Interview – 1 livre en 5 questions : Fabrice Papillon – Alienés

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

FABRICE PAPILLON

Titre : Alienés

Editeur : PLON

Sortie : 14 octobre 2021

Lien vers ma chronique du roman

Tes précédents romans jouaient déjà avec le temps et l’espace. On peut dire que cette fois-ci, c’est à prendre de manière encore plus littérale !

C’est vrai, même si j’ai voulu varier l’esprit : plutôt que de faire à nouveau des aller-retours dans le passé (en traversant plusieurs époques, comme dans les deux premiers romans), je me suis attaché à voyager plus loin, en commençant par 400 km au-dessus de nos têtes, dans l’espace ! J’ai toujours été fasciné par la vie des astronautes (je rêve de partir dans l’espace), même si celle des heureux élus à bord de la station spatiale internationale n’est pas toujours glamour… C’est aussi ce que j’ai voulu montrer. Et puis un meurtre à bord de l’I.S.S., cela faisait un moment que j’y songeais !

Ensuite, j’ai voulu parler de ma ville natale, Lyon, et entraîner le lecteur dans une course contre la montre de la Californie aux eaux internationales, de l’Angleterre au Kazakhstan, en passant par le Mexique, Rome, Paris et donc Lyon. C’est dans cette ville que s’enracine une bonne partie de l’intrigue (en plus de la station spatiale), et dont est originaire mon nouveau personnage principal, le commandant et élève commissaire Louise Vernay. Nous allons suivre son enquête hors norme, en particulier auprès d’un astronaute très spécial, le Britannique Ethan Miller. Enfin, je citerai des personnages qui existent en filigrane dans tout le livre et qui expliquent une partie du titre : ALIENés (la partie ALIEN), et qui ne sont autres que des extraterrestres. Leur ombre plane du début à la fin. Existent-ils vraiment ? Il faut lire le livre pour le découvrir 😉

C’est un formidable divertissement, mais les messages d’alerte sont bel et bien là…

En effet, après des messages féministes (dans Le dernier hYver) et écologiques (dans Régression), j’ai cette fois voulu dénoncer ce qui nous aliène tous (c’est l’autre inspiration du titre du livre, qui joue donc sur cette dualité : ALIEN / aliénés). Cette aliénation est totale, pour ne pas dire totalitaire, et beaucoup plus sournoise et universelle que certains produits stupéfiants, l’alcool ou d’autres addictions. Elle nous concerne (presque) tous, et puise sa principale source dans les GAFA. Ces géants du numérique dont le poids économique frôle celui d’États tels que la Chine ou des États-Unis, exercent un contrôle inouï sur nos esprits, et oriente nos décisions, nos choix. Pouvons-nous vraiment nous en passer ? Existe-t-il une échappatoire ? C’est tout le propos du livre.

Au-delà de cette question très préoccupante, au moment où déferlent les fake news largement relayées par les GAFA, et qui nous privent d’une grande partie de notre libre arbitre, la croyance en l’existence de vies extraterrestres est aussi un grand sujet d’interrogation dans mon roman. Je ne veux fermer aucune porte et tente au contraire de livrer tous les éléments (puisés dans la réalité, comme toujours dans mes livres) pour que chacun puisse s’interroger sur la question. Des rebondissements très récents relancent l’hypothèse extraterrestre. Réfléchir, peser les faits sans être catégorique ni radical, c’est une forme d’honnêteté intellectuelle que je chéris dans tous mes romans.

Tu nous plonges dans de nombreux et incroyables secrets et mystères, y compris ceux de l’origine de l’Homme (un sujet qui te passionne)…

Oui, la question de nos origines tourne à l’obsession, je le concède 😉 D’abord au travers de la biologie et de la génétique (Le dernier hYver), ensuite à travers la paléoanthropologie et nos ancêtres (Régression), et maintenant, dans ce troisième opus, à travers l’interrogation quant à un supposé créationnisme. Mais pas celui dont parle la Bible (en tout cas pas de la manière dont beaucoup l’interprètent). Là encore, j’aime semer le trouble (en me référant à de nombreux faits réels), pour plonger mes lecteurs dans le doute, la perplexité, et finalement les faire voyager mentalement et intellectuellement. Et les aider à se forger leur propre opinion.

