Thriller (ou pas)
Je connais Frédéric Ernotte pour avoir lu et apprécié ses deux premiers romans : C’est dans la boite et Ne sautez pas !. Deux livres qui n’avaient déjà pas grand-chose à voir l’un et l’autre, si ce n’est la manière assez singulière d’écrire de l’auteur belge. Je n’avais pas encore lu le sudiste Pierre Gaulon avant ce jour.
Comme des mouches est à l’image des précédentes histoires d’Ernotte, inclassable. Je préfère donc ne pas le caser dans une boite, au risque de tout faire sauter.
Présenté comme un thriller, il l’est sans l’être, une version Canada Dry. N’attendez pas une intrigue complexe à s’arracher les cheveux, ni de la violence à tous les étages. L’intrigue se veut noire mais pas que… (pour paraphraser le slogan de l’éditeur).
Il y a des morts, du suspense, un tueur mystérieux, mais ce ne sont vraiment pas ces ingrédients-là qui ont suffi à contenter l’amateur de thriller que je suis. Je dirais même que là n’est pas le propos, ni l’intérêt.
C’est bien l’écriture et le ton qui font de ce roman noir une bulle de distraction. Il ne faut pas y chercher autre chose qu’un sympathique moment de divertissement.
Langue bien pendue
Les deux auteurs ont la langue bien pendue pour décrire les relations humaines (et amoureuses) 2.0, avec leur intrigue qui pousse au meurtre.
On sent qu’ils se sont bien amusés à entrer dans le corps de papier de deux trentenaires déçues des hommes et qui se lancent dans un jeu pour gentiment se venger. Un jeu qui dérape quelque peu…
C’est parfois un brin caricatural, mais ça détend (je parle des zygomatiques…). Les deux qui font la paire (je parle d’auteurs…) jouent avec les situations, à coups de bons mots, gros ou plus fins. Et souvent les fléchettes font mouche, même si j’aurais aimé y trouver une intrigue plus travaillée.
Comme des mouches un roman pétillant, pétulant parfois, pétaradant à quelques moments, qui atteint ce qui semble être son seul objectif : divertir. Frédéric Ernotte et Pierre Gaulon ont vraiment fusionné, et leur corps à corps (où on ne sait jamais qui est qui) fait sourire davantage que frissonner, tout en ne perdant jamais le rythme. D’où le sentiment d’une sympathique lecture, sans prétention.
Yvan Fauth
Date de sortie : 01 mars 2019
Éditeur : Lajouanie
Genre : Thriller (ou pas)
4° de couverture
Ça ne devait être qu’un jeu pour oublier la rupture. Une manière pour deux amies déçues par l’attitude des hommes de se venger en orchestrant le canular de leur vie : sélectionner huit candidats sur un site de rencontres, le Love Corner, et les mettre à l’épreuve pour une récompense en or : Regina. Mais lorsque le faux profil conçu pour être un redoutable appât devient une cible et que les prétendants disparaissent les uns après les autres, les demoiselles réalisent que l’amour 2.0 est une arène impitoyable.
Émoticônes troublants, clics assassins, hashtags ravageurs, profils douteux… la vengeance est un plat qui se mange désormais sur le Net.
Catégories :Littérature
À découvrir donc 😉
Complètement d’accord avec toi pour les zygomatiques 🙂 ça fait du bien, parfois ! =)
Exactement !
Dire que je n’ai pas encore lu “ne sautez pas”…. shame on me