Interview – 1 livre en 5 questions : Les yeux de l’ombre d’Annie Ramos

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre. 5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.

Pouvez-vous nous présenter votre nouveau roman avec vos propres mots ?

Dans Les yeux de l’ombre, une jeune femme Catherine a tout pour être heureuse : mère d’un petit garçon, elle est mariée et vit dans une belle maison du côté d’Auxange, charmant village jurassien.

Un jour, elle commence à faire des cauchemars et se rend compte qu’elle a peur de son mari. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi mais elle sent qu’elle doit s’éloigner.

En parallèle, le lecteur suit l’histoire d’enfants.

Les deux sont liées.

« Les yeux de l’ombre » est votre deuxième roman. Suis-je dans le vrai en disant qu’il est sensiblement différent du précédent ?

Oui, il est très différent, déjà dans le choix des lieux, pour Le Cercle des tueurs, je voulais une ville dans laquelle je n’avais jamais vécue, un peu une manière de mettre de la distance entre moi et mes personnages. Mais pour Les yeux de l’ombre, c’est complément différent, j’ai choisi de situer cette histoire à Auxange, qui n’est autre que le village dans lequel j’ai vécu dix ans. Je connais donc bien les lieux et y suis très attachée.

En ce qui concerne l’histoire, ils sont également très différents, Le cercle des tueurs se situe plutôt du côté du fait divers très actuel, avec des ados qui décident de faire justice eux-mêmes, influencés par les jeux vidéos, les films….

Dans Les yeux de l’ombre, j’ai développé l’aspect plus psychologique, le lecteur suit les pensées de l’héroïne Catherine, avec un flash-back sur son passé.

La genèse de ce roman est déjà ancienne…

En effet, j’ai écris Les yeux de l’ombre avant Le cercle des tueurs, cela m’a demandé trois ans, mais avec des phases d’écriture et de pause, et du coup mon histoire se construisait difficilement. Je l’ai envoyé à trois maisons d’édition qui ont refusé le manuscrit, l’une d’elle m’a expliqué que ce n’était pas assez abouti, (en le relisant ensuite avec plus de recul, j’ai compris pourquoi). Je l’ai donc laissé de côté.

Et j’ai attaqué l’écriture du second, pour celui-ci, j’en enfin trouvé « ma vitesse » d’écriture, Le Cercle des tueurs m’a demandé un an d’écriture intense (quasiment tous les jours, mes personnages vivaient à mes côtés….).

Avant de proposer Les yeux de l’ombre à mon éditeur, j’ai travaillé de nouveau sur le manuscrit, avec ce même rythme. Au début, ça a été un peu difficile de se replonger dans cette intrigue mais rapidement, le plaisir était là, encore plus intense que la première fois, j’ai modifié, développé, supprimé des passages, changé la fin….

Et voilà…

Vous semblez privilégier l’ambiance aux rebondissements, la complexité des relations humaines aux scènes sanglantes…

J’aime lire des thrillers avec des scènes « bien sanglantes » Jean-Christophe Grangé est un de mes auteurs favoris, mais je crois que je suis incapable d’écrire de la même manière. Je me rends compte que j’ai besoin de garder une certaine distance, mais en même temps, dans Les yeux de l’ombre, il y a des passages très noirs, qui ont surpris mes amis notamment (j’ai eu droit à des regards perplexes :o) surtout quand j’explique que ce sont des passages que j’ai adorés écrire).

Le meilleur exemple que je puisse donner se trouve dans Le Cercle des tueurs, il y a une scène de viol, mais je n’ai pas pu l’écrire de manière trop détaillée, on lit qu’elle se fait violer mais le personnage vit cette scène de manière détachée, ce qui force le lecteur à la vivre de la même manière.

Plusieurs lecteurs m’ont fait la remarque que j’évoquais souvent les adolescents, les enfants, et c’est vrai que les relations à l’intérieur d’une famille, les éléments légués sans le vouloir vraiment aux générations futures (sentiments, secrets, instincts…) me fascinent. Un enfant a tant de choses à gérer et doit se dépatouiller avec tout (les parents, ses sentiments, sa vie…..), c’est un âge où tout se construit, où tout peut basculer.

