Rencontres et voyage
Lire un tel récit, ce n’est pas seulement plonger dans un roman noir et violent. C’est rencontrer des personnages vraiment atypiques et également une invitation à un voyage extraordinaire au plus profond de la Mongolie.
Yerul 2, le retour (sous-titré Les temps sauvages), enfonce le clou (mais pas avec le même marteau). Il eut été en effet facile de reproduire le même schéma, mais se serait faire injure à Ian Manook.
Bien sûr (et heureusement !) on retrouve les mêmes ingrédients qui ont fait de la recette initiale un thriller (roman noir ?) hors norme : ces personnages étonnants et cette Mongolie si dépaysante, mis en lumière par une plume éblouissante.
Autres saveurs et autres couleurs
Mais l’auteur ne tombe pas dans la facilité et sa tambouille prend cette fois-ci d’autres saveurs et d’autres couleurs, cette fois-ci.
Ne vous étonnez pas si j’use de métaphores culinaires durant cette chronique. La cuisine et les repas prennent une place importante dans ce récit (entre recettes connues ou d’autres beaucoup moins). Et qu’est-ce qu’il peut ingurgiter ce commissaire Yeruldelgger !
Ce choc des cultures culinaires est à l’image de l’intrigue de ce Yerul 2 : une enquête qui peut sembler démarrer classiquement (mais avec des meurtres totalement inhabituels), dans un cadre exotique où se mélangent tradition et modernité. C’est tout le paradoxe de cette Mongolie du XXIème siècle et des romans de Ian Manook.
Polar ? Thriller ? Non, juste Yeruldelgger !
Comment classer ce roman ? Polar ? Thriller ? Non, juste Yeruldelgger !
Au diable les classifications, Manook propose une nouvelle fois une immersion dans un monde tellement loin de nos « belles » certitudes occidentales.
Un récit original, aux vraies dimensions humaines, sociétales et spirituelles (et j’en passe pour ne rien déflorer de l’intrigue). Bref, une histoire totalement inclassable, absolument rafraîchissante (au sens propre comme au figuré, il fait moins 30°) et qui peut tout à fait se lire individuellement du premier tome.
Autre teinte de noir
Je le répète, Yerul 2 révèle une autre teinte de noir, un autre type d’enquête, des personnages qui ont vraiment évolué et même une autre écriture parfois.
Car l’intrigue policière prend assez vite un virage (d)étonnant, avec des enquêtes qui s’imbriquent dans l’enquête. Elle sort de la seule Mongolie pour s’étendre dans la région des trois frontières (avec la Russie et la Chine) et même jusqu’à une contrée bien moins exotique pour nous ;-).
Eh oui, le monde devient ridiculement petit quand on parle d’escroquerie.
Personnages incroyables
Et quels personnages incroyables que ces individus tous plus étonnants les uns que les autres. A l’image de l’inspectrice Oyun qui prend une place prépondérante dans ce second tome (au point d’être sur la magnifique couverture). Avec Yeruldelgger bien sûr ; un Yerul colérique qui a bien du mal mettre en application ce que les moines lui ont inculqué par le passé. Et puis un sacré nouveau venu également, du même acabit que notre commissaire (et je ne parle pas des méchants de l’histoire…).
Les temps sauvages est un roman où se succèdent des scènes plus ahurissantes les unes que les autres, le tout mis en mots de manière éblouissante.
Crédible
Manook est un vrai conteur qui sait de quoi il parle, donnant une vraie profondeur et ce coté si crédible au roman. Il s’appuie sur ses propres expériences de voyages, complétées par la moisson de témoignages de personnes rencontrées lors de ses pérégrinations. On est très loin du banal recopiage de Wikipedia.
Le ton général est lui-même assez différent du premier tome, plein d’humour (décalé souvent), bourré de traits d’esprit et même de sarcasme. Une écriture spirituelle, parfaitement en phase avec ce coté spirituel qui plane toujours au dessus de cette Mongolie si ancrée dans ses traditions.
