
Romain ne fait plus marrer. Voilà un deuxième roman à la suite qui s’éloigne du loufoque. Le nouveau Puértolas est ainsi, et son nouveau visage fait de l’effet.
Passé violent
L’ambiance que l’on découvre Sous le parapluie d’Adélaïde est globalement dans la lignée de ce que proposait La police des fleurs, des arbres et des forêts. Une atmosphère à l’ancienne, bien loin des codes actuels du polar. D’ailleurs, cette cuvée 2020 n’est en rien un polar, il y a bien meurtre mais l’enquête est menée par l’avocate commise d’office.
Une investigation qui très vite va devenir à la fois personnelle et donnera l’occasion de s’approcher au plus près des personnages.
Non, l’auteur ne fait clairement pas rigoler quand il nous invite à découvrir le passé de la victime, les violences psychologiques et physiques qu’elle a endurées. Des passages forts, émouvants, qui sonnent terriblement juste (et pour cause…). L’une des puissantes thématiques du livre se trouve ici, tragique.
Joue avec nous
Mais il n’est pas seulement question de ce passé mort qui ressuscite grâce à la ténacité de la jeune avocate. L’ambiance peut être également bien plus légère ou langoureuse. C’est une femme qui mord la vie à pleine dent.
Comme dans le précédent roman, il y a un mystère à élucider, l’écrivain joue avec nous et se joue aussi de nous. Le coté amuseur est encore un peu là, avec cette manière de nous tromper par les apparences. Le final restera donc un grand moment de la lecture. Renversant.
Mais sincèrement, là n’est pas l’essentiel, c’est seulement la grosse cerise sur le gâteau.
Puértolas aime ses personnages, il leur donne une place centrale et du corps. Mais à sa manière, sans surjouer, dans un style d’écriture volontairement et joliment désuet.
Il faut dire que l’action se déroule à une époque où la technologie n’est pas présente, et où il faut donc avancer et chercher en se parlant directement. Presque inimaginable de nos jours :-).
Mystère
Le précédent livre était écrit de manière épistolaire, cette fois-ci l’auteur trouve une autre manière, plus littéraire, tout en restant toujours au plus près du divertissement grand public.
Sous le parapluie d’Adélaïde est un livre tel un mystère, que le lecteur suivra avec distraction tout en cherchant le fin mot de l’histoire.
Mais, au-delà, ce sont bien les récits des personnages qui touchent, tels que Romain Puértolas nous les raconte, avec finesse et tendresse. Ce sont les nouveaux chemins qui mènent à ce Romain-là.
Lien vers mon interview de Romain Puértolas au sujet de ce roman
Yvan Fauth
Date de sortie : 30 septembre 2020
Éditeur : Albin Michel
Genre : Roman noir et blanc
4° de couverture
Le matin du 25 décembre, alors que le spectacle de Noël bat son plein sur la place de la ville de M, Rose Rivières, une jeune femme, est assassinée au beau milieu de la foule. Le comble est que sur les cinq cents personnes présentes, aucune n’a vu ni entendu quoi que ce soit. Sauf peut-être, cet insolite témoin, abrité sous le parapluie d’Adélaïde…
Romain Puertolas est décidément un maître des coups de théâtre. De fausse piste en rebondissement, tel un Sherlock Holmes, il poursuit une enquête littéraire qui vous mènera là où vous ne vous y attendiez pas !
Catégories :Littérature
Merci, ça m’intrigue
il sait y faire pour intriguer, cet auteur 😉
Quel tentateur tu fais Yvan. Je le note. Merci à toi 🙏❤️
C’est Puértolas le tentateur 😉
Non c’est toi, Yvan. Ma wishlist en sait quelque chose. 🤣
je n’avais pas aimé “… le fakir dans l’armoire Ikea…” depuis je n’ai plu retenté l’expérience mais on semble être dans un autre registre alors pourquoi pas?
Il écrit maintenant dans un tout autre registre effectivement, plus rien à voir, donc ça vaut le coup de retenter
Intriguée je suis là !
J’avais lu le précédent et râlé que le 4ème soit si bavard et m’ait foutu en l’air ce qu’il ne fallait pas. Moi, quand on me met en garde, je suis plus attentive et je ne me fais pas bai*** (ok, avec les politiciens, oui).
Alors j’ai un peu peur de lire celui-ci puisque le résumé annonce un peu trop vite la couleur…