Interview – 1 livre en 5 questions : Les étincelles – Julien Sandrel

1 livre et 5 questions pour permettre à son auteur de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

JULIEN SANDREL

Titre : Les étincelles

Éditeur : Calmann-Lévy

Sortie : 26 février 2020

Lien vers ma chronique du roman

Tu nous reviens donc avec un roman étonnant, un Feel-good militant à suspense !

Merci Yvan, tu viens donc d’inventer une nouvelle catégorie de livres… et je trouve qu’elle convient plutôt bien à ce roman, qui est en effet à cheval entre différents genres.

D’une manière générale, j’aime l’idée d’évoluer, de prendre des risques, de surprendre – dans l’écriture comme dans la vie. Et puis j’aime bien sortir des cases – et de ma zone de confort 🙂

Il y a, dans Les étincelles, une grande continuité / proximité avec mes romans précédents, car c’est avant tout une histoire de famille remplie de secrets, d’amour capable de déplacer des montagnes. C’est aussi une histoire de résilience, un roman rempli d’émotions diverses et variées…

L’inflexion par rapport à mes deux romans précédents se situe au niveau de l’intrigue, qui en effet fait la part belle au suspense. En tant que lecteur, j’aime les romans addictifs, ceux qui donnent envie de savoir, de tourner la page pour connaître le fin mot de l’histoire… c’est donc assez naturellement ce que j’essaie d’écrire.

Ce roman, c’est avant tout la quête d’une jeune femme pour connaître la vérité sur la mort de son père… mais une jeune femme qui est loin d’imaginer l’ampleur de l’affaire à laquelle elle va être confrontée. C’est une citoyenne ordinaire qui va soudain se trouver en possession d’informations extraordinaires, et qui va devoir se battre contre bien plus grand, bien plus puissant qu’elle, afin que triomphe l’humain. Dans ce livre, j’ai voulu aborder des thématiques de société plus larges, au–delà des parcours personnels de mes personnages. Inscrire résolument cette histoire dans des problématiques contemporaines qui nous concernent tous, comme l’exposition de nos enfants aux pesticides ou la manière dont notre société protège les lanceurs d’alerte.

On retrouve plusieurs thématiques que tu aimes traiter, dont celle centrale dans tes livres qui est la quête de sens dans sa vie, avec des personnages obligés de se regarder en face…

C’est vrai. Je me rends compte au fil de mes romans de ce qui me passionne – c’est encore mieux qu’une psychanalyse ! J’aime saisir dans mes romans ce que j’appelle « le moment le plus important d’une vie », celui au cours duquel les personnages vont devoir prendre des décisions qui vont modifier le cours de leur existence.

Dans Les étincelles, mon héroïne, Phoenix, est une jeune femme qui a été une grande pianiste, mais qui a mis ses rêves et ses espoirs entre parenthèses depuis la mort de son père, trois ans auparavant.

Un jour, en fouinant dans les effets personnels de son père décédé, elle va trouver un mystérieux papier, sur lequel figurent une suite incompréhensible de caractères (mais ressemblant furieusement à un code secret), et un appel à l’aide rédigé dans une langue étrangère – langue que son père ne parlait pas. En se lançant dans un combat pour la vérité sur la mort de son père, Phoenix va faire des choix importants, mais aussi se révéler à elle–même. Elle va déployer enfin la jeune femme droite, brillante et courageuse que les aléas de la vie avaient étouffée. Au final, ce roman est aussi l’histoire d’une renaissance. D’une jeune femme qui ne savait pas qui elle était, et qui devient quelqu’un.

Tes personnages sont à nouveaux très touchants, un vrai esprit de famille sur plusieurs générations…

Merci Yvan :-). J’aime explorer toutes les formes d’amour au sein des familles. La famille, c’est une inépuisable source d’inspiration, et puis c’est universel. Qu’on la subisse ou qu’on l’adore, qu’elle soit naturelle ou adoptive, chacun de nous a une famille – ou s’en est créé une.

Dans Les étincelles, ce qui était au départ une quête personnelle de l’héroïne principale Phoenix, devient vite une affaire de famille, justement. Son frère, mais aussi sa mère et sa grand–mère, tous vont de près ou de loin participer à l’aventure. J’avais envie d’une histoire qui parle de solidarité à différents niveaux. Solidarité au sens large (celle des êtres humains entre eux, dans le monde), mais aussi solidarité au sein d’une famille, puisque ce qui touche un membre de la famille a bien souvent des répercussions sur l’ensemble de ses membres.

J’aime bien jouer également avec l’idée de la transmission symbolique… dans le roman, les trois générations utilisent tous un simple petit mot – « Bref » – qui revient dans les conversations de chacun, comme un tic, ou plutôt comme une marque d’appartenance à cette famille. J’aime repérer ce genre de détails en apparence anodins dans nos quotidiens, et les intégrer dans mes romans, car ces tout petits riens disent souvent beaucoup de nous.

Mais la notion de famille unie ne veut pas dire que certains n’ont pas des secrets…

Oui. Et dans la famille de Phoenix, il y en a beaucoup ! Le père de Phoenix, Charlie, en avait un certain nombre, totalement insoupçonnés. Il était en danger, et sa famille ne le savait pas. Vouloir découvrir la vérité sur la mort d’un être cher est un moteur extrêmement puissant. L’incertitude est intolérable. Même si la vérité fait mal, on est souvent prêt à tout pour la connaître.

Et dans ce roman, les autres personnages ont aussi des secrets… mais chut… 😉

Avec ce roman, voulais-tu aussi montrer qu’un vrai divertissement peut aussi dire des choses sur notre monde ?

Je crois que c’est aussi le rôle du roman, de nous questionner, de nous interroger sur le monde, de faire passer des messages.

L’intérêt du roman, c’est que les questionnements s’accompagnement d’émotions, ce qui à mon sens décuple leur impact, les rend plus puissants.

Nous vivons dans une société où l’humain passe parfois au second plan, où des organisations / des États prennent régulièrement des décisions en considérant d’abord l’intérêt économique. J’ai voulu mettre en lumière des personnes qui se battent pour que triomphe l’humain, tout en écrivant justement un roman à hauteur d’être humain. Car derrière les chiffres, ce qui est en jeu, c’est bien souvent les vies de familles entières, bouleversées « en cascade » par des décisions qu’ils n’ont pas prises.

En résumé, j’ai essayé d’écrire un roman profondément humain. Avec des moments émouvants, des moments drôles, de la tension, du courage, de l’amour, de l’espoir… J’espère que les lecteurs seront aussi touchés par Phoenix, sa famille et ses combats, que je l’ai été en écrivant ce roman.



Catégories :Interviews littéraires

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5 réponses

  1. brindille33 – J'aime la nature, les livres, romans, polars, la photo, la musique, cinéphile, les documentaires, autodidacte. Et l'informatique depuis sa naissance, où j'ai tout appris toute seule.

    Merci pour cet interview Yvan. J’ai mis l’achat du livre sur le côté, en attente. J’ai lu La Chambre des Merveilles, un très beau livre comme appelé maintenant «feel good ». Une belle écriture à découvrir. Ce livre ci je ne puis le manquer et suis curieuse de sa lecture. Merci à l’auteur et à Yvan 😀

  2. Je suis très en retard pour le lire…J’ai encore son premier dans ma PAL 🙁 mais celui ci me tente bien donc je le note 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      il devrait te toucher 😉

Rétroliens

  1. Les étincelles - Julien Sandrel - EmOtionS - Blog littéraire
  2. C'est la reprise (on espère) - EmOtionS - Blog littéraire

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