Révélations en cascade
La grande différence d’avec ses six écrits précédents est que, cette fois-ci, Adler-Olsen balance du lourd sur l’un des trois personnages. Le lecteur fidèle n’est pas habitué à tant de révélations, on sent la fin de la série poindre le bout de son nez (il devrait y avoir dix romans en tout).
L’auteur prend bien soin de toujours trouver une enquête sensiblement différente des précédentes, il en profite pour égratigner les travers de notre société actuelle (et ce qu’il met en évidence au sein du Danemark fonctionne tout aussi bien en France).
Cette fois-ci, il dresse le portrait d’une certaine catégorie d’assistés. Si vous pensiez accoler « immigrés » à ce terme, vous avez tout faux. Ce sont plutôt ces jeunes bimbos, bonnes à rien, nourries à la télé-réalité, et qui ne comprennent pas pourquoi elles ne sont pas également riches et célèbres. D’ici là, elle profitent sans vergogne des aides de l’État. Souriez, vous êtes recadrés.
Éducation…
L’écrivain danois fait d’ailleurs dire à l’un de ses personnages que nous sommes maintenant confrontés à la première génération moins éduquée que celle de nos parents. A méditer quoi qu’un peu caricatural sans doute. Mais cet instantané d’une partie de notre société est plutôt bien vu. Je peux vous assurer que vous aurez très vite envie de distribuer des baffes à ces personnages-là, même si vous êtes habituellement non violents comme moi…
Cette triste photo de profil sociétale prend une autre tournure lorsque certains meurtres font leur apparition. Au point de faire tourner le récit au vaudeville mortifère.
Un ton en dessous
Je dois avouer que c’est le premier des épisodes mettant en scène le département V de la police danoise que je trouve un ton en dessous des autres. Le grand fan de la série que je suis aura apprécié de retrouver les personnages qui sont devenus de vraies connaissances, mais le fait de braquer la lumière sur l’un des trois a fait que les deux autres semblent un peu pâles.
Et puis, une fois la surprise passée concernant le thème du roman, j’ai trouvé que l’auteur faisait parfois traîner un peu trop en longueur une intrigue qui aurait pu être un peu plus ramassée, et que quelques scènes tournaient au grotesque.
Mais Jussi Adler-Olsen reste fidèle à lui-même et, au moment de la photo finish, on se dit que ses personnages et lui sont toujours aussi uniques. Avec Selfies, sa manière originale de dénoncer les travers du monde actuel fonctionne encore, tout comme son humour si personnel. Clairement, si vous avez lu les précédents (et il faut les avoir lus pour vraiment apprécier ce qui arrive à l’un des protagonistes), le rendez-vous annuel avec Adler-Olsen reste un incontournable.
(J’ai peur de ce qui les attend lors des 3 derniers tomes)
PS : Assad parlant de mieux en mieux le danois (c’est louche d’ailleurs), je suis frustré de constater qu’il utilise bien trop peu son expression favorite « Alors » dans Selfies…
Sortie : 29 mars 2017
Éditeur : Albin Michel
Genre : Thriller
Traduction : Caroline Berg
Ce que j’ai particulièrement aimé :
La tension liée à ce qui arrive à l’un des personnages principaux
Le talent et l’humour si personnel de l’auteur
4° de couverture
Elles touchent les aides sociales et ne rêvent que d’une chose : devenir des stars de reality-show. Sans imaginer un instant qu’elles sont la cible d’une personne gravement déséquilibrée dont le but est de les éliminer une par une.
L’inimitable trio formé par le cynique inspecteur Carl Mørck et ses fidèles assistants Assad et Rose doit réagir vite s’il ne veut pas voir le Département V, accusé de ne pas être assez rentable, mettre la clé sous la porte. Mais Rose, plus que jamais indispensable, sombre dans la folie, assaillie par les fantômes de son passé…
Catégories :Littérature
Une fois de plus j’ai le même ressenti que toi … Jussi reste toutefois Jussi et quand on est accro on le suit ! Sadique oui c’est le mot !! Il nous tient par le bout du nez !! On répondra présent bien sûr pour les suivants !!
