Interview – 1 livre en 5 questions : Je t’aime – Barbara Abel

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.

Barbara Abel

Titre : Je t’aime

Éditeur : Belfond

Sortie : 03 mai 2018

Lien vers ma chronique du roman

Voilà qui devait être un vrai challenge que d’écrire une intrigue sans aucun vrai méchant !…

Tu l’as dit !!! L’idée m’est venue quand, à la sortie de mon précédent roman, « Je sais pas », pas mal de gens – lecteurs, chroniqueurs, libraires, etc – m’ont fait la réflexion que parmi les personnages, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Pour certaines personnes, ce fut d’ailleurs un obstacle pour adhérer totalement à l’histoire (et c’est vrai qu’en général, on a besoin de s’identifier à un personnage pour « vivre » le roman). Je m’étais fait la réflexion que, écrivant du thriller, je ne pouvais pas raconter la vie des Roudoudous au pays des Bisounours et que, forcément, tous mes personnages n’étaient pas « gentil ». C’est là que l’idée a germé. Et pourquoi pas ? Un roman avec rien que des « gentils », du moins des personnages ordinaires, sans pathologie spécifique, sans passé tragique, sans perversion cachée. Juste des gens comme toi et moi. Et, tant qu’à faire, un thriller dont le thème principal serait l’amour, tiens ! J’aime bien prendre le contrepied de ce qui se fait habituellement. Faire exactement le contraire de ce qu’on attend de moi.

L’amour, c’est vraiment le sentiment extrême, pour le meilleur ou bien le pire ?

Les deux, mon général !

L’amour, c’est juste l’essentiel. Tu vis pour autre chose que l’amour, toi ? L’amour que tu éprouves pour tes proches, comme celui que tu suscites et reçois. Il n’y a rien d’autre qui compte. Tu peux avoir tout ce que tu veux, un boulot génial, un compte en banque bien rempli, dix milles projets tous plus intéressants les uns que les autres, si tu ne peux partager cela avec personne, à quoi ça sert ? Donc oui, c’est le sentiment extrême, dans le positif comme dans le négatif. L’un ne va pas sans l’autre. Si l’amour se décline pour le meilleur, il peut forcément l’être pour le pire. Et vice versa 😉.

Je trouve que c’est sans doute ton roman le plus inclassable, un thriller sans en être un. Jamais tu ne nous as si profondément immergé dans le quotidien de personnages…

Oui, et pendant la rédaction, j’ai souvent douté, me disant que c’était trop ancré dans l’ordinaire, trop « light », que les lecteurs allaient décrocher… En même temps, le récit me venait comme tel. J’ai appris, au fil des publications, à me faire confiance (mais sans cesser de douter, parce qu’on ne se refait pas). Mais c’est vrai que, de plus en plus, j’aime m’immerger dans l’intimité de mes personnages pour créer des tensions plus profondes, qui nous ressemblent plus. Et qui, du coup, nous touchent plus. Je suis particulièrement ravie (et soulagée) de voir à quel point cette histoire trouble les lecteurs, les remue, les questionne. Pour moi, ça reste du thriller, un genre littéraire associé à la détente (ironiquement), une littérature de vacances, mais j’ai tenté de lui donner une forte dimension humaine afin de tirer parti de toutes les émotions qui en découlent.

On peut dire que « Je t’aime » est un roman sur les femmes, jeunes ou moins jeunes…

Comme la plupart de mes romans. Vu que, dans mes récits, le suspens émerge principalement de la psychologie des personnages, leurs relations, les tensions qui en découlent, je ne peux m’identifier qu’à des personnages féminins. Surtout, quand une idée de situation me vient en tête, point de départ de chacun de mes romans, c’est toujours à travers le personnage d’une femme puisque j’en suis une. Et puis, on ne parle vraiment bien que de ce qu’on connaît. A travers un personnage d’homme, j’aurais l’impression de faire du « faux », plus un exercice de style que quelque chose de sincère. Or, pour que ça fonctionne, la sincérité est indispensable dans ce genre d’histoire.

Les petits choix du quotidien qui ont de grandes conséquences est un sujet qui te passionne (et te terrifie ?)…

Je suis fascinée par les détails qui détournent un destin de sa voie. Ce qu’on appelle l’effet papillon. Plusieurs fois dans ma vie, je sais que si je ne m’étais pas trouvée à tel endroit à tel moment, mon existence aurait été complètement différente. Je n’aurais pas eu le même compagnon, les mêmes enfants, le même métier. Du coup, forcément, en tant que raconteuse d’histoires, c’est une mine inépuisable de scénarii possibles. Tirer les ficelles d’un destin ordinaire, imaginer le grain de sable qui vient gripper la machine et assister à la chute des dominos. Après, tout est une question de mise en scène et de narration : aucun de mes enfants n’a subit de garde à vue (heureusement !), mais je peux imaginer le gouffre d’angoisse qui m’aspirerait si c’était un jour le cas. Je m’emploie donc à décrire du mieux que je peux cette angoisse. Et, forcément, ça parle à tout le monde.



Catégories :Interviews littéraires

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