Autant le dire de suite, ce premier pas dans la littérature (de genre) pour Josh Malerman, membre du groupe de rock The High Strung, est une franche réussite.
Viscéral
Ce livre, au point de départ franchement ingénieux, instille un sentiment de peur viscéral comme peu de romans ont su le faire.
Peur : sentiment d’angoisse éprouvé à la présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé (définition du Larousse).
Une définition qui résume si parfaitement le sentiment ressenti par les personnages de ce roman, et par extension nous lecteurs. Quelle angoisse durant les 375 pages de ce récit ! Angoisse lancinante devant un danger qui justement ne se montre pas et reste immatériel.
Dans un genre qui se veut à ce point jouer sur la frayeur, on a déjà pu lire tout (et n’importe quoi). Avec Bird box, l’intrigue est toute aussi énigmatique que le titre du roman.
Crainte immémoriale et originelle
L’idée de départ est particulièrement ingénieuse et redoutable : jouer sur notre peur ancestrale du noir et de l’inconnu. En ne décrivant pas la menace qui pèse sur le monde, Malerman joue, de manière originale, avec cette crainte immémoriale et originelle.
Imaginez : devoir vivre les yeux fermés ou bandés, de manière volontaire, pour échapper à une menace inconnue et à une mort violente. Oui imaginez, ce que cela fait de devoir vivre dans le noir, ou calfeutré à l’intérieur, jour après jour.
Jouant avec intelligence sur l’alternance des chapitres (entre le moment de la « catastrophe » et le monde quatre ans plus tard), cette histoire est celle d’une totale perte de contrôle.
Gageure
L’univers du thriller post-apocalyptique est le terrain idéal pour décrire cette peur qui démarre comme une hystérie collective. Faire tenir la route à un récit qui ne décrit pas la menace était une toute autre gageure. Au fil des pages, l’histoire est (volontairement) frustrante et pourtant, l’auteur arrive à ce que l’improbable et l’incompréhensible tiennent la route, ce qui n’est pas loin d’être un exploit.
Combien de fois me suis-je dit, durant ma lecture, que le roman ne tiendrait pas sur la distance ? Que nenni, Josh Malerman a su mener sa barque jusqu’au bout, malgré les différents écueils qu’il a pu rencontrer en chemin.
Parce qu’il a pris le parti de décrire les événements uniquement à travers le prisme d’un petit groupe de personnes, et de nous faire vivre cette angoisse à travers leurs réactions et leur quotidien. Il intègre ainsi le lecteur au plus près de cette peur, et son style d’écriture hyper expressif y est pour beaucoup.
Paradoxe
Oui parce qu’en plus, c’est plutôt bien écrit, grâce à un style très direct, énergique et démonstratif. Une manière de raconter très cinématographique, ce qui est un véritable paradoxe alors que toute l’histoire se déroule les yeux fermés ! (d’ailleurs je me demande bien ce que donnera l’adaptation du roman au cinéma, bon courage au réalisateur…).
Mon seul bémol tient au formatage du roman. On sent qu’il a été effectivement formaté pour bien tenir dans les codes de la littérature américaine du genre (ne surtout pas dépasser un certain nombre de pages, en garder sous la semelle…). Même si on se doute qu’une suite est prévue, ce récit aurait pu permettre encore davantage de développements.
Un dernier mot sur les passages se déroulant quatre ans après. Ils sont tout bonnement éblouissants de petites trouvailles sans que jamais l’auteur ne perde de vue l’aspect crédible de l’histoire.
Un roman aussi flippant, qui parle directement à nos plus vieux instincts tout en restant dans la suggestion, s’en est fascinant, addictif et franchement jouissif. Josh Malerman : on attend la suite avec impatience.
Sortie : 17 septembre 2014
Éditeur : Calmann-Lévy
Notes (sur 5) :
Profondeur : ♥♥♥♥
Psychologie : ♥♥♥♥ 1/2
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥ 1/2
Note générale : ♥♥♥♥
Mon interview de Josh Malerman (16/11/2014)
4° de couverture
La plupart des gens n’ont pas voulu y croire. Les incidents se passaient loin, sans témoins. Mais bientôt, la menace s’est rapprochée, a touché les voisins. Ensuite, Internet a cessé de fonctionner. La télévision et la radio se sont tues. Les téléphones ne sonnaient plus. Certains, barricadés derrière leurs portes et leurs fenêtres, espéraient pouvoir y échapper.
Depuis qu’ils sont nés, les enfants de Malorie n’ont jamais vu le ciel. Elle les a élevés seule, à l’abri du danger qui s’est abattu sur le monde. Elle a perdu des proches, a assisté à leur fi n cruelle. On dit qu’un simple coup d’oeil suffi t pour perdre la raison, être pris d’une pulsion meurtrière et retourner sa violence contre soi. Elle sait que bientôt les murs de la maison ne pourront plus protéger son petit garçon et sa petite fi lle. Alors, les yeux bandés, tous trois vont affronter l’extérieur, et entamer un voyage terrifi ant sur le fl euve, tentative désespérée pour rejoindre une colonie de rescapés.
