1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
VINCENT HAUUY
Titre : Survivre
Éditeur : Hugo
Date de sortie : 19 mars 2020
Lien vers ma chronique du roman
Tu es décidément un auteur éclectique, voilà que tu te frottes à un tout autre genre…
J’aime me faire plaisir. C’est aussi simple (et égoïste) que cela. Lorsqu’une histoire me parle, voire m’appelle, peu importe le genre, il faut qu’elle soit couchée sur le papier. Je pense que c’est de cette façon qu’il est possible de déterminer si l’histoire ou l’idée de départ vaut le coup de devenir un roman. Cela rejoint la « technique du tamis » qu’évoque Stephen King. Il ne note jamais ses idées, si une lui reste en tête, c’est que c’est la bonne. Pour revenir au genre de Survivre, c’est bien entendu un thriller – qui est la composante essentielle de tous mes livres -, même si je ne livre pas de roman policier ou psychologique cette fois-ci, mais un roman d’anticipation. Exercice dans lequel d’ailleurs je me sens à l’aise, puisque je suis un grand lecteur de ce genre depuis mon plus jeune âge. Parmi mes auteurs préférés figure notamment un certain Philip K Dick.
Le sujet tourne autour d’un jeu télévisé, mais le roman n’est pas centré sur lui. C’est plutôt un prétexte pour développer une intrigue très fouillée…
Le jeu télévisé permet de fournir un creuset, un environnement clos. C’est un procédé souvent utilisé pour exacerber les tensions et les enjeux et empêcher tout retrait. Pensez à certains romans d’Agatha Christie. Le train de « Le crime de l’Orient Express », le bateau dans « Mort sur le Nil », l’île dans « Dix petits nègres ».
Après, cet environnement particulier me permettait bien sûr, en plus de l’intrigue liée à une disparition d’un agent de la DGSE, d’exposer deux thèmes majeurs de mon livre : le survivalisme et le développement des IA. La nature vs la civilisation.
Ce livre est sorti durant une période troublée…
C’est un euphémisme. Il est sorti le 19 mars, au début du confinement. Quand un roman s’appelle Survivre et qu’il sort en pandémie, cela interpelle forcément. Surtout que j’aborde aussi les épidémies virales et bactériennes (qui sont souvent citées comme des conséquences de la déforestation outrancière, de l’élevage massif et du réchauffement climatique). J’ajouterais qu’au moment ou j’écris ces lignes, survivre s’applique également à mon roman, puisqu’il semble difficile de se le procurer en librairie (indisponible à la Fnac, marqué en rupture). Plusieurs personnes m’ont demandé où le trouver alors que les stocks existent. Bref, c’est le chaos.
Mais le roman reste un vrai (et très bon) divertissement ! …
Je n’ai pas voulu faire un essai, encore moins un pamphlet. Les thèmes que j’aborde sont forts, mais ma position initiale, presque un crédo, était : écrire un thriller. Et pour éviter au maximum les « ingérences » de l’auteur dans l’intrigue et la diégèse, j’ai opté pour un point de vue à la première personne. Le monde est vu à travers les yeux de mon protagoniste, Florian. Florian connaît la société dans laquelle il vit, il ne va pas l’expliciter. Il considère le lecteur comme un contemporain. Cela me permet de décrire « en douceur » le contexte de mon roman, sans le surcharger d’explications. Après, dans son déroulement, Survivre obéit aux codes du genre : mystère, rythme, tension.
Tu as passé beaucoup de temps sur les recherches pour rendre ton futur crédible. Et tu as surtout veillé à ce que tes découvertes soient parfaitement intégrées dans l’intrigue…
Oups, j’ai un peu répondu à la question un peu plus haut. J’ai passé plus de six mois à accumuler des données pour construire le monde de 2035. Au début cela tournait beaucoup autour des conséquences possibles du réchauffement climatique et de notre frénésie de consommation. Que se passerait-il si nos ressources s’épuisaient (fer, lithium et bien sûr eau potable) ? Qu’impliquerait la hausse générale de 2 ou 3 degrés ? Il y a pas mal d’études prospectives qui indiquent que certains pays seraient durement touchés et prédisent des mouvements migratoires massifs (c’est normal, les gens ne vont pas se laisser mourir).
Mais je trouvais cela « simpliste » de ne m’intéresser qu’au catastrophisme. L’homme est inventif et se battra pour trouver des solutions, même les plus folles. La science continue d’avancer à une vitesse exponentielle. La géo-ingénierie est déjà à l’œuvre à l’heure où j’écris ces lignes pour anticiper et trouver des solutions les problèmes à venir. J’en expose quelques-unes dans le roman. Bref, tout cela pour dire que j’ai extrapolé sur deux axes : la nature et la civilisation.
Après comme je l’expliquais plus haut, j’ai opté pour ne montrer qu’une partie de ces recherches ; uniquement dans le cadre de l’intrigue et à travers les yeux de mon protagoniste. Mais en tant qu’auteur, je devais avoir une vision plus large du monde dans lequel je faisais évoluer mes personnages. Cela me fait penser à un reportage sur la trilogie de Peter Jackson sur le Seigneur des Anneaux. Certains costumes étaient ornés de gravures et dorures à l’intérieur, qui n’étaient donc n’étaient jamais visibles à l’écran. Mais pour les acteurs et le réalisateur, cela venait renforcer l’idée que ce monde existait.
Photo : Alsk Di Speranza
Catégories :Interviews littéraires
Je crois que le genre de l’anticipation va effectivement très bien à Vincent Hauuy… Belle interview, comme d’habitude 😉
C’est ma prochaine lecture !
Ce livre va bientôt sortir de ma PAL, j’ai hâte de le lire !
bonne future lecture !
une de mes prochaines lectures également 🙂
bonne lecture !