4° de couverture
Libreville. 2008.
Un an avant les élections, un type est retrouvé mort sur une plage de Libreville, près du palais de la présidence de la République, une balle dans la gorge et deux doigts de la main gauche coupés.
La victime est un journaliste d’investigation connu pour ses enquêtes très sensibles sur le pouvoir dont il dénonçait la corruption et la main mise sur les affaires du pays.
Pour la corporation, la société civile et les associations de défense de la presse, il s’agit là, à l’évidence, d’un assassinat politique.
Mais à Libreville, comme partout ailleurs en Afrique, les apparences sont souvent trompeuses…
Mon avis
Libreville, Gabon. Si loin, si proche.
Le Gabon a un long et lourd passé avec la France, la Françafrique y a pris tout son sens à une certaine époque.
Janis Otsiemi nous plonge dans le Gabon d’aujourd’hui, mélange de tradition et de modernité, si loin, si proche comme je le disais.
Une langue officielle commune à nous, elle aussi si proche et si lointaine. Parce que le grand intérêt de ce roman est avant tout la langue de l’auteur. Oui du français, mais du français qui sent la terre d’Afrique, la terre du ghetto. Une prose pleine de (bons) mots de là-bas, d’expressions fleuries et imagées.
Des expressions savoureuses, typiques, drôles ou désespérées, qui donnent un cachet authentique au roman. Otsiemi parle de ce qu’il connaît par cœur et ça sonne terriblement juste.
Le nom du roman décrit bien ce qui attend le lecteur (hommage au roman American Tabloïd de Ellroy) : une descente dans les coulisses de la police gabonaise et du pouvoir en place.
Méthodes policières où la violence et la corruption sont monnaie courante, inscrites dans les mœurs et où l’abus est ancré dans les gènes du pouvoir.
Une Afrique désenchantée où il ne fait pas bon faire partie des minorités visibles.
La peinture sociale du pays est donc imagée et vraiment très intéressante. Un peu dommage que l’intrigue soit convenue et qu’elle n’arrive pas au niveau du reste.
Un court roman de 200 pages, dépaysant et véritablement instructif à défaut d’être totalement prenant. A vous de voir ce qui compte le plus dans votre envie de lecture.
Sortie : 12 septembre 2013
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥
Note générale : ♥♥♥
Vous voulez avoir d’autres avis ? Allez voir, par exemple, du coté :
de Black Novel
des Polars de Marine
Catégories :Littérature
J’avais dit que je ne lirais plus les blogs, mais… il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis! Ta chronique me donne bien envie de continuer avec Otsiemi, dont j’avais déjà lu le chasseur de lucioles, pour retrouver l’atmosphère de l’Afrique et du Gabon où j’ai vécu quelques années. Alors, merci de m’avoir à nouveau tenté, mais… ne recommence pas, hein???
A bientôt…
C’est sur que si tu as connu ce pays, tu ne peux qu’être attiré par ce roman !
Et désolé de te contredire, mais je crois que je vais continuer 😉
Pas de problème Yvan, continue à faire ce que tu fais si bien. A charge pour moi de résister aux sirènes des blogs…
Viens lire et fais le tri selon tes goûts et tes envies mon cher Vincent 😉
On va faire comme ça, alors… 😀
J’aurais pas dû… je l’ai fait et voilà le résultat ! En plus, tu ajoutes de manière pernicieuse qu’il ne fait QUE 200 pages, ce qui veut dire “lisez-le, il est super, et en plus, il ne vous coûtera pas beaucoup de temps de lecture”…
Pervers bloggeur, va ! 😉
chaque lecteur veut lire ce qu’il veut bien lire, y compris entre les lignes comme toi 😉
Si en plus je dois lire entre les lignes, jamais je ne saurai tout lire 😀
voilà pourquoi tu ne t’en sors pas !
Faut lire les mots dans l’ordre, s’arrêter aux points, respirer entre les phrases et arrêter de lire entre les lignes !
Oh, mince, je lisais comme Dany Boon lorsqu’il nous a fait découvrir Harlequin, le champion de l’amour…
Mes parents ont vécu au Gabon 3 ans, j’étais en pension mais j’y allais aux grandes vacances, je confirme pour les “images” de la langue ! Et je crois qu’ils ont plus de 30 dialectes différents, certaines ethnies se détestent, bref c’est compliqué ! Pour un polar, j’aime bien que l’enquête tienne la route et soit palpitante, tant qu’à faire ! 😉
Ton commentaire confirme ce que j’ai ressenti durant ma lecture, concernant le langage et le problème entre ethnies.
Ce devait être passionnant et enrichissant d’y passer du temps.
Je me souviens que la dernière fois que je t’ai dit que l’Afrique ne m’attirait pas du tout, grâce à toi, je me suis retrouvée à tomber en pâmoison devant Caryl Férey… je ne commettrai pas la même erreur, cette fois-ci !!! 😉
Les deux styles n’ont rien à voir et ce livre n’est pas du tout le coup de cœur qu’a pu être Zulu pour moi
Oki! 😉
suis pas sûre…je crois que je vais passer mon tour, je ne peux définitivement pas tout prendre, même si tu le vends très bien comme toujours…pffff
je suis quand même mitigé sur ma lecture