La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà, l’été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée…
Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l’affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c’est réveiller de douloureux souvenirs.
A l’adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu’elle n’a pu exprimer. Son corps n’est qu’un entrelacs de cicatrices…
On retrouve bientôt le cadavre de la fillette. Très vite, Camille comprend qu’elle doit puiser en elle la force d’affronter la tragédie de son enfance si elle veut découvrir la vérité…
Mon avis
Voilà un thriller tout en ambiance, pas de rebondissements à profusion, pas d’agent des forces de l’ordre comme personnage principal (mais une journaliste).
Comme elle l’utilisera également dans ses romans suivants, le fond de commerce de Gillian Flynn, c’est une violence dans la description de personnages tourmentés et d’une Amérique profonde à la dérive.
Sur la base d’une enquête classique (qui est pourtant mise en retrait lors d’une bonne partie du bouquin), l’auteure axe l’histoire (écrite à la première personne) sur une “héroïne” écorchée (en sens propre comme au figuré), étalant sa souffrance psychologique tout au long des 300 pages.
L’histoire de ce drame familial est particulièrement malsaine, d’une violence psychologique inouïe ; de nombreux passages font froid dans le dos rien qu’à voir l’état de délabrement mental du personnage principal et de la société qui l’entoure.
Les femmes de cette petite ville sont toutes plus ou moins atteinte psychologiquement, du fait d’un désœuvrement et d’une vraie perte des repères. Les hommes quant à eux sont relégués pour la plupart au rang de gentils demeurés.
Mais rien de simpliste dans cette description. L’analyse psychologique est d’une force rare, d’une brutalité peu commune, le tout particulièrement bien rendu par l’écriture sèche et précise de l’auteur.
Un excellent livre, dérangeant, qui se lit sans aucun temps mort. A ne pas conseiller aux âmes sensibles, la violence des mots nous atteint plus puissamment que les scènes baignant dans le sang d’autres romans.
Publication française : 2007
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥
Catégories :Littérature
j’ai ce petit bouquin depuis longtemps dans ma bibliothèque, mais je t’avoue que j’avais même pas percuté que c’était elle qui l’avait écrit !!! ta chronique est salutaire pour moi 😉
Alléluia 😉
Premier roman annonciateur de son immense talent qui est allé crescendo!
Je l’ai lu il Y’a longtemps, il faut que je le redécouvre
Ce titre est pour moi le plus fort des 3 titres que l’on connait de l’auteur. Sans doute aussi le plus personnel.
Ta chronique résume parfaitement le ton du bouquin, oppressant et malsain. Tu nous livre une nouvelle fois une analyse très juste. Bravo Yvan
Si j’ai effectivement pu résumer le ton du livre, tant mieux, merci pour ton avis en tout cas 😉
Oui, c’est sans doute son livre le plus personnel, même si je lui préfère “Les apparences”
Mon épouse a beaucoup aimé “Les apparences”; moi, je n’ai pas accroché mais je n’ai pas fait beaucoup d’efforts, je le reconnais, ou ce n’était pas le bon moment pour lire ce livre, cela arrive.
“Sur ma peau” est dans ma bibliothèque. Je l’aurai lu avant la fin de l’année, c’est une évidence. Le fait est que j’ai confiance dans les appréciations de mon ami Yvan, cela aide beaucoup évidemment.
Tu es très gentil Jean 😉
Les deux romans sont assez différents, dans leurs ambiances et leurs constructions. je suis curieux de ton avis !
sacré premier bouquin, j’ai adoré : dérangeant et néanmoins addictif, wow !
bon résumé 😉