Sensoriel
Iboga est une expérience sensorielle autant qu’un excellent roman noir. Sensation d’étouffement, tripes qui se tordent, humanité mise à mal. En prise directe avec ce sentiment de claustration omniprésent tout au long des 300 pages.
L’auteur a judicieusement démarré son récit au moment de l’abolition de la peine de mort en France en 81 pour se créer un terrain de “jeu” pernicieux. L’histoire n’est pourtant en rien l’exposé de ces années-là, mais bien celle d’un criminel confronté au milieu carcéral (et surtout à lui-même).
Un personnage qui a tout pour effrayer, a priori, pourtant l’écrivain arrive à nous faire entrer en empathie avec lui et sa terrible histoire. Entre le dégoût et une forme d’attirance, pour tenter de comprendre l’inconcevable. Christian Blanchard met des mots sur l’innommable et conte, par la voix du personnage, l’histoire d’un gamin devenu monstrueux assassin. Sans juger, mais sans rien excuser. On est dans le ressenti.
Viscéral
Ce qui frappe dans ce sombre roman, c’est cette violence psychologique omniprésente, ce silence assourdissant qui fait hurler les voix intérieures, ces émotions palpables. Quitte à forcer le trait parfois, mais c’est à l’image de ce personnage excessif et pourtant crédible.
Pas étonnant de retrouver un mot de Karine Giébel sur la couverture. Leurs univers (pas seulement parce que ça parle d’enfermement) et leurs obsessions ont certains points communs. A l’image de cette écriture particulière, sèche et viscérale. Profondément prenante, surtout.
Iboga est un roman noir qui risque fort de vous chambouler. Christian Blanchard a un don pour nous faire ressentir les choses au plus profond. Le genre de roman et le style d’écriture qui ne peuvent laisser indifférent.
Lien vers l’interview de Christian Blanchard au sujet d’Iboga
Sortie : 25 janvier 2018
Éditeur : Belfond
Genre : Roman noir
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’écriture, viscérale
La manière de faire, dans le ressenti
4° de couverture
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d’honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir…Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l’avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.Une fois, Max m’a dit quelque chose que j’ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu’il y aura des incohérences, des trucs qui n’iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J’ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J’ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.
Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois… Un homme trop jeune pour mourir.
Catégories :Littérature
J’ai survolé ton article car je l’attend ce roman..😊
va pas t’écraser en vol, regarde devant toi 😉
Meuh non.. le GPS du téléphone fait tout le boulot 😂
Ah, celui ci a tous les ingrédients pour me plaire! Merci pour la découverte! Je ne l’avais pas vu avant chez toi, mais je pense qu’il va faire fureur après ta chronique! 😉
Hâte de le lire celui-là!
Il en vaut la peine
Énorme claque, un roman percutant, sombre et tellement humain en même temps.
Un vrai coup de poing ce roman ! Christian Blanchard a su dépeindre avec tellement de réalisme un univers carcéral encore trop peu évoqué aujourd’hui …
oui c’est le bon mot, un vrai roman coup de poing