Interview – 1 livre en 5 questions : La vie qui m’attendait – Julien Sandrel

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

Julien Sandrel

Titre : La vie qui m’attendait

Éditeur : Calmann-Lévy

Sortie : 06 mars 2019

Lien vers ma chronique du roman

Cette histoire est une belle leçon sur la manière de construire son bonheur…

Au tout début de l’histoire, Romane mon héroïne, n’est pas très heureuse. C’est une femme qui est vivante mais qui ne vit pas vraiment. Elle est comme bloquée dans sa vie. Elle sent confusément que quelque chose l’empêche d’avancer, mais ne parvient pas à identifier quoi.

Je voulais saisir ce personnage juste au moment où tout bascule. Au moment où un événement extraordinaire et totalement inattendu, va agir comme un déclencheur. Ce détonateur, c’est la découverte d’un mystère, d’un secret de famille qui va rebattre les cartes, et qu’il va lui falloir résoudre pour se libérer, pour avoir le courage de réinventer sa vie, et prendre conscience qu’il existe sûrement pour elle un chemin vers le bonheur.

Dès le départ de l’écriture, j’avais en tête cette très belle phrase de Simone de Beauvoir qui dit : « Exister, c’est oser se jeter dans le monde ». Pour Romane, c’est exactement ça. Elle n’ose pas se jeter dans le monde, n’ose pas exister. Dès l’instant où elle va oser, sa vie va changer.

Le roman parle aussi du mensonge et de son impact au sein d’une famille…

J’avais envie avec ce roman de parler de l’importance des racines, de savoir d’où l’on vient. De la difficulté de se construire en étant une personne floue, aux origines incertaines.

J’avais envie de parler de la douleur et de la rémanence des non–dits dans une famille. Des éléments de notre histoire qui peuvent nous échapper, et créer un malaise diffus… et cela même si l’on n’est pas conscient qu’il manque une pièce du puzzle familial. Au début du livre, Romane n’est pas consciente qu’il y a des non–dits autour d’elle, des secrets à découvrir. Et pourtant au fond d’elle, elle sait. Son inconscient sait qu’il faut qu’elle lève le voile sur ces non–dits pour pouvoir sortir de sa paralysie, et saisir la chance d’un nouveau départ.

Le personnage principal est formidable, par ses doutes et ses failles…

Merci Yvan 🙂 J’ai beaucoup d’affection pour Romane, je me suis attaché à elle, alors je suis ravi de constater que les lecteurs s’y attachent également. C’est une femme pétrie d’angoisses, hypocondriaque à tendance paranoïaque, qui manque de confiance en elle alors qu’il n’y a aucune raison objective à cela. En réalité c’est une carapace qu’elle s’est construite et qui l’empêche de se confronter à la vraie vie, et à la possibilité du bonheur. Ça m’intéressait que cette carapace se transforme, que ses angoisses évoluent au fil du roman, s’estompent ou se renforcent selon les phases, les épreuves qu’elle traverse. En même temps c’est une femme qui a beaucoup d’humour, pas mal de recul sur elle–même, et qui a aussi un petit grain de folie assez contagieux.

Lorsque Romane va se retrouver face à cette autre elle–même, elle va se rendre compte par effet miroir qu’en réalité il y a pas mal d’éléments de sa vie qui sont le résultat de ses choix personnels, et qu’il est toujours possible d’agir sur le destin en faisant d’autres choix.

Les surprises et rebondissements sont légion et tellement étonnants qu’ils sont digne d’un bon thriller, alors que c’est un roman avant tout humaniste…

Venant de toi qui es un spécialiste ès thriller, je suis très flatté ! 🙂

Même si mon roman n’est pas un thriller, il y a une part de mystère, de suspense. Romane va devoir mener l’enquête sur ses origines, et j’ai essayé de rester au plus près de ses émotions. Je voulais que le lecteur soit immergé dans ses découvertes, qu’il doute, qu’il espère avec elle, qu’il soit dans sa tête, qu’il suive ses avancées, ses espoirs, ses déceptions, ses idées farfelues. J’ai beaucoup travaillé sur ce roman pour rendre la partie enquête à la fois crédible et surprenante. En tant que lecteur, rien ne m’ennuie plus que de deviner à l’avance ce qui va se passer, alors j’essaie en tant qu’auteur de distiller des surprises tout au long de mes romans  Ensuite oui tu as raison, c’est un roman humaniste : le cœur du livre, c’est l’évolution de cette femme qui va enfin saisir cette « vie qui l’attendait », mais qu’elle ne voyait pas. L’enquête qu’elle va mener est finalement « l’enquête de sa vie », la seule et unique qu’elle mènera de toute son existence… mais c’est une aventure tellement cruciale pour elle, qu’elle va la bouleverser et la changer profondément.

Le cap du second roman est-il si difficile à passer quand on a rencontré le succès avec le premier, comme certains le disent ?

Disons que j’ai contourné ce cap en trichant un peu… « La Chambre des merveilles » est mon premier roman publié, mais comme nombre d’auteurs, j’avais écrit d’autres choses auparavant, qui n’ont pas été publiées. Donc en terme d’écriture à proprement parler, je n’ai pas ressenti de « cap » réel, d’autant que l’écriture de « La vie qui m’attendait » était déjà bien avancée au moment de la sortie de « La Chambre des merveilles ».

En fait c’est maintenant, au moment de la sortie de ce second roman, que je ressens qu’il y a un cap à passer : celui des attentes. Le succès de « La Chambre des merveilles » a créé des attentes de la part des lecteurs et des libraires qui ont été emballés par mon premier roman… j’essaie de ne pas trop y penser, mais j’avoue que quand je reçois des témoignages de libraires, blogueurs ou journalistes qui aiment beaucoup « La vie qui m’attendait » (parfois même plus encore que « La Chambre »), c’est extrêmement rassurant ! Alors comme Romane, je prends une grande respiration et j’essaie de me détendre… 😉



Catégories :Interviews littéraires

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2 réponses

  1. Marie-Christine – Antibes – Bonne maîtresse de deux chats, Agathon et Miranda, Agathon est chat écrivain, il écrit son blog depuis environ 10 ans. J'aime lire, faire des photos, dessiner... Agathon n'est plus de ce monde depuis le 18 juin, il a succombé à l'âge de 15 ans à la maladie cardiaque dont il souffrait depuis dix ans. Pour combler le vide qu'il laissait, une petite chatte tricolore est entrée dans notre vie, elle s'appelle Agathe et est très coquine! Miranda aussi nous a quittées, en juin 2019, victime d'une maladie incurable, Pollux, chaton roux lui a succédé, un gentil chaton, plein de ressources!

    La présentation donne envie de le lire!

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  1. La vie qui m’attendait – Julien Sandrel – EmOtionS – Blog littéraire

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