
J’ai beau y réfléchir, je ne vois qu’Henri Lœvenbruck pour être aussi à l’aise dans tant de styles littéraires différents.
Vrai roman historique, mais pas que…
Le loup de Cordeliers est un vrai roman historique, se déroulant principalement les jours qui ont précédé le 14 juillet 1789. Mais c’est aussi un formidable divertissement doublé d’un suspense prenant. Tous les ingrédients qui définissent le bon et intelligent roman populaire, dont on ressort à la fois enthousiaste et enrichi.
Que vous soyez férus d’Histoire ou non, et même si elle vous rebute habituellement, je prends le pari que vous ne pourrez qu’être emballés par cette lecture.
Tout d’abord, parce que c’est un récit vécu aux côtés d’un personnage formidable. Un jeune provincial, Gabriel Joly, monté à la capitale pour réaliser son rêve : devenir journaliste d’investigation, un genre nouveau pour raconter les faits avec rigueur et objectivité.
Ensuite, parce que cette période de l’Histoire est passionnante, et que nombre d’événements de ces mois de 1789 ont forgé ce qu’est notre pays aujourd’hui.
Et pour terminer, parce que le talent de conteur de l’écrivain est si épatant, que c’est une véritable aventure humaine que vit le lecteur, pleine de rebondissements, emplie de rencontres incroyables, bourrée d’émotions.
Réalité et fiction
Mélanger ainsi réalité et fiction n’est pas un procédé neuf, mais Lœvenbruck le maîtrise à la perfection. Son travail de documentation est sérieux, mais jamais il ne perd de vue son objectif de raconter une histoire. Sa faculté à intégrer les faits à son intrigue est admirable.
J’ai accompagné de nombreux personnages illustres durant ces plus de 500 pages. J’ai compris comment l’Assemblée Nationale a été créée, et surtout les valeurs qu’elle voulait défendre. J’ai pu faire un parallèle entre ces idéaux et cette soif de liberté et ceux de notre société actuelle. Sacrément instructif…
Le tout sans jamais tomber dans une démonstration professorale ni donneuse de leçons. Cela en fait un livre qui devrait être proposé dans les écoles, pour donner goût à la lecture et prouver que l’Histoire est un matériau vivant.
Formidable raconteur d’histoires
L’auteur n’oublie jamais de divertir, son enquête autour de ce tueur singulier est originale, teintée de mystère, et parfaitement intégrée dans les grands faits historiques qui se déroulent durant cette période.
Il sait manier sa plume pour qu’elle ressemble à la forme des écrits de l’époque, toujours avec la volonté de s’adresser au plus grand nombre sans dénaturer la réelle ambition de ce projet.
Et quel talent pour recréer l’atmosphère de l’époque ! Odeurs, sons, couleurs, tout y est, on s’y croirait. Avec l’envie d’y retourner. Ça tombe bien, l’aventure semble ne pas être terminée.
Jetez-vous sur Le loup des Cordeliers, c’est une sacrée prise, autour de la Bastille. Henri Lœvenbruck prouve, une fois de plus, qu’il est un formidable raconteur d’histoires, et qu’il sait s’y fondre avec un même (et immense) talent.
Yvan Fauth
Date de sortie : 24 octobre 2019
Éditeur : XO
Genre : thriller historique
4° de couverture
Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.
Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.
Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris…
Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.
Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?
Un enquêteur redoutable.
Une fresque magistrale des premiers jours de la révolution.
Catégories :Littérature
Merci pour ce partage interressant , je decouvre cet auteur
Merci beaucoup
J’avais déjà très envie de le lire…tu n’arranges pas mon cas!
Si tu avais déjà très envie, ça ne change donc rien 😉
C’est une vraie révolution romanesque ce roman 😜 le début d’une flamboyante saga !
oui, vivement la suite !
C’est claiiiiiir !!!!
Ce pourrait être intéressant d’en apprendre sur l’Histoire de France, vu que nous la connaissons mal, de l’autre côté de la frontière… Ce sera différent de l’histoire de Bohem, mais ça pourrait être intéressant, instructif et divertissant !
J’avais manqué ton article sur ce livre, et comme je viens (enfin) de publier le mien, je suis venu voir ce que tu en disais… bon, pour une fois, nous ne sommes pas tout à fait d’accord 😉 Disons que, pour une fois aussi, le sieur Henri n’a pas réussi à me séduire autant que d’habitude (ce qu’il arrive très souvent à faire, il faut avouer, alors une petite déception peut toujours survenir…)
Sinon, petit détail : tu mentionnes deux fois que les événements se déroulent en 1793. Nous ne sommes cependant encore qu’en 1789… la Grande Terreur, ce sera pour plus tard, mais je gage qu’Henri nous y mènera avec ses personnages, dans un tome prochain !
Je suis une quiche ! Enfin quelqu’un qui lit les chroniques 😉. J’ai corrigé les dates… Je devais avoir en tête inconsciemment le livre 1793 de Sonatine, fait croire… Je me fais vieux…
Quant au reste, ce n’est de loin pas le Loevenbruck que je préfère mais j’ai adoré ça. Et il est arrivé dans un moment de ma vie où j’avais besoin particulièrement de me changer les idées et il y a largement contribué en m’évadant dans le temps
Je suis sans doute un peu sévère au sujet de ce roman, mais qui aime bien châtie bien, dit-on, alors…
J’ai tout de même vraiment hâte de lire la suite, et suis à peu près sûr que je l’apprécierai davantage, puisque nous serons désormais en terrain relativement connu. A moins qu’Henri ne nous surprenne à nouveau en changeant de ton, d’approche… mais, dans le cadre de cette série, ça m’étonnerait.