L’année 2023 a démarré fort en matière de romans marquants.
Voici cinq histoires mémorables, à travers des romans “noirs” mais surtout inclassables et plein d’émotions fortes. Qui brouillent les frontières du genre. Des livres qui resteront en mémoire !
Cinq livres à la personnalité marquée, qui se démarquent tout en restant accessibles à tous.
Ne passez pas à côté. Bonnes lectures !
Isabelle Amonou – L’Enfant rivière (Editions Dalva)
Avant les personnages, c’est l’environnement qui frappe. Fort. Dur. Vrai. Une région, une époque. Les bords de la rivière des Outaouais, sauvage, encore davantage dans ce futur très proche. Où le point de bascule a déjà fait glisser le monde sur une pente sans retour.
L’écrivaine fait preuve d’une sensibilité touchante au possible dans sa manière de nous plonger en alternance dans les esprits des deux personnages principaux.
L’occasion pour l’écrivaine de traiter de sujets puissants et émotionnellement chargés. On ne fuit pas si facilement ses origines, et la manière dont ses ancêtres ont été traités.
L’enfant rivière est un livre sublime autant que déchirant. Admirablement bien pensé, inventif, surprenant tout du long, émouvant au possible. Isabelle Amonou a un talent fou, cette histoire le révèle, la révèle.
4ème de couverture
Il y a six ans, l’enfant a disparu. Zoé ne l’a quitté des yeux que quelques minutes, occupée à peindre la coque du bateau, mais voici son fils envolé. On a dragué le cours d’eau, étudié les courants, cherché en aval, la rivière n’a pas rendu le corps de l’enfant. C’est peut-être ce savoir amérindien ancestral qu’elle porte en héritage ou un instinct maternel féroce mais Zoé le sait, Nathan ne s’est pas noyé. Il vit, quelque part. Elle est persuadée que son fils se cache parmi les migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis. Alors elle le cherche. Jumelles au poing, fléchettes tranquillisantes et attirail de chasse en bandoulière, elle arpente les paysages sauvages pour traquer les invisibles de la forêt.
Sur les bords de la rivière des Outaouais, dans un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, L’Enfant rivière nous conte l’histoire d’une quête et d’un combat. Celui d’une mère prête à tout pour retrouver son enfant et comprendre qui elle est.
Michaël Mention – Les gentils (Editions Belfond)
Franck a vu sa belle et tranquille vie s’écrouler d’un coup. Sa gamine se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Douleur. Douleurs. DOULEUR. La vengeance comme seul moteur. Doux leurre à penser l’étancher en se transformant en bagarreur.
Ce n’est pas juste une descendre aux enfers, car l’obsession de Franck va le pousser à l’aventure. Une aventure humaine et une expédition hallucinatoire qui prend une direction sacrément surprenante. La quête de l’assassin se transforme en quête de soi, à son corps défendant.
Le nouveau roman du génie Mention est un livre de genre qui ne fait pas genre. 350 pages qui vous collent à la peau et vous balancent des mandales à répétition. Une putain de lecture hallucinante. Férocement noire.
Les gentils, c’est du Michaël Mention pur jus. Ça gicle et éclabousse, violence et talent entremêlés. Un texte noir bourré jusqu’à la moelle d’émotions fortes, de phrases à relire, à relire et à relire. Pour sortir essoré de cette expérience de lecture singulière.
4ème de couverture
Sur les routes de l’enfer…
Ça hurle, ça cogne dans la tête de Franck. Six mois que sa fille est morte dans un braquage à Belleville. Six mois qu’il attend l’arrestation du coupable. Mais rien, aucun suspect, aucune piste, et les flics semblent avoir lâché l’affaire.
Alors Franck ratisse les bas-fonds de Paris, finit par trouver un vague indice. Il largue tout et embarque dans sa R5 pour un trip halluciné à la recherche de sa proie : un tox’ avec un tatouage « Anarchie ».
Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Franck, lui, va loin, très loin, jusqu’en Amazonie, pour traquer un meurtrier parti racheter sa conscience dans un mystérieux camp de hippies. Mais dans cette jungle où la violence est partout, la folie de Franck va se heurter à des âmes plus extrêmes encore…
Noëlle Michel – Demain les ombres (Editions Le bruit du monde)
De l’or entre les mains. Demain les ombres développe une idée magnifique, sublimée par le talent fou de Noëlle Michel.
Le roman navigue entre les lignes des genres littéraires, avec bonheur, suivant une voie de l’intime tout autant que ménageant le suspense. Tout sonne juste et plausible.
