Dans un lotissement de province, un homme tente de surmonter la mort de sa femme et d’élever seul leurs deux enfants.
Retranché derrière ses cannisses, il observe ses voisins : un couple et leur petite fille. Une famille unie, en bonne santé, qui vit avec insouciance et légèreté dans un pavillon semblable au sien. Des gens heureux.
Pourquoi eux et pas lui ? A quoi ça tient, le bonheur ? A presque rien. A un fil. A l’emplacement d’une maison. A un numéro sur la façade. Peut-être.
Ce qui est sûr, c’est qu’une simple rue, parfois, sépare la raison de la folie. Il suffit de la traverser pour que tout bascule.
Mon avis
84 pages. 84 petites pages dont on ressort pourtant éprouvé. Une novella plus marquante que beaucoup de romans fleuves, un uppercut.
« Cannisses », ou l’histoire de la douleur « ordinaire » qui conduit inexorablement à la folie. « Cannisses » ou une plongée au plus profond de la psyché du personnage principal, menée de main de maître par un Marcus Malte habité par son histoire.
Par un long monologue intérieur, l’auteur nous immerge dans les questionnements de son personnage. Un personnage débutant par les « pourquoi ?» (il vient de perdre sa femme suite à un cancer), pour arriver à des conclusions et une logique totalement délirante.
Devant l’inexplicable d’une telle situation, et le non-sens de la maladie, l’homme va s’enfermer dans un cheminement intérieur qui va progressivement l’emmener vers la folie et l’horreur.
Malte sait admirablement trouver les mots pour décrire cette dérive, nous plonger en pleine empathie avec le personnage dès les premières lignes pour rapidement nous enfoncer dans un malaise grandissant.
Tout est décrit avec subtilité, grâce à une écriture sobre (sous couvert de « normalité ») et expressive. Pas de grands effets, l’horreur est suggérée et (oserais-je le dire face à une telle histoire) le récit de Malte fourmille d’idées qui vous feront ouvrir de grands yeux à de nombreuses reprises.
Un petit texte, qui prend aux tripes et qui marque durablement les esprits et vous reste dans un coin de la tête longtemps après la 84ème page tournée.
Malte est un grand écrivain de la noirceur.
Publication française : 2012
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥
Catégories :Littérature
Je m’étais noté ce titre suite à une chronique de La petite souris … Ensuite j’avais lu la chronique de Jean qui avait également beaucoup aimé et maintenant toi : une seule solution pour moi : le lire ! ^_^
Tu n’as plus le choix ;-). C’est très noir, mais tout en subtilité
Mélissa, métisse d’Ibiza
Vit toujours dévêtue
Dites jamais que je vous ai dit ça
Ou Mélissa me tue…
Le matin derrière ses canisses a-
-lors qu’elle est moitié-nue
Sur les murs devant chez Mélissa
Y’a tout plein d’inconnus (…)
Le matin derrière ses canisses a-
-lors je vends des longues-vues
Mais si jamais Mélissa sait ça
Là, c’est moi qui vous tue…
La première fois que j’ai entendu le mot “canisses”, c’était dans la chanson de Julien Clerc et je ne savais pas ce que cela voulait dire !
Intéressant, ce petit livre… Non, je résiste à la tentation ! Pas la semaine Sainte, tout de même… hem.
Vla que j’arrive à la faire chanter maintenant ! Bon on partage beaucoup de nos lectures, mais on va pas partager cette partie musicale 😉
Oh, tu n’apprécies pas Julien Clerc ??
Ma famille le sait depuis très longtemps, je fais un gros blocage psychologique sur sa voix 😉
PTRD !!! Le cadeau à te faire si on veut te torturer ou se fâcher à vie avec toi.
Mon blocage ne se fait pas sur Clerc, mais sur Mae qui me hérisse le poil quand il hurle (entre autre) “papppaaaaa”.
M’écorche les oreilles, ce mec.
Chacun ses blocages mentaux 😉
On se fera des cadeaux mutuels (sauf que si on m’offre l’intégrale, je vais souffrir + longtemps)