Nouvelle forme de polar
Deuxième enquête de Kouplan, émigré iranien sans-papiers en Suède, après Chacun sa vérité. Un personnage qui s’improvise détective privé malgré sa situation de vie inextricable. Improbable ? La question ne se pose clairement plus dès les premières pages, tant Kouplan est profondément attachant.
Le premier roman de la série était bon, celui-ci est formidable. Pas tant par l’intrigue en elle-même, presque secondaire, mais par les personnages et ce qu’ils véhiculent. Peut-on parler de polar ? Pas vraiment, ou alors sous une nouvelle forme, très moderne (loin de l’image véhiculée par sa couverture vieillotte). Un format qui ouvre encore davantage le prisme sur le monde qui nous entoure. Pas le genre à proposer des rebondissements à chaque paragraphe, mais plutôt à installer une ambiance prenante.
Ça ne coûte rien de demander est donc le second volet d’une tétralogie. Tout à fait lisible et appréciable individuellement, il met en valeur cet étonnant iranien qui veut devenir suédois. Je conseille donc de lire le premier avant (voire les deux à la suite, c’est encore mieux !).
Apparences
Il est, cette fois-ci, question d’escroquerie. Et d’apparences. A lire au premier et au second degré, tant ces thématiques entrent en résonance avec l’histoire personnelle des protagonistes et la manière dont tourne (à l’envers) notre société. Parce que Kouplan a beaucoup de soucis avec les apparences, et ça le rend encore plus émouvant.
La plume de Sara Lövestam est au niveau de son personnage, à la fois décalée et sonnant pourtant juste. Elle sait rajouter cette subtile dose de dérision qui fait qu’on se prête à sourire parfois, même dans des situations dramatiques.
J’avais été agréablement surpris par l’audace et l’originalité de Chacun sa vérité. Ça ne coûte rien de demander m’a passionné et bluffé, et il me tarde de retrouver Kouplan, le genre de personnage rare (très rare) qui marque durablement les esprits. Décidément, Sara Lövestam est à suivre de très près.
Sortie : 11 janvier 2018
Éditeur : Robert Laffont / La Bête Noire
Genre : Polar / Roman noir
Traduction : Esther Sermage
Ce que j’ai particulièrement aimé :
Le personnage principal, exceptionnel !
Le ton utilisé
Les thématiques et la vision de notre société
4° de couverture
« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. » Kouplan, détective sans-papiers.
Ça y est, l’autoproclamé « détective » Kouplan, immigré iranien à Stockholm, n’a plus un rond. Il en est réduit à collecter des cannettes vides pour les revendre contre quelques pièces.
En fouillant dans les poubelles du quartier huppé de Lidingö, il croise le chemin de Jenny Svärd, conseillère municipale aux dents longues, dont il surprend la conversation : Jenny vient de se faire escroquer par son amante, qui a disparu dans la nature avec deux cent mille couronnes. Puisque ça ne coûte rien de demander, Kouplan saute sur l’occasion pour lui proposer ses services d’enquêteur…
Catégories :Littérature
Encore une superbe chronique qui me dit “Comment as-tu pu passer à côté de cet auteur, vilaine ?”. Ce n’est pas comme si je ne suivais pas l’actualité littéraire… Merci Yvan pour cette piqûre de rappel… Bonne journée et bon week-end 😉🙂
ahahah, me voilà affublé du rôle de vaccin anti-mauvaises lectures ;-). Merci pour ton super commentaire !
Avec plaisir Monsieur le Docteur des livres… 😉😁
Ta chronique me donne très très envie de le lire celui-là 🙂 Je me le note !
Je l’ai dans ma PAL 😉 tu me conseil de lire “chacun sa vérité” avant?
Oh oui, tu en profiteras d’autant plus
Super ! Merci 😉
Si tu me l’avais demandé, je t’aurais dit que pour faire un “ç” en majuscule, il suffisait de faire ALT+0199 (sans le signe plus, bien entendu, je veux juste dire que tu appuie sur alt et que sans bouger ton doigt, tu pianotes sur le pavé numérique le 0199) et voilà le travail : Ç
Pitoyable secrétaire que tu es !! 😀 Je note le livre, tiens, rien que pour le plaisir 😉
Superbe billet ! J ai découvert cet auteur avec ce livre et vais attaquer le premier. Etant née en Iran, j’ai d’autant plus accroché ! Comme tu dis ce “polar” d un nouveau genre vaut le coup mais comme toi je pense que la couverture vieillote n attirera pas. Reste le bouche à oreille !
Ah oui, effectivement tu as dû le livre avec un autre œil, ça doit être d’autant plus touchant.
Contribuons au bouche à oreille alors 😉
Je suis en train de prendre un sacré retard avec La Bête Noire, j’ai tous leurs titres en stock mais comme d’hab le temps fait défaut…
Et pourtant tu es accro à cette collection 😉
J’avais adoré le premier et surtout son détective décalé Kouplan !
celui-ci je l’ai a lire, il me faut juste trouvé le temps !
Merci pour cette belle chronique sire Yvan !
tu verras que le deuxième est encore meilleur !
Le premier m’avait déjà impressionnée !