Il est également l’auteur d’un étonnant premier roman (tome 1 d’une série à venir) qui mélange allègrement et avec bonheur les genres : Au-delà de l’illusion, les hommes en habit de lumière.
Un roman à la croisée des chemins, entre sa partie historique (où l’auteur s’inspire de récits de la franc-maçonnerie), sa partie thriller (et son tueur en série pour le moins atypique) et sa partie relevant de la science-fiction (avec ses thèmes parlant de téléportation et du passe-muraille).
Merci à l’auteur pour ce passionnant entretien, qui donne des clés très intéressantes sur la genèse d’un roman.
Le lien vers ma chronique de Au-delà de l’illusion (tome 1) : les hommes en habit de lumière.
Le lien vers la vidéo de présentation du roman (dont l’auteur parle dans cet entretien).
Site internet : Au-delà de l’illusion.
L’entretien :
1. Question rituelle pour démarrer mes entretiens, peux-tu te définir en trois mots, juste trois ?
Inventif, persévérant, curieux.
2. Parle-nous de ce premier roman, avec tes propres mots ?
C’est l’histoire d’un gars banal qui découvre un petit fascicule poussiéreux dans une librairie. Ces quelques pages vont lui permettre de se téléporter d’un endroit à un autre avec quelques handicaps.
Il se trouve qu’il partage cette faculté avec un tueur hors norme, dont on se demande même s’il est humain tant ses crimes sont abominables. La presse l’a baptisé la Mâchoire.
Les services secrets, le monde du crime et les Gardiens du Dharma, une société secrète qui veille sur l’usage de ces « portes », se lancent dans une incroyable course-poursuite pour mettre la main sur le terrible savoir, en pour en empêcher la diffusion.
Pour moi les deux premiers tomes ne sont qu’une « mise en bouche ». Le plus gros de l’histoire est à venir. Gros lecteur moi-même j’adore les « pavés ». De préférence sur plusieurs tomes. Je ne lis que très rarement les nouvelles, je trouve qu’on n’a pas le temps d’y plonger, de s’identifier aux personnages, de vibrer avec eux.
Sans dévoiler l’intrigue, la série va donc s’étendre, elle va s’assombrir, se globaliser, se ramifier dans le temps et l’espace. Mais grâce à quelques judicieux conseils de lecteurs, je vais être très attentif dans la rédaction des prochains tomes (le tome III est en cours), à ne pas trop perdre le lecteur dans les couloirs de l’espace-temps !
4. Les thèmes utilisés tout au long de cette histoire sont très variés et ambitieux. Comment se sont déroulées tes recherches ? Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui est tiré de ta seule imagination ?
C’est certainement l’aspect le plus surprenant de mon roman. Gros lecteur, la science-fiction tient une part importante dans les romans que je dévore tous les soirs, en plus de nombreux magasines (scientifique, psychologiques et littéraires). Et rien ne me satisfait d’avantage qu’un roman qui est futuriste, mais dont on sent que l’écrivain a fait de profondes recherches et nous livre qu’une extrapolation du présent qui deviendra certainement réalité un jour. Ce sont pour moi des fenêtres sur le futur, ouvertes par des visionnaires.
Arthur C. Clarke est un de ces remarquables prophètes.
Plus concrètement, rares sont les choses inventées dans mon livre, ce qui peut étonner. Même le tueur existe. Il est une fusion de 3 profils psychologiques établis avec une amie psychologue sur la base de patients en prison (en Suisse).
5. Avec tous ces ingrédients, as-tu eu des difficultés à trouver le juste dosage pour que la sauce prenne, entre la part « fantastique » et la part « thriller » ?
Oui, pour ça je vais faire un petit plongeon dans le passé. J’ai rédigé les premières lignes de « Au-delà de l’illusion » début 1997… Quelques mois une centaine de pages et j’ai bloqué, il me manquait une dynamique : le méchant ! Je n’ai repris sérieusement que quelques années plus tard, avec de nombreux nouveaux personnages, et on peut dire que j’ai consacré 5 ans à la rédaction de 2 tomes. Avec les nombreuses corrections qui ont suivi.
Là je suis au milieu du tome III, mais au gré de l’inspiration je rédige des chapitres qui serviront au tome IV, V et peut-être même VI.
Tout récemment j’ai rédigé la fin ultime, le tout dernier chapitre, qui m’est venu d’un coup, d’un jet. J’y ai pris énormément de plaisir.
Comme je conduis plusieurs histoires à travers mon roman, la difficulté est plutôt d’équilibrer les différents fils aux différents lieux et époques.
Mais comme j’ai tendance à voire mon roman comme un fil, je « vois » ce qui est au-delà de l’illusion, et je n’ai plus qu’à décrire. Du coup, ce n’est pas tant le dosage du fantastique et du thriller qui me pose problème que d’arriver à faire passer un message.
6. Quel est le planning prévisionnel de sortie des prochains épisodes ?
Concernant l’écriture de l’histoire, je compte avoir un tome d’avance à la sortie de chacun des tomes suivants.