Et puis vous en connaissez beaucoup des romans où un personnage scande du Voltaire au fin fond des steppes, en pleine tempête ? ;-).
Alors ce Yerul 2, aussi bon que le premier ? Franchement, bien que la surprise liée à la découverte de ce pays ne soit plus aussi vive, j’ai vraiment envie de répondre par l’affirmative. Oui, mille fois oui, ce roman est un sombre bijoux, une merveille noire, et une lecture tout simplement indispensable.
Alors, mettez vos moufles et habillez-vous chaudement durant ce voyage, parce que vous allez vraiment avoir l’impression d’y être.
La carte blanche accordée à l’auteur (31 janvier 2015)
Sortie : 28 janvier 2015
Éditeur : Albin Michel
Notes (sur 5) :
Profondeur : ♥♥♥♥♥
Psychologie : ♥♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥♥
4° de couverture
Quand le vent du Nord s’abat sur les steppes enneigées d’Asie centrale, personne ne vous entend mourir. Pour Yeruldelgger, le salut ne peut venir que de loin, très loin…
Après le succès mondial de Yeruldelgger, couronné par de nombreux prix, Ian Manook retrouve la Mongolie et ses terres extrêmes dans un grand thriller d’une originalité absolue.
Catégories :Littérature, Livre : les incontournables
Ouah ! J’ai hâte que Grybouille le finisse pour le lire moi aussi 🙂 !!
je ne sais pas qui est Grybouille mais oui faut se dépêcher hein ! 😉
Oh punaise, il a l’air parfait ce Yeruldergger.
Enfin si j’en crois ton ressenti de lecture.
De toute façon, il est au programme de mes futures lectures.
Après tout ce n’est que le 2e polar de l’auteur, il faut bien que je vérifie qu’il confirme son talent 😉
il le confirme, il l’affirme même, tu verras 😉
Je préfère vérifier par moi m^me 😉
Oui et moi je n’aurai pas dû revenir sur ce blog, encore 2 bouquins à mettre dans mon panier !! (c’est mon porte-monnaie qui fait la grimace…)
Bon et un de plus dans ma wish……….;)
Ho yesss on est en phase à 100% !!
Je prendrais bien un peu de khushuur moi. ..;)
Yvan, ce n’est pas parce que j’ai du retard dans mes lectures polar que tu dois me faire culpabiliser aussi fort de ne pas encore avoir lu ce tome 2 :-p
Après la bonne surprise du premier (pour lequel j’avais quelques petites réserves tout de même), je suis très curieux de découvrir ces Temps sauvages ! Alors merci pour cette belle chronique qui donne envie de prendre tout de suite son billet pour Oulan-Bator 😉
Bon… je vais commencer par le premier dont j’attendais sa sortie en poche ! La Mongolie: un beau voyage en perspective finalement…
exactement ! toi qui aime les voyages et les grands espaces, ce livre est fait pour toi (malgré son coté sombre et dur). Une merveille, tu l’as compris
Tu penses bien que je l’avais déjà noté 😉 mais comment me le faire offrir vu que ce n’est pas mon anniversaire ?? La saint-valentin, peut-être ?? 😆 Ok, je me ferai offrir Yerul 2 en cadeau de n’amoureux 😉
tu es pleine de ressources 😉
Oui, mais pas de ressources pétrolifères, dommage… 😆
J’avais aussi, en stock, le très rural et agricole “Pleine de qui ??” 😀
Tu es pleine de ressources avec un stock illimité de conneries 😉
C’est pas faux… 😀
Bon… si deux clones font la chronique du même livre….si ces deux clones ont adoré ce livre…si ces deux clones ont d’excellents goûts…Foumette, elle fait quoi???? Elle devient dingue et fauchée 😛
oui dingue et fauchée, mais dans quel ordre ?? 😉
Euhhh d’abord dingue hein!!!ahahahha
oui je me disais aussi que c’était venu dans cet ordre 😉
😛 😛 😛
Encore du grand Ian Manook en effet 🙂 !
cette fois-ci je t’ai devancé, j’ai commenté votre billet avant que tu ne viennes par ici :-p