L’antre est une novella d’une centaine de pages d’un auteur américain largement reconnu outre Atlantique, mais dont c’est le seul texte traduit en français en six ans, avant 2023.
Sorte de compte-rendu écrit par un personnage qui ne sait lui-même pas trop qui il est, le texte de Brian Evenson est assez déstabilisant, dérangeant même.
La seule interaction du protagoniste X est avec le Terminal (remember HAL 9000 ?), qui demande qu’on lui pose des questions précises, ce que le rédacteur ne sait pas faire correctement. Dialogue de sourds.
X garde des bribes de souvenirs sur son passé, qui ne sont d’ailleurs pas obligatoirement les siens, et sur ses « géniteurs ». Plusieurs esprits semblent prendre place en un seul, mais n’ont pas l’espace nécessaire.
Dans cet univers post-apocalyptique, X fait l’expérience de la solitude. Jusqu’à ce que…
Cette novella questionne, sans aucun doute. Sur le sort de l’humanité, et de notre protagoniste en particulier. Mais bien davantage encore, interroge la notion même d’identité. A la recherche de la bonne définition d’une « personne ».
Difficile d’y répondre quand, comme X, on ne se comprend pas soi-même, et qu’on est régulièrement victime d’absences.
Brian Evenson joue une bataille intérieure entre l’irrationnel et le rationnel, où la notion de perception est essentielle. Tout comme celle de la transmission.
De nombreuses questions sont posées par ce texte court mais riche de considérations quasi philosophiques.
L’antre est un point d’entrée intéressant dans l’œuvre de l’écrivain, plutôt exigeant, assez étrange, et clairement interpellant.
Parallèlement à cette publication chez Quidam, sort Immobilité chez l’éditeur Rivages. On espère la passe de trois prochainement.
Yvan Fauth
Sortie : 06 janvier 2023
Éditeur : Quidam
Genre : SF / post-apocalyptique
Traduction : Stéphane Vanderhaeghe
Prix : 14 €
4ème de couverture
” L’antre, un lieu sous terre où il se réveille. Dehors, l’air est irrespirable. Pourtant, il va devoir sortir. Sa survie semble être à ce prix. Mais qui est-il ? Est-il aussi seul qu’il le pense ? Et d’où lui viennent les souvenirs qui le hantent ? Le terminal qu’il interroge possède peut-être quelques-unes des réponses aux questions qu’il se pose. Mais le terminal a aussi une question à lui poser : qu’entend-il par ce mot de personne ?
Avec L’Antre, Brian Evenson plonge son lecteur dans une fable post-apocalyptique où, au-delà de la survie de l’humain, c’est la définition même de l’humanité qui est en jeu.
Catégories :Littérature
Suis pas certaine d’avoir tout compris. Aussi hermétique qu’un tupperware je suis. Merci Yvan pour la chronique. 🙏😘
Val 😅😅
Intéressant mais je ne sais pas si j’y vais 😅
C’est un peu ça. 😂