A ce jour, le planning prévu est le suivant :
– En septembre-octobre 2013 quand paraitra le tome 2, j’aurai bouclé la rédaction du tome 3,
– de même en 2014 pour l’arrivée du tome 3,
– 2015 pour le tome 4,
– 2016 pour le tome 5
– et si j’ai assez de matière pour faire un 6ème, on arrive donc en 2017…
Le synopsis est prêt pour l’ensemble.
7. Tu as fait réaliser une vidéo assez ambitieuse pour accompagner ton roman. Pourquoi ce choix et comment s’est déroulée sa réalisation ?
Comme je l’ai dit plus haut, en fait, je vois l’histoire comme un film. Le tout premier jet d’un chapitre consiste en quelques lignes pour mettre la scène en place.
Ensuite je me construis dans ma tête un story-board, comme pour un film, sous forme de scènes, comme une bande dessinée, et je commence à rédiger en me déplaçant dans les scènes, j’en fais un premier jet.
Bien plus tard, je fignole les dialogues, le style, j’attaque les corrections, l’analyse des répétitions, à l’aide d’outils plus pointus que Winword, tel que Petit ProLexis et Myriade deux logiciels indispensables à tout écrivain à mon avis. Sans oublier bien entendu la connexion internet pour les recherches !
Donc pour en revenir au tournage, c’est un choix naturel, je voulais voir en image ce que j’avais en tête. Le tournage d’un film complet avec les trucages que je décris se chiffrant en millions, je me suis tout naturellement tourné vers la version ultracourte : le book-trailer.
Malgré tout, pour 3 minutes 36, cela a pris 4 weekend de tournage, de nombreuses heures de postproduction, et une somme non négligeable.
Une version raccourcie à une minute a été envoyée fin mai à TF1 à un concours de book-trailers organisé par Michel Field pour son émission au bout de la nuit… Tu peux croiser les doigts pour moi !
8. Le contact des lecteurs à travers les salons et par internet est-il devenu incontournable, à ton avis ?
Au début je ne pensais pas qu’il serait aussi enrichissant. Mais j’ai eu tellement de critiques et d’avis inattendus, les tiens y compris, que je considère ça comme une mine d’or. Sans le miroir des autres, il n’y a pas de progression. Dans le monde des idées rien de nous résiste, il me faut la critique pour progresser.
Et puis les avis se contredisent, on ne peut pas satisfaire tout le monde, il faut choisir sa voie, et s’y tenir.
Donc oui, ce contact est vital.
9. Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans ton processus créatif ?
Énorme ! Je baigne dans la musique depuis tout petit. Mon synthé est allumé en permanence à côté de mon ordinateur. La musique, c’est le rythme. Dès que je tiens un chapitre dont je veux rédiger la première version, je mets mon casque sur les oreilles et je m’enfonce dans l’histoire. Mes sources sont très variées, je peux passer de fugues de Bach à l’Orgue par ses partitas au Piano par le Rock Progressif des années soixante-dix, à Linkin Park, ou Paradise Lost, ou Enya, ou encore des bandes originales de Films tel que la Forêt d’émeraude de John Bormann, ou La ligne verte, etc. Suivant l’humeur, la couleur du chapitre.
10. Tu as le choix entre donner le mot de la fin ou nous citer ton dessert préféré ?
En ma fin est mon commencement… et la tarte au citron ! Je n’aime pas choisir !
Quelques photos tirées du tournage de la vidéo de présentation du roman et gentiment fournies par l’auteur :
Catégories :Interviews littéraires, Littérature
un auteur passionné de SF qui écrit des thriller mêlant du fantastique, un auteur très visuel si j’ai bien compris et qui utilise la vidéo comme promotion de son livre, voilà qui est original !
Oui original, dans la forme comme dans le fond.
Un auteur (informaticien de métier), qui utilise les médias d’aujourd’hui pour parler de son livre et créer son univers.
Encore une fois, je dois prendre mes pilules miracles du docteur Doxley pour résister aux livres que tu chroniques et aux interviews d’auteurs qui me donnent encore plus envie d’acheter… vite, une pilule !
Non, je résisterai !
Merci à toi pour tous ces interviews et merci aux auteurs aussi !
Merci c’est gentil, et merci de leur part ;-).
Et tu bluffes, une telle pilule n’existe pas 😉
Alsacien ou pas, je retiens que c’est un auteur d’avenir, passionné, qui ose se lancer dans une saga pour son baptême! Je ne lui souhaite que le meilleur pour la suite!
Et merci à toi, Yvan, pour cette superbe interview!
En plus, il a de bons goûts musicaux!
Merci à toi d’avoir également de bons goûts 😉
Résister, pourquoi faire ? C’est reculer pour mieux sauter ! 😉
Ben voilà, si c’est l’auteur qui le dit, je ne peux rien rajouter de plus 😉
La mâchoire et consortium gagne a être connu, le temps le dira. Il faut per sé vé rer …
C’est exact Antoine, rien n’est facile dans ce métier, il ne faut pas lâcher
Merci d’être passé par ici 🙂