Aruspice* des temps modernes
Si vous ne connaissez pas Mallock (le personnage), il est grand temps de vous frotter à cet ours attachant et parfois mal léché, flic visionnaire qui fait autant marcher sa cervelle que ses intuitions, sorte d’aruspice* des temps modernes (merci à l’auteur au passage pour me faire découvrir à chaque fois de nouveau mots, comme celui-ci).
Il est difficile de parler de ce roman en adoptant Le principe de parcimonie, tant le lecteur en prend plein les mirettes. Grand spectacle en technicolor et en odorama, rempli de bruits et de fureur, ce nouveau Mallock est une vague qui renverse tout sur son passage. A l’image de son grand méchant du jour, pas très poli(chinelle) avec les pseudos « institutions » de notre société du paraître. Stars de la chanson, politiciens, journalistes, héroïnes de la télé-réalité…, ils passent tous au broyeur des mains assassines du criminel de l’histoire et des mots assassins d’un auteur qui s’en donne à cœur joie dans le pilage de nos « icônes » contemporaines.
Fulgurances
Les romans de Mallock sont des thrillers addictifs, jusqu’au-boutistes parfois, qui prennent une autre dimension par la grâce de l’écriture unique de l’écrivain ; sorte de poésie désespérée, emplie de fulgurances. Un vrai virtuose des mots, qui élève les scènes de violence (parfois extrêmes) au rang d’œuvres d’art.
Il faut dire, qu’une fois de plus, le dangereux dément de l’histoire est un vrai personnage de théâtre. Oui, Mallock a théâtralisé son intrigue pour la placer dans les mains d’un grand guignol mortifère comme on en rencontre peu dans les romans du genre. L’auteur, pointilliste, s’en donne à cœur joie : et que je coupasse ce pic qui dépasse (et les couilles aussi).
Sidération
On suit cette enquête avec sidération, les yeux grands ouverts, empli d’une certaine fascination laudative devant cet auteur impavide.
Même si cette nouvelle enquête n’est pas ma préférée de la série, j’en suis une fois de plus sorti épuisé et réjoui par tant de verve et par la manière dont le dramaturge Mallock mène sa barque, entre dénonciations et grand spectacle. Une œuvre ludique qui est pourtant bien davantage qu’une banale pantomime. Une œuvre unique, surtout.
* Devin qui interprétait la volonté des dieux exprimée par des prodiges ou par l’apparence des entrailles des victimes des sacrifices.
Lien vers mon interview réalisée avec Mallock au sujet de ce roman
Citations :
Page 67 : le lynchage avait, de tout temps, été l’une des préoccupations préférées de l’être humain. Pierres, coups de poing, parpaings, briques ou tweets, qu’importe, l’essentiel était de détruire le singulier pour innocenter le pluriel.
Page 296 : Ni valeur, ni morale, vulgarité sans fond, sexe et sottise en rut, calvaire de grammaire et affluence de flatulences, il n’y avait rien à sauver dans ces… tristes réalités-là.
Néanmoins, même si ces émissions mettant en présence bellâtres et pétasses pouvaient à juste titre énerver, retirer à la cuillère la cervelle d’une de ses « stars-tampax » sous prétexte de maltraitance de la syntaxe restait un acte somme toute excessif.
Sortie : 11 février 2016
Éditeur : Fleuve Editions
Genre : Thriller
Notes :
Profondeur : 8/10
Dimension de l’histoire : 8/10
Psychologie : 8/10
Qualité de l’écriture : 9/10
Émotions : 7/10
Note générale : 8/10
4° de couverture
Catégories :Littérature
Ah oui comme on s’est dit hier, il faut que je lise Mallock 😃 Ça a vraiment l’air excellent !
J’espère l’avoir bien fait ressentir 😉
N’en doute pas 😉
Wouuuu quelle verve mon ami! Tu rends parfaitement hommage à celle de Mallock !
Merci soeurette, tu le sais avec Mallock on est toujours inspiré pour écrire, il nous tire vers le haut 😉
c’est tout à fait ça, on apprend plein de mots et de faits historiques 🙂
JE LE VEUX! Ouais je l’ai déjà dit……..Bravo pour cette chronique enthousiaste!
Merci ;-). Pas de bol pour toi, j’ai encore deux chroniques enthousiastes à publier à la suite 😉
Nooooooooooon, comment vais-je survivre????!!!!!Hein, tu veux ma mort? ou celle de mon compte en banque?!!!!!
Je ne veux sur ton bien. Par contre, ton compte en banque… 😉
Stelphique, puisqu’il y a eu complot sur ce roman et qu’ils sont deux à nous le balancer dans la gueule, faisant fi de nos finances qui gîtent plus fort que le Titanic au moment du remplissage de ses cales par de la flotte, je vais créer le club du « Boycottons nos amis pervers qui nous tentent sans arrêt avec des romans dont nous ne pouvons pas nous payer pour cause de faillite bancaire de notre cochon ».
Bon, je reconnais que Yvan utilise dans ses chroniques des mots savants, mais j’ai lu l’intégrale de Lanfeust de Troy, alors, les aruspices, je connais !
Stelphique, je te soutiens ! I’will survive, comme le chantait l’autre… nous mourrons ou nous survivrons aux critiques des frère et sœur diabolique ! 👿
Bravo!!!!!!!!!Quel talent!!!!!Et quelle éloquence!!!!!Je te suis sur ce coup!!!!!!Evidemment ma soeuriblog!!!!;)
Je me sentais en verve, ce soir ! Que personne n’enlève le « v » pour mettre un « g », merci !
Allez, au bûcher l’Yvan !
Je buche toute l’année, je peux pas faire relâche ?
Non parce que tu as oublié le cirque Onflex sur « bûche »… oui, l’accent circonflexe est important, quoiqu’en disent certains !
Allez, va au dodo !
Après une interview mallockienne, voici une chronique bien coupante ! Allez on achète !!!
Je suis d’accord avec toi ce roman est très riche aussi bien en documentations qu’en émotions.
Premier Mallock que je lis, j’ai beaucoup aimé le personnage et sa façon d’être…
J’ai adoré cette 5ème enquête !!! 😀
La chronique des Motordus d’Anne Ju m’avait déjà convaincue.
Alors là j’ai plus qu’à le lire.
Et tu sais tout le bien que je pense de cet auteur et depuis bien longtemps 😉