1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
SONJA DELZONGLE
Titre : Cataractes
Editeur : Denoël
Sortie : 11 avril 2019
Lien vers ma chronique du roman
L’eau et la terre, deux éléments très présents dans cette histoire…
Comme souvent dans mes romans, mais l’eau étant cette fois l’élément central et l’une des thématiques de Cataractes. L’eau, source de vie, mais aussi, comme on le voit dans le prologue, de mort. L’eau et la terre sont difficilement dissociables. D’ailleurs, le métier de Jan Kosta, le héros de l’histoire, hydrogéologue, en est une illustration. Il s’agit pour lui d’étudier les mouvements de l’eau dans le sol et ses effets sur celui-ci. Dans Cataractes, l’eau et, peut-être, la terre, est non seulement une force, une source énergie exploitable qui alimente la région, mais également un vecteur potentiel d’une mystérieuse contamination. L’eau a aussi d’autres formes, comme le brouillard. Et peut-être même une conscience et une mémoire.
C’est sans aucun doute ton roman le plus personnel, parce qu’il parle de tes racines…
Tous mes romans le sont, d’une certaine façon et Boréal aussi, par les messages qu’ils délivrent aux lecteurs sur ma vision du monde, de la société et de façon plus discrète, sur des opinions plus politiques au sens large. En tout cas, personnel et engagé, toujours. Parce que l’histoire du pays où j’ai ancré celle de Cataractes, la Serbie, mon pays maternel, me touche et me concerne étroitement. Ce ne sont pas seulement mes racines, mais celles d’un peuple meurtri et pourtant fort, au travers des personnages qu’on va suivre sur ce périple dans cette région des Balkans.
Le poids du passé est très lourd à porter pour tes personnages…
Une remarque qui fait justement écho à ma réponse précédente. Il y a la part collective qu’ils portent également et la part individuelle, aussi forte. Un passé collectif marqué par la guerre et leur passé propre, à chacun, la façon dont ils l’ont vécu et appréhendé. Kosta est miraculé d’une catastrophe naturelle, tandis que Vladimir a survécu à la plus obscure des inventions de l’Homme, la guerre. Qui plus est une guerre fratricide. Sur une terre où sont nés et où ont vécu les antagonistes. Donc un passé lourd, qui va se heurter au présent…ou l’inverse.
Ton intrigue est incroyablement foisonnante et assez éloignée des codes habituels du thriller…
Les lecteurs le considèrent comme plutôt inclassable, ce qui fait son originalité. Et pourtant, cela reste un thriller malgré tout, dans l’esprit, de par certains rebondissements et l’angoisse, ainsi que le mystère, qui pèsent sur ces lieux et habitent les personnages. Mais Cataractes va aussi chercher du côté du conte, même s’il n’a pas de caractère fantastique et, comme Boréal, de l’éco-thriller.
Tu as beaucoup travaillé pour développer l’ambiance du récit…
C’est sûr…à tel point que j’ai presque réécrit la première version. Pour l’ambiance et pour rendre les personnages plus crédibles. Egalement pour m’éloigner des « ficelles » de Boréal, encore très prégnant et présent, et pour ne pas complètement abandonner l’esprit thriller. Dans la toute première version, il s’agissait d’une quête trop personnelle du personnage principal Jan Kosta, à la recherche de sa mère et de lui-même des années après le cataclysme auquel il avait survécu. Chaque roman demande un gros travail, soit de réécriture, soit d’équilibrage.
Yvan Fauth
Crédit photo : LFC Portraits
Catégories :Interviews littéraires
Adoré ce roman ! On ne comprend jamais autant les choses que lorsqu’on les vit soi-même …
Voilà, noté dans ma PAL grâce à cet interview qui donne vraiment envie. Un grand merci à toi
j’ai énormément aimé ce livre !! cette auteure me touche beaucoup… merci pour cet interview