J’évoque aussi d’autres mystères, en particulier celui des Jésuites, qui me fascine. La compagnie de Jésus est l’un des ordres les plus puissants de l’Église catholique (le Pape François en est lui-même issu), et je tisse une toile mystérieuse autour de ces prélats dont l’histoire, la puissance passée (et présente) et les incroyables apports intellectuels (notamment en astronomie) ont marqué non seulement l’histoire des religions, mais aussi celle de la science et des grandes découvertes.

Tu allies des passages incroyablement enrichissants à des scènes dignes d’un James Bond…

Oui, j’assume le genre et le divertissement : c’est un thriller, pétri de rebondissements et de courses poursuites – et de cadavres en bien piteux état. Et c’est vrai que j’ai imaginé un personnage hors norme avec l’astronaute Ethan Miller, qui entraîne l’héroïne et les lecteurs dans des aventures dignes de 007, voire au-delà, puisqu’il pilote par exemple un F-16 dans une situation critique, ou lorsqu’il s’envole, deux fois, dans l’espace…

Ton style d’écriture est aussi plus direct…

Avec le temps, et ce troisième roman, je suis plus à l’aise, plus détendu avec la langue française. Dans « Le dernier hYver », les références au passé et la volonté d’écrire avec une langue plutôt châtiée m’ont permis d’exprimer une palette de styles assez large, mais presque toujours dans un langage très soutenu. Avec « Régression », les épisodes au présent étaient déjà plus directs, instinctifs, mais les épisodes du passé conservaient leur charme suranné 😉 En revanche, avec « ALIENés », qui se déroule seulement au présent (enfin, en léger futur, printemps 2022), j’ai pu adopter un style beaucoup plus direct d’un bout à l’autre.

Mon personnage principal, Louise Vernay, est très brut de décoffrage (dans son expression), et profère facilement des jurons qui ne plairont peut-être pas à tout le monde… Mais je ne voyais pas ce personnage conserver un chaste langage lorsqu’elle se trouve très contrariée ;-)). En tout cas, j’ai voulu coller le plus possible aux réalités des situations et personnages que j’ai imaginés.

Petite remarque subsidiaire, mon cher Yvan : je profite de cette interview (que j’adore faire !!) pour te remercier publiquement de ton soutien sans faille depuis le début, depuis « Le dernier hYver ». Tu as toujours les bons mots, et tu me donnes beaucoup d’énergie pour continuer d’avancer. Donc MERCI !!



Catégories :Interviews littéraires

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7 réponses

  1. Aude Bouquine – « Lire c’est pouvoir se glisser sous différentes peaux et vivre plusieurs vies. » Ici, je lis, je rêve, je parle de mes émotions de lectures, avec des mots. Le plus objectivement possible. Honnêtement, avec respect. Poussez la porte. Soyez les bienvenus dans mon univers littéraire.

    Cet homme est passionnant !! Moi qui n’aime pas la science, c’est quasi miraculeux que je sois autant attirée par ses livres. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais ! Cet opus est beaucoup plus visuel que les précédents, ce n’est pas pour me déplaire, avec du fond, comme d’habitude.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Cet homme est donc un miracle, amen 😉. Oui toit aussi passionnant dans ses interviews que dans ses livres !

  2. Pari réussi: j’ai très envie de lire les trois romans de Fabrice Papillon pour leurs thématiques et la façon de les traiter. Un grand merci

  3. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Très très envie de le lire
    J’ai adoré ses précédents

Rétroliens

  1. Alienés - Fabrice Papillon - EmOtionS - Blog littéraire

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