Deux excellentes occasions de lui donner la parole, de découvrir ses univers et ce qui se cache derrière ce nouveau roman.
Un grand merci à Sylvain Forge pour avoir accepté cet entretien.
Ma chronique de La trace du silure
Pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?
Curieux , imaginatif… distrait !
Qui êtes-vous, Sylvain forge ?
Un père de famille installé à Nantes depuis un petit moment déjà, mais qui n’oublie pas ses racines auvergnates. Tombé dans l’écriture il y a quelques années ; un prolongement naturel des jeux de rôle, activement pratiqués. Il s’agit en fait, toujours, de la même satisfaction : raconter des histoires. Du théâtre d’improvisions à la lecture des contes de fées pour ma fille, le plaisir est le même.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous aimez changer de registre. Votre nouveau roman, La trace du silure, navigue dans des eaux différentes de vos précédents romans…
Cet opus était exigeant en termes de recherches et de temps ; j’ai voulu pour la Trace du Silure une narration plus contemporaine, ancrée dans des problématiques familières. Je pense rester dans ce registre un petit moment, mais avec toujours mes fondamentaux : réalisme, va-et-vient entre passé et présent, un soupçon d’ésotérisme ou d’occulte. Un regard sans concession sur la société.
Votre récit semble bien documenté, comment avez-vous procédé pour concevoir cette intrigue ?
Pour la Trace du Silure, n’ayant jamais travaillé en police judiciaire, j’ai pris conseil auprès de sachants. On trouve aussi des revues dédiées. Tout peut être source d’inspiration : les faits divers, la presse, un reportage à la radio…
Votre roman semble osciller entre polar et thriller, est-ce une volonté de départ ?
Entre les deux mon cœur balance. Le polar « pur jus », presque un exercice de style, ne me satisfait pas complètement et le thriller intégral, souvent trop invraisemblable pour me contenter. Je suis comme François Bayroux, je cherche une troisième voie…
Délocaliser le récit à Nantes est une bonne idée, qui nous change des éternels polars parisiens…
Oui, il y en a marre des Paris, New York et Boston infestés de tueurs en série ! Je plaisante, il en faut pour tous les goûts. Simplement, je crois que les astres sont propices pour des récits ancrés dans les régions, sans pour autant être catalogués « terroir », ce qui peut être péjoratif. Franck Thilliez a montré la voie. Des récits captivants peuvent se nouer au pied des terrils. Je phosphore actuellement sur un polar clermontois.
Les personnages proposés dans ce roman pourraient très bien voir leurs aventures se prolonger. Est-ce une idée qui vous trotte dans la tête ?
Isabelle reviendra, c’est une certitude. Pour ne rien vous cacher, ami blogueur, le roman est déjà écrit.
« A ceux de la pièce 526 », peut-on en savoir un peu plus sur cette dédicace énigmatique qui ouvre le bouquin (ou pas…) ?
L’évocation de collègues et amis que la vie sépara. La mort aussi. Peut-être que ce roman sera ma trace à moi ; une façon de dire, je me souviens. C’était de sacrés bons moments.
Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans votre processus créatif ?
Écrire permet de susciter des émotions, tout comme la musique. Mais je n’écoute jamais de la musique en pianotant, ça me déconcentre.
Par contre, une fois le texte écrit, j’écoute des séquences qui m’aident à visualiser la scène pour la réécrire ensuite, drapée dans la vibration éveillée par les sons. Pour être concret, dans la Trace au début, Isabelle quitte Paris dans sa petite voiture. Direction Nantes, une nouvelle vie. Mais aussi la crainte d’une vie plus triste et morne que celle laissée derrière. J’ai apprécié de The Crimson Wing Mystery of the Flamingos, un morceau qui illustre parfaitement le défilé du paysage, la vulnérabilité du personnage et l’avenir incertain.
En écrivant la scène, j’ai repensé au bouleversant final de la série Six Feet Under. On voit Claire qui s’éloigne du domicile familial, une vie à construire, la sienne. En jetant un bref regard dans son rétroviseur, elle voit son frère Nate, décédé, qui semble courir vers la voiture ; sa silhouette s’éloigne lentement.
Vous avez le choix entre nous donner le mot de la fin ou votre dessert préféré…
Il est 12H30 passé, je choisis un café gourmand !
Catégories :Interviews littéraires
Merci de me faire découvrir un auteur que je ne connais pas, enfin l’auteur, car j’ai beaucoup aimé son premier roman. J’ai pas encore lu le second mais cela ne devrait pas tarder. Je lirai peut-être différemment le prochain par ta faute….;)
Hé, hé, un de plus qui passe sur le divan ! 😉 Je ne connaissais pas le livre, c’est grâce à te chronique que je l’ai découvert et me foi, on se laisserait bien vite tenter si on s’écoutait… 🙄 et tu sais que je ne suis pas une fille sérieuse ! 😀
Merci pour les découvertes ! Moi qui voulait t’offrir des chocolats 🙁 ♫ J’vous ai apporté des bonbons ♫ Je sors, je sais !
Moi c’est Yvan, pas divan ! 😉
Ah tu veux vraiment me faire souffrir, si en plus je rate les chocolats belges…
Tu en auras une autre fois, lorsque tu seras sage !! 😀 Si je ne te les dévore pas avant 🙄
Oui, pardon, faudrait pas que les auteurs passent sur “Yvan” parce que, non seulement ce serait un peu hot mais en plus, c’est pas bon pour ce que tu as.
Bon, je sors là, parce que je sens que je suis sur la pente raide de la cochonceté niveau pensées