi. Un peu plus de Thriller oui, mais le rythme et l’action sont là.
Très envie de le lire 😉