Cette histoire incroyable est l’occasion de questionner notre vraie place dans l’univers, tout comme de réfléchir à la notion d’altérité. Car le livre est une affaire de rencontres. Avec des personnages qui flirtent avec les (leurs) ombres. Et qui vont apprendre à accepter de ne pas tout contrôler.
Demain les ombres est un roman inclassable, si bien pensé qu’il fait palpiter toutes les fibres émotionnelles. Qui en met plein les mirettes, mais tout en subtilité. A la fois sombre, intimiste et vibrant d’humanité.
4ème de couverture
C’est un clan d’humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n’ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d’infranchissables Confins. Ils ignorent qu’un tout autre monde existe au-delà.
Cet autre monde, c’est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal…
Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d’évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l’autre, à la vie.
Charlotte Monsarrat – Les âmes fragmentées (Editions Anne Carrière)
Ce roman est une bombe à fragmentation. Charlotte Monsarrat a une imagination explosive, mise au service d’émotions qui vont faire éclater votre cœur en mille morceaux à travers Les âmes fragmentées.
Pour qu’un livre sorte du lot, il faut déjà une bonne idée. Voilà le genre de sujet qui permet toutes les folies quand on sait le maîtriser. Cette idée est sublimée par un récit puissant, avec des personnages forts et touchants. Et une écriture au diapason.
On peut qualifier cette histoire de différentes manières, preuve qu’il est impossible de la ranger dans une seule boite. Anticipation, thriller psychologique, récit de l’intime, elle est tout à la fois.
Charlotte Monsarrat a su trouver le juste milieu et le juste ton, pour une expérience de lecture qui laisse des traces en mémoire.
4ème de couverture
Dans un futur proche, les tournages de cinéma, trop polluants, ont été interdits. À la place, un procédé permet d’extraire les souvenirs de personnes décédées pour les monter en films éphémères qui durent le temps que la mémoire s’efface. Veronica, réalisatrice de filmémoires en panne d’inspiration, est condamnée à restaurer ses anciens succès pour gagner sa croûte. En dérushant les souvenirs d’un trafiquant de mémoires, elle découvre qu’elle a eu avec lui une relation amoureuse dont elle ne se souvient pas.
Aidée par sa compagne et sa mère, Veronica mène une enquête intime sur les traces de son passé. Pour retrouver son identité, elle doit recoller les morceaux de son âme fragmentée.
Catriona Ward – La Dernière Maison avant les bois (Editions Sonatine)
Petit conseil d’ami, laissez-vous porter par la narration. Car la forme interpelle rapidement, Catriona Ward prenant le pari d’écrire ce récit à plusieurs voix. Vous serez déstabilisés et intrigués. Jusqu’à même vous demander ce qui se déroule réellement sous vos yeux.
Pas d’action effrénée, on est bien au plus près de la psychologie, avec des personnages plutôt dévoyés.
L’écrivaine a pensé son intrigue et ses protagonistes avec un très grand soin. Ce qui parait fou au départ se révèle ensuite d’une grande finesse et d’une belle intelligence narrative. Elle provoque le lecteur, le heurte, le perturbe, le met mal à l’aise. En prenant des risques. Mais rien n’est gratuit, tout fait sens, le grand tout se montre d’une puissance émotionnelle insoupçonnée.
Catriona Ward a un talent singulier et son approche du thriller psychologique (mais pas que) est à couper le souffle. Malsain et humain, poignant et jubilatoire.
4ème de couverture
Un terrible secret hante ces murs…
Dans l’impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l’image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d’enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ?
Catégories :Littérature
Il m’en reste un seul à lire 😉
Je l’emporte à la maison avec moi 🥰
On est clairement phase 😉
J’en ai lu un et en ai 2 dans ma PAL… pas trop mal 🙈
Noelle Michel et le Catriona Ward une évidence, j’ai dans ma pal le Mention et le Amonou
Bonjour, merci beaucoup pour l’info,je note a lire 🥰👍
La dernière maison avant les bois, c’est déjà lu. La faute à qui hein ? Le Mention est dans ma Pal. Merci pour la sélection Yvan 🙏😘
Oh ben super ça, il me faut maintenant en noter 4 de plus.
Je ne sais pas si du coup je dois te dire merci ! 😁
Si si, tu dois 😉
Oui je sais, mais où je trouve le temps de les lire, hein ?
vaste question 😉
😏
Les âmes fragmentées, un très bon roman, une plume et une idée originale. Quant à L’enfant rivière, j’ai adoré, merci pour la découverte de cette auteure talentueuse ! Merci Yvan pour ces propositions ! 🙂
Ah, voilà qui me fait plaisir !
Merci pour ton commentaire enthousiaste