Arriveront-ils à bon port, guidés par leur seule ouïe et leur instinct ?
Catégories :Littérature
J’ai hâte de le lire, il a l’air effrayant et génial ^^
bien résumé Léa ;-). Bonne lecture, alors et bons frissons !
J’en ai marre. …je file demander un prêt à ma banque! 😉
demande lui tout de suite une grosse somme 😉
Un bon moment de frayeur, hein???!!!!Je me suis vraiment régalée, et ta chronique saura en convaincre plus d’un, j’en suis sure! 😉 Je ne savais pas que l’auteur était membre d’un groupe de rock, comme quoi ton blog est toujours fait de mots et de musique…..
oh oui, pour moi c’est concilier l’agréable et l’agréable ;-).
En plus, son groupe est responsable de la musique du générique d’une série que j’aime beaucoup : Shameless
Rhaaa, celui là, c’est mes camarades du comité SFFF qui me l’ont piqué. Du coup, c’est plus vraiment mes copains. 😉 Mais je l’aurai, un jour, je l’aurai….:)
Tu m’as trop fait envie une fois de plus. 😉 🙂
voler un livre piqué, c’est du vol quand même ? 😉
T’inquiètes l’ami, je ne ferai que l’emprunter 😉
alors tout va bien 😉
Pour une fois que je lis un roman avant toi, trop contente que tu aies aimé!!
et en plus tu es clairement responsable du fait que j’ai lu ce livre 😉
Je l’ai commencé hier, sauf imprévu je pense le finir aujourd’hui (et forcément le chroniquer sur la lancée). Une très agréable surprise, je suis à fond dans l’intrigue.
décidément, on se marque à la culotte tous les deux, c’est rigolo 😉
Tu as une bonne longueur d’avance mais je l’aurai un jour, je l’aurai 😀
ahah, tu regardes trop la télé 😉
Vous vous marquez à la culotte ??? Déjà que les culottes, c’est pour les nanas et pas les mecs, mais bon, votre vie cachée ne regarde que vous (pas trop d’irritations avec la ficelle quand vous portez des strings, les mecs ??). Deux : c’est cochon de faire ça mais je veux voir les photos !!! 😆
Évitez les traces de freinage, s’il vous plait… on n’est jamais trop prudent avec le marquage de la culotte… 😛 Je sors !!
Laisse nos culottes en paix ! on lave notre linge entre mecs 😉
Oui, tu laves dans une machine à lessiver, toi ! Nous, on moins, on a une machine à laver ! 😛
La machine à lessiver, c’est le travail, parce que au soir, t’es lessivé ! 😆
Bon, pas à plus de 40° sinon ta culotte va rétrécir et tu auras un string ! 😀
j’ai hâte de le lire ….. ça doit être trop flippant ….
meuh non Valou, ce n’est rien par rapport à Oui-Oui chez les pingouins 😉
Avant de lire ta chronique…il ne me tentait pas trop…grrrrrrrrrrrrrrrrr grrrrrrrrrrrrrrr grrrrrrrrrrrr maintenant siiii !!!Je ne peux résister….t’es trop fort…
tu ne résisteras pas (écoute le son de ma voix)
Foumette a une touche clavier spéciale “grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr” 😀
J’ai des tonnes de touches spéciales sur mon clavier!! Pas toi? 😛
des touches belges sur un clavier belge
Ben non… :/
Ahummmmmmmm….oui maitre….
tu peux m’appeler “ami” 😉
M’en fou, je l’ai déjà acheté ! Na ! Mais je ne l’ai pas encore lu… ils sont trop à me crier “moi, moi, moi” et je n’en sors plus. Vite ma pension que j’ai du temps pour lire 😛
Un petit moment de flippe ça ne te dit pas ? Meuh si tu es courageuse toi !
Oui, je suis une courageuse et j’ai peur que d’une chose, que ma biblio me tombe sur la tête ! 😀
Je dois encore flipper et me taper une migraine avec la chambre 507 ! Bon, tu conseilles quoi d’abord ? Bird box ou la chambre capitonnée ??
Les deux en même temps ? 😉
Tout dépend de la question que tu as dans la tête… 🙄 et moi, tu sais que je ne pense jamais qu’à mal.
Alors non, jamais deux en même temps 😆
Je crois bien que je le lirai les yeux fermés…Comme quoi, tout arrive !
Mais qui est donc Awanachi ? Je te laisse deviner 🙂
tu nous raconteras ton expérience de lecture alors, je veux savoir ce que ça donnera 😉
Euuuuh, langue au chat…
J’ai eu un coup de coeur pour ce roman <3
Cependant, j'avoue que j'aurais voulus que le "présent" soit plus mise en valeur…