1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
JOHANA GUSTAWSSON
Titre : Te tenir la main pendant que tout brûle
Editeur : Calmann-Lévy
Sortie : 06 octobre 2021
Lien vers ma chronique du roman
Nouvel éditeur, nouvel univers, nouveaux personnages…
Eh bien, tu sais quoi ? Ça devait être Emily, ma chère (mais pas si tendre que ça) Emily Roy qui devait mener cette enquête, à Lac-Clarence, car elle en est originaire. Puis je me suis dit que Maxine, Lucienne et Lina n’avaient pas vraiment besoin d’elle, ici. Du moins pas encore. Que c’était aussi bien de la laisser le temps de ce nouveau chapitre ouvert avec la formidable équipe de Calmann-Lévy pour la retrouver un peu plus tard, avec encore plus de joie. Quant à Alexis Castells, elle doit être tout comme moi en train de s’adapter à sa nouvelle vie suédoise, crois-moi, elle a besoin de temps et de paix pour trouver ses marques !
Et cette fois, même si je vous emmène sur des terres enneigées, nous sommes bien loin de la Scandinavie, car je vous invite au Québec, un pays dont je suis tombée amoureuse après deux coups de cœurs amicaux, un pour l’extraordinaire écrivaine québécoise Roxanne Bouchard et un autre pour mon traducteur en langue anglaise, David Warriner, lui même canadien. J’ai découvert que cette nation francophone du Nord avait tant en commun avec le pays catalan, la terre de mon grand-père et donc la mienne : une même passion pour leur langue, leurs traditions et leur culture, au point de les défendre envers et contre tous, mais aussi de les chanter, de les danser, de sans cesse les célébrer.
L’enquête se base sur des faits bien mystérieux…
Dans Te tenir la main pendant que tout brûle ? Vraiment ? Je ne vois pas de quoi tu parles, mon cher Yvan… De la frêle instit’ à la retraite accusée d’avoir lardé son mari adoré de coups de couteau ? Des mains momifiées montées sur socle et sous cloche de verre que l’on retrouve chez eux ? Ou de la disparition de deux petites filles, en 1899, dont les corps demeurent introuvables après l’incendie de l’hôtel particulier parisien où elles demeuraient avec leurs parents ? Non, non, je vois pas…
Le lien avec tes précédents romans se fait à nouveau avec des thématiques autour de la maternité et du lien parental…
Après Anna O, Johana G ! Freud pourrait écrire une thèse sur mon obsession du lien parental et de la maternité ! Tout vient de la naissance de ma maternité, je pense, du fait que mes trois fils sont nés d’un donneur et que donc la moitié de leur patrimoine génétique nous est inconnu. Cela avait entraîné de sacrés cauchemars lorsque j’étais enceinte…
De là est certainement née mon obsession de l’acquis pesant plus de poids dans la balance de l’évolution que l’inné, cette idée que je cultive, que l’environnement et l’éducation font beaucoup, presque tout. Et en évoquant ce sujet, je réalise que mon écriture reflète mes démons, comme en miroir. FREUD, au secours !!!
Ta manière de jouer avec les époques donne une grande profondeur à ton thriller…
Tu sais que j’aime voyager dans le temps, pour récolter les réponses des pourquoi et des comment qui peuplent le présent. Je suis fascinée par la psychogénéalogie. Dans Te tenir la main pendant que tout brûle, je pars donc disséquer le passé de mes personnages et chasser leurs démons pour expliquer leur vie, leurs erreurs, leurs errances et leurs réussites.
Ici, je vous emmène tout d’abord au Québec, en 1949 et en 2002, dans le petit village de Lac-Clarence que vous aurez du mal à trouver sur une carte car il n’existe pas ! En 1949 avec Lina, qui vit une adolescence mouvementée, et dont la mère la force à la rejoindre à la Mad House, la maison de repos où elle travaille, où Lina fait une rencontre qui va changer le cours de sa vie ; et puis Maxine, en 2002, une inspectrice et mère célibataire dépassée appelée sur une scène de crime affreuse : l’ancienne institutrice du village a semble-t-il massacré son mari. Et enfin, comme une douce respiration froufrouteuse, mais qui, je vous rassure, ne l’est pas, nous voici à Paris, en 1899, en pleine Belle Époque, où Lucienne refuse d’admettre la mort de ses deux filles introuvables depuis l’incendie qui a ravagé leur hôtel particulier.
C’est aussi un livre sur les apparences. Tes personnages ne sont jamais ce qu’ils montrent d’eux…
Personne n’est jamais ce qu’il montre. Nous paradons seulement ce qui brille, ce qui rayonne ou ce qui appelle l’empathie. Cette citation d’Euripide résume tout, je pense : « l’apparence n’est rien ; c’est au fond du cœur qu’est la plaie. »
Catégories :Interviews littéraires
Superbe article pour une superbe personne, merci 🙂
merci pour cette itw qui donne envie
Elle est tellement adorable…
Je l’adore 😍
Je vous lirai après avoir lu le roman