Délivre-nous du mal – Chrystel Duchamp

Après un thriller mordant dans le monde de l’art (L’art du meurtre), un huis clos formidable comme une variation moderne d’un roman d’Agatha Christie (Le sang des Belasko), revoici Chrystel Duchamp avec un troisième roman encore différent.

J’aime ces auteurs qui ne reproduisent pas sans cesse la même recette, qui se frottent à d’autres manières de raconter des histoires noires.

Policier, mais aussi…

Bien sûr, ce roman reste un thriller au sens très large. Pour être plus précis, c’est même un polar dans sa définition stricte : flic / enquête. Du moins, avant qu’il ne bascule…

On sait d’emblée que cette intrigue sera davantage qu’une enquête policière, grâce au triple prologue. Bien malin le lecteur qui arrivera à faire le lien entre eux, surtout avec l’énigmatique troisième.

C’est le sel qui met du piquant sur les plaies ouvertes de cette histoire. Des disparitions étranges qui se transforment en macabres mises en scène. Et rapidement un même tueur imaginé.

Une série qui pourtant va s’avérer bien différente de ce que peut imaginer le lecteur.

Relance

L’écrivaine réussit à mêler polar classique et thématique sociétale actuelle, le tout secoué à travers le shaker d’un plan à grand échelle qui ne concerne pas qu’un cas de disparition isolé.

Une enquête qui va s’enliser pour reprendre vie par à-coup, brutalement. Avant que le rideau ne dévoile l’étonnante vérité.

Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon, ne peut pas se sortir cette investigation de la tête, il se sent de plus en plus concerné personnellement. D’où le fait qu’il ressent des émotions fortes alors que son métier lui demande de savoir prendre du recul. Du coup, il embarque le lecteur dans ses questionnements.

J’avoue ne plus beaucoup lire de ces polars traditionnels, en ayant sans doute trop eu entre les mains. Mais je sais voir si une enquête fonctionne.

Grand écart

C’est le cas de ce récit qui, par ses prologues et sa dernière partie, fait basculer ce qui ne semblait être qu’une énième affaire de tueur en série.

La quatrième de couverture parle de plan machiavélique, mais on est au-delà d’une simple histoire de perfidie. Le final fait, pour le coup, un grand écart qui apporte une autre dynamique et une puissance inattendue.

Délivre-nous du mal, pieu vœux qui risque de se payer au prix fort. Chrystel Duchamp est une autrice qui ne s’enferme pas dans un seul schéma et s’engage complètement dans la toute-puissance de ses thématiques. A suivre la prochaine fois dans autre chose qu’une enquête policière ?

Lien vers mon interview de Chrystel Duchamp au sujet de ce roman

Yvan Fauth

Date de sortie : 20 janvier 2022

Éditeur : L’Archipel

Genre : Polar

4ème de couverture

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa soeur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ?
Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé pendu dans une usine désaffectée, le crâne rasé, la langue sectionnée. Puis un deuxième…
Thomas sait désormais qu’un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique d’un individu avide de vengeance…



Catégories :Littérature

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4 réponses

  1. Outch. Il est déjà sur ma whislist.
    Ça promet. Merci à toi Yvan. 🙏😘

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