Oui on a eu les mêmes sensations, Kris. Mais ça reste excellent
Oh que oui Kris! Présent quoiqu’il arrive aussi.
Et même ressenti également d’ailleurs. Cet opus est “différent”, Yvan l’a bien expliqué.
Même si je ne suis plus objectif depuis longtemps avec cet auteur que j’ai eu l’immense chance de partager 1h30 d’interview privé l’an passé chez Albin Michel, je ne peux que le conseiller 🙂
Perso j’ai bien aimé et l’intrigue démarre rapidement ! 😉
https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsFan de la série, il n’y que Dossier 64, sur lequel j’ai buté. Mais peut-être était-ce une question de d’humeur. J’imagine que j’y reviendrai. Oui, il y a un truc avec Assad… Bon, en tout cas, votre billet est stimulant et donne envie d’ouvrir le livre. Merci.🙂
La lecture est clairement une histoire d’humeur, et heureusement qu’on n’a pas tous les mêmes goûts ! Chaque Adler-olsen est différent, c’est aussi le charme de cette série. Merci pour le commentaire 😉
J’ai adoré dossier 64, moi, il m’a émotionné ! 😉
Pareil 😉
Tudieu, on est d’accord ??? C’est pas tout les jours que les miracles arrivent ! PTDR
Tu es sobre pour une fois, c’est pour ça 😉
Ah oui, tiens, ça doit être ça… je n’ai bu que 3 bières, 4 mijitos et 10 kawas… je m’étonne moi-même 🙂
Clairement, je dois y revenir “alors…” Merci pour l’échange !
Ahah ;-). Au plaisir !
Bon, on peut pas toujours être d’accord sur tout non plus… 😀
“Alors”, bonne lecture et n’oublie pas que ce n’est pas parce que le voyage en chameau ne t’a pas plu que c’est d’office terminé…
Assad, sors de ma tête !
Je te fais la même réponse qu’à Yvan :
Clairement, je dois y revenir « alors… »
Merci pour l’échange !
Ben voilà, j’avais répondu au message que tu faisais à Yvan… au temps pour moi 😉
À force d’échanger, on va me prendre pour une échangiste…
En effet, différent des autres, je trouve, un peu comme son précédent, “Promesse”. C’est vrai que c’est louche que Assad parle si bien le danois, comme s’il avait toujours su bien le parler mais qu’il jouait au con pour mieux surprendre son monde.
Rose m’a donné des tas d’émotions, par contre.
PS : tiens, j’avais une chronique d’avance sur toi, moi, cette fois-ci, puisque lu le livre le 1er avril 😉
Je suis complètement à la bourre 😉
Toi aussi ? Bienvenue au club !
Ça manque quand même cruellement de “alors”
J’ai une petite cousine de 4 ans qui te sort des “en fait” à tout bout de champs… Alors ? Ben elle pourrait donner des idées à Assad qui n’a plus son mot fétiche !
J’ai du retard ds cette série ! Il va falloir que je me rattrape 🙂
Il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin 😉
Ah non je vais la poursuivre 🙂 j’adore Jussi 😍
Je suis bien loin de ce tome là avec mon retard mais effectivement, le sujet de fond m’a tout l’air d’être bien moins profond que ce que j’ai lu jusqu’à présent ! 🙂
Voilà. Tu as de la chance d’avoir encore beaucoup à découvrir, alors 😉
Pour moi qui viens de le finir, “adoratrice” de Jussi, je suis, comme toi, un peu restée sur ma faim surtout pour mon “chouchou” Assad alors !!!!!! Différent des autres, un poil en dessous , mais toujours aussi addictif… ..Alors… Vivement le prochain …
En stock, faut que je lance avant qu’il ne sombre dans l’oubli de ma PàL !
C’est horrible de se retrouver dans la pal oubliée 😉
Je l’ai extirpé in extremis des tréfonds de l’oubli… J’en suis à la moitié et il ne me fait pas encore vibrer. agréable, sans plus.
Oui, pour moi clairement un ton en dessous des autres
Oui, j’ai lu ça et là que cet opus était un chouïa en dessus des 6 précédents.
Mais comme le dis Kris, Un volume du département V, reste un très bon polar même s’il est moins sensible que les précédents ! Na