Psychologie vacillante
Voilà une histoire qui pourrait concerner vos voisins (même si je ne vous le souhaite pas) et qui met en scène des personnages qui prennent largement le pas sur l’intrigue. « Intrigue » n’est d’ailleurs pas le mot qui convient, l’auteure raconte plutôt une (des) histoire(s). Des destins brisés et qui s’entrecroisent dans leurs malheurs. Les ténèbres attirent les ténèbres.
Solène Bakowski a un vrai talent pour croquer des protagonistes à la psychologie vacillante, que ce soit de naissance, par faiblesse ou suite à des événements tragiques. Le XXIème siècle est celui de la plongée dans la psyché (individuelle ou collective), et dans les failles qu’on ne cache plus. L’auteure en est comme une porte parole.
Silences et conséquences
Autant dire que ce récit sonne très réaliste, même dans ses outrances, et que les émotions des personnages (et du lecteur) sont à fleur de peau. S’en est même paradoxal : les gens « normaux » y sont très excessifs (trop parfois), alors que ceux qu’on appelle les faibles d’esprits semblent presque plus « raisonné ». C’est bien le personnage de cette deuxième catégorie qui est le plus touchant et le plus réussi dans ce roman. Il est même d’une troublante justesse.
Ce livre parle de secrets, ceux qui rongent. De non-dits, ceux qui font mal. Silences et conséquences. Il parle d’amour surtout, sous des formes parfois belles d’autres fois dévoyées (l’amour peut détruire, même involontairement).
Différence
Il met joliment en lumière la thématique de la différence. Ce sont les plus beaux moments de ce texte, à mon sens. Une vraie empathie créée grâce à une écriture soignée, humaine et expressive.
Les récits très réalistes, qui font passer l’intrigue au second plan, ne sont pas tout à fait ma tasse de thé habituellement. Il me mettent très mal à l’aise et c’est parfois difficile à vivre pour moi. Ce fut le cas ici, ce qui est bien la preuve de la qualité empathique de l’écriture de l’écrivaine.
Une bonne intention est un roman noir qui laisse une place de choix aux personnages et à la psychologie. Solène Bakowski a un talent indéniable pour faire passer des émotions et noircir le quotidien. Une lecture qui retourne.
Sortie poche : 14 mars 2018
Éditeur : Bragelonne
Genre : Roman noir
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’écriture qui génère cette étonnante empathie
les thématiques
4° de couverture
« Tous passeront à côté du sacrifice de l’un, de la confiance aveugle de l’autre, tourneront le dos à cet amour dingue, car c’est de ça qu’il s’agit, cet amour inconditionnel d’un jeune homme pour une fillette qui écrivait des lettres, cet amour d’une petite fille pour le jeune homme qui savait lui inventer des histoires. »
Mati a neuf ans. Elle a perdu sa maman. Son père s’enlise dans le deuil et sa grand-mère s’efforce, à sa manière, de recoller les morceaux. Un soir, la petite ne rentre pas de l’école. On imagine le pire, évidemment. Et le pire se produit. Comment croire que tout, pourtant, partait d’une bonne intention ?
Catégories :Littérature
J’aime beaucoup la couverture et en ce moment, cette auteure est beaucoup mise en avant. Je vais sans doute craquer parce que ta chronique me fait présager que je pourrai bien adorer cette lecture….;) Merci pour la découverte!
je pense que ce livre a de quoi te toucher, oui
Un bouquin que j’ai énormément apprécié 🙂
oui, je sais 😉
😍
je ne connais pas du tout Solène Bakowski, ta chronique donne l’envie d’y aller 🙂 merci Yvan
alors il faut suivre son envie 😉
La couverture de cet ouvrage invite à la lecture et ta chronique, comme d’habitude, fait le reste… Merci Yvan et bon week-end !
Bon, si toi aussi tu en parles en bien, alors c’est qu’il est très bon ! Ma fièvre remonte, là 🙂
Deuxième bon retour que je lis ce soir.
Dans ma Pal.
Beaucoup aimé le Sac.
La bonne nouvelle c’est que je devrait recevoir Solène en fin d’année pour un Apéro Polar !
bonne nouvelle, ça !
Oh oui…. 🙂
La couverture est intrigante et donne envie de découvrir ce roman et ton billet en rajoute une couche 😉
faut toujours suivre son instinct 😉