Si René Manzor était gymnaste, il serait médaillé olympique du grand écart. En tant qu’écrivain, son talent s’étire d’un bout à l’autre du terrain du Noir.
Toujours se réinventer
Pour moi, c’est une sacrée qualité d’avoir l’envie de se réinventer sans jamais tomber dans la facilité, de faire marcher son imagination à plein tube tout en restant cohérent. Et de montrer que la créativité n’a pas de limite quand on aime les histoires, les émotions et les mots.
Et puis d’oser. Oser se lancer dans un récit apocryphe se déroulant dans la Palestine du 1er siècle, avec son précédent roman. Et de revenir à une histoire plus classique, contemporaine et française avec A vif.
Les amateurs de polars / thrillers traditionnels trouveront leur compte dans cette intrigue très visuelle (n’oublions pas que Manzor est tout autant réalisateur et scénariste qu’écrivain).
Tous les ingrédients sont réunis dans cette enquête dont vous ne trouverez pas le fin mot. Ils mélangent mystère, faux-semblants, rythme et psychologie. Pour ne pas dire psychiatrie. A la folie…
Psychologie et psychiatrie
Le supplément d’âme vient clairement des personnages, avec un « couple » de flics atypique, réunis de force, à l’opposé l’un de l’autre. Du déjà-vu aussi, mais l’auteur sait les rendre à la fois sympathiques et agaçants, surprenants clairement.
Je dois dire que j’ai goûté avec plaisir leurs passes d’armes verbales, surtout au début de leur relation. Ces dialogues enlevés ont été un vrai plaisir de lecture.
L’un des deux, Novak de son prénom (un nom qui parlera aux spécialistes du thriller, clin d’œil), a un lourd passé. Totalement obsédé par une précédente affaire qui semble revenir à la vie. A vif dans ses réactions, dont on découvrira les sources. Un profil pathologique, qui en parallèle de l’enquête, mènera le lecteur sur le terrain de la psychiatrie.
Leur relation est brûlante, les braises attisées par leurs feux intérieurs. De quoi rajouter du carburant à une intrigue déjà incandescente.
A vif est un thriller, certes conventionnel, mais qui a les qualités pour plaire aux fans du genre. René Manzor sait construire une histoire et lui donner souffle de vie à travers des personnages caractérisés.
Et comme il construit parfaitement une intrigue retorse, avec la ruse et l’habileté qu’on lui connaît, voilà un roman noir qui se lit d’une traite.
Lien vers mon interview de René Manzor au sujet de “A vif”
Yvan Fauth
Date de sortie : 17 mars 2021
Éditeur : Calmann-Lévy
Genre : Thriller
4° de couverture
Dans la forêt qui borde le village de Gévaugnac, on découvre une toute jeune fille brûlée sur un bûcher. La capitaine Julie Fraysse, du SRPJ de Toulouse, est priée de différer ses vacances et de consulter Novak Marrec, le policier qui a mené l’enquête sur des meurtres très similaires, attribués à un mystérieux « Immoleur » jamais arrêté.
Le problème c’est que Novak est interné en hôpital psychiatrique. Depuis son échec dans l’affaire de l’Immoleur, ce flic intelligent, cultivé et peu loquace est atteint de troubles obsessionnels délirants : par moments son cerveau lui crée de fausses certitudes, qu’il n’arrive pas à distinguer de la réalité.
Convaincu que l’Immoleur est de retour, Novak se lance à corps perdu dans l’enquête avec Julie. Mais comment découvrir la vérité quand votre propre esprit joue contre vous ? Parviendront-ils à mettre au jour les secrets de la petite communauté de Gévaugnac ?
Catégories :Littérature
Hâte de m’y plonger ! J’ai un grand besoin de m’immerger dans un roman impossible à lâcher.
Il me fait bien envie celui-ci !!!
Et allez, une tentation de plus !
Gaffe, le grand écart, ça fait mal 😆
bonjour, est-ce un policier récurrent ??
cordialement
Non c’est une histoire individuelle. Au plaisir !
wahoo !!! quelle rapidité!!! MERCI beaucoup !et merci pour votre article