
Voilà comment un primo romancier se retrouve propulsé sur le devant de la scène littéraire noire du jour au lendemain.
Pour seul refuge est le lauréat de la première édition du Grand Prix des Enquêteurs, arrivé devant 150 manuscrits envoyés. Un prix qui fait immédiatement parler de lui, parce que consacré aux romans noirs et parce que les jurés sont des pointures dans leurs domaines.
Avec, entre autres, un chef d’état-major de la Brigade criminelle, un avocat pénaliste, une procureure, un commandant divisionnaire de police, une directrice honoraire du laboratoire de police scientifique, un médecin légiste… Et aussi des journalistes, Olivier Marchal, le président d’honneur Marc Dugain et le parrain Didier Decoin de l’Académie Goncourt. Un parterre exceptionnel de spécialistes et de talents.
Maîtrise dès le premier roman
Avec de tels pedigrees, la curiosité était forte. Première surprise, le roman se déroule aux USA, très loin des univers professionnels des jurés. Preuve de leur ouverture d’esprit et de leur volonté de vraiment choisir une histoire, sans idées préconçues.
Passé l’étonnement, voilà bien le genre de thriller dans lequel on plonge immédiatement et qu’on ne lâche pas.
Vincent Ortis fait déjà preuve d’une maîtrise étonnante, avec une intrigue qui fonctionne et une idée de départ vraiment excitante. Et surtout un traitement qui tient diablement bien la route.
N’attendez pas un livre qui révolutionne le genre, mais il fait sacrément bien le boulot. J’ose même affirmer qu’il dame le pion à certains auteurs américains, sur leurs propres terres. Et un terrain de jeu parfait pour une telle histoire.
Le Montana, l’immensité d’une nature presque vierge de toute trace humaine, des tonnes de neige à perte de vue. Voici le décor d’une partie du récit, celui où se meuvent les trois protagonistes principaux.
Du caractère
J’insiste sur l’idée de départ qui est excellente, mais encore fallait-il savoir la raconter. Vincent Ortis fait preuve de talent, d’habileté et d’un vrai savoir-faire. L’intrigue sonne juste, loin du carton-pâte de certains romans français se déroulant de l’autre côté de l’Atlantique.
Voilà un thriller à la plume vivante, fluide et à la galerie de personnages qui a du caractère. Les protagonistes sont le sel de cette bonne intrigue, avec des tempéraments marqués, loin de l’oppresseur caricatural et de banales victimes expiatoires.
Le roman est court (320 pages), la tension constante, le rythme soutenu sans pour autant que l’auteur ne tombe dans les clichés. Les surprises sont légion, mais en aucun cas artificiellement cadencées. Elles servent l’intrigue et à développent une vraie ambiance.
Pour seul refuge est donc un thriller « à l’américaine » solide, prenant, avec une galerie de personnages forts en gueule. Les ingrédients sont classiques et la thématique en toile de fond vieille comme le monde, et pourtant le roman tire plutôt bien son épingle du jeu. Et la fin fait réfléchir.
Le primo romancier Vincent Ortis étonne par la maturité de sa plume et sa capacité à construire une belle intrigue. A real good job.
PS : à noter le choix de l’éditeur de mettre en avant la littérature populaire de qualité, inédite, à un prix très abordable. Ce mi-format est proposé à 13,90 €, je trouve que c’est une excellente initiative.
Yvan Fauth
Lien vers l’interview de Vincent Ortis au sujet de ce roman
Date de sortie : 12 septembre 2019
Éditeur : Robert Laffont / Collection : La bête noire
Genre : Thriller
4° de couverture
La plus terrible des prisons est celle qui n’a pas de murs.
De la neige à perte de vue, une ourse affamée, pas une habitation à des kilomètres à la ronde.
Seuls, perdus dans les immensités sauvages du Montana, à plus de deux mille mètres d’altitude, deux hommes se font face : un jeune Indien accusé de viol avec tortures et le juge qui l’a condamné.
Chacun possède la moitié des informations qui pourraient les sauver, or : Ensemble, ils s’entretueront. Séparés, ils mourront.
Catégories :Littérature
Arg le Montana. Mon rêve absolu. Quelle magnifique chronique Yvan. Merci à toi 🤗👏
Merci ;-). Sauvage Montana
Le Montana, on l’aime sauvage, domestiqué, ça ne serait plus le même. Bon, si tu n’as plus de refuge, comme le chantait si bien Renaud ♫ viens chez moi, j’habite chez une copine ♪
Tu as bien fait le job, je ne connaissais pas ce roman, je ne l’avais pas fluoré et à cause/grâce à toi (biffer la mention inutile), je le note !!
Sûrement un bon livre, rien que le décor fait envie!
Le décor est un personnage à part entière du livre, clairement !
Vraiment cette présentation donne vraiment envie ! Je note ! Merci pour ce partage !
Merci ;-). Bonne future lecture alors !
je l’ai mis dans la liste de mes envies pour mon anniversaire ! Merci Yvan
Bon futur anniversaire 😉