Etait-il important pour vous de placer cette intrigue dans votre région natale ?

Au début, je voulais inventer un lieu (modestement je voulais faire comme Stephen King, inventer ma propre ville), ainsi dans une première version, Les yeux de l’ombre n’était pas basé dans un village jurassien.

Mais pour mon éditeur, c’était important que le lecteur puisse reconnaître les lieux. Alors j’ai réfléchi et le choix s’est imposé.

Aujourd’hui, j’aime l’idée d’emmener le lecteur dans ma région natale.

Ma chronique du roman Les yeux de l’ombre

L’auteur (bio tirée de son site internet) :

Naissance à Besançon le 05 août 1975. Après des études de Lettres Modernes, d’abord à Dijon, puis à Paris, à la Sorbonne, je pars à Londres pour faire un stage dans lequel je m’occuperai de la promotion de la littérature française.

Je reviens ensuite en France, direction Nantes pour obtenir un master Nouveaux médias de communication à distance et management de projets.

Depuis ma plus tendre enfance, je suis passionnée par la littérature, lisant tout ce qui me tombe sous la main, des auteurs classiques comme Stendhal, Maupassant.. aux livres policiers et thrillers (Stephen King, Franck Thilliez, Camilla Läckberg) et c’est tout naturellement que je commence à écrire mes propres histoires.

J’écris un premier roman qui ne me semblera pas complètement abouti et que je laisserai donc de côté pour me lancer dans l’écriture du Cercle des tueurs. Avec ce thriller, je participe à un concours Thrillermania, organisé en 2010 par Pocket et Evene, dont les parrains sont Maxime Chattam et Franck Thilliez. Je franchirai avec succès les différentes étapes pour terminer parmi les finalistes.

Ce roman est paru en septembre 2012 aux éditions du Citron bleu.

Aujourd’hui, je suis installée en Alsace mais je reviens très fréquemment en Franche-Comté pour retrouver mes racines.



Catégories :Interviews littéraires

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12 réponses

  1. Superbe chronique qui me donne envie de le remonter de ma PAL car j’avais adoré le premier,c’est de plus une personne qui me parait tellement simple et agréable à travers facebook.Bravo Yvan et encore merci de ton travail pour me donner des envies à chacune de tes chroniques 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      C’est un plaisir Betty, et c’est mon objectif. Merci pour ton gentil commentaire 😉

  2. Super ! Bon, trèèèèès mauvais pour ma PAL, mais je suis consciente qu’en venant chez toi, je vais me faire du mal… 😀

    Une chronique intéressante ! On “voit” l’envers du décor de l’écriture d’un roman et on se rend souvent compte que ce n’est pas si facile que ça… 1 an d’écriture en étant absorbé 24/24 dans ses personnages, ça doit être un truc faramineux !

    Pour l’autre, 3 ans d’écriture… waw, quelle persévérance ! 😀 même si elle a fait des “pauses”.

    Merci pour ces petits moments partagés 😉

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      it’s my pleasure, Watson, euh Belette…

      • À la rigueur, je me verrai bien en Irene Adler… la femme fatale ! Parce que Watson, bon, je l’aime bien, mais sa moustache est incompatible avec ma féminité ! 😀

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          elle était effectivement ridicule sa moustache dans l’épisode 1 de la nouvelle saison de Sherlock 😉

  3. Comme d’hab, j’adore ces entretiens ! Merci Gruz !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      comme d’hab, je suis touché par ton commentaire, merci 😉

  4. Black Kat – Ni O-, ni A- ... juste mon sang artistique, passionnément livresque...

    Pfff… va bien falloir que je me penche sur cet auteur après cela… 😉 Pas le choix… tu sévis encore et toujours… 😀

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  1. Récapitulatif des interviews – Janvier / Mars 2014 | EmOtionS – Blog littéraire et musical
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