1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Dominique Maisons
Titre : Tout le monde aime Bruce Willis
Editeur : La martinière
Sortie : 05 avril 2018
Lien vers ma chronique du roman
Il serait criminel de trop en dire sur cette histoire un peu dingue (à l’image de son titre). Donc, débrouille-toi et dis-nous en un peu plus, avec tes propres mots !
Je m’insurge contre cette méthode, c’est le devoir d’un blogueur que de rendre compte de ses lectures ! Cette démission ne t’honore pas Yvan.
Mais je sais, celui-là est particulièrement difficile à résumer, alors je vais faire un petit effort.
C’est un roman sur la face sombre du rêve californien, il y a toujours un prix à payer pour la gloire. On suit les pas d’une jeune femme qui refuse de se laisser pervertir par le système, qui ne veut pas vivre une vie de compromission, de mensonge, d’hypocrisie. Elle veut être libre, sincère, passionnée, aimer vraiment, souffrir vraiment, faire ses choix et les assumer. Elle va devoir lutter contre tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle reste une jolie fille de papier glacé écervelée et obéissante et cette lutte va prendre des proportions… étonnantes. Je pense qu’on va lui faire subir le pire de ce qu’on peut infliger à un être humain, on va tout lui prendre, vraiment tout, même ce qu’on imagine intouchable. Mais au lieu de la détruire, ça va la construire… Pour le reste, je vous laisse lire.
Qu’est-ce-qui t’a poussé vers ce style de récit, cette fois-ci, si éloigné de ton précédent roman ?
C’est très exactement ça qui m’a intéressé ! J’aime beaucoup les auteurs qui prennent des risques, qui ne passent pas leur temps à recycler les mêmes recettes. Il y a toujours un certain plaisir à retrouver ses personnages préférés, je ne nie pas l’intérêt des séries, mais pour la créativité, ne pas hésiter à changer du tout au tout est assez stimulant. Il y a une part de défi qui pousse à donner le meilleur de ce qu’on peut écrire. En bref, j’aime pas la routine !
Quand j’en ai parlé à mon épouse, en lui faisant part de mes craintes d’avoir pris un virage trop brutal, elle a eu cette phrase que j’ai déjà partagée sur les réseaux sociaux et qui résume ma démarche d’une manière assez imagée : « Quand on fait un grand écart, on le fait les couilles aux sol ou on ne le fait pas. »
C’est un roman noir, mais il n’empêche qu’on sent que tu t’es vraiment amusé à l’écrire…
Oh que oui… J’assume pleinement son côté sucré/salé, il passe du tragique au comique en quelques lignes. Il y a des scènes de pure comédie noire, ce que j’avais frôlé dans les livres précédents sans aller au bout de la démarche, c’est assez jubilatoire. Je me suis aussi pas mal amusé en préparant mes divers coups de théâtre et retournements, j’aime toujours autant piéger mes lecteurs bien aimés. C’est un roman noir, mais c’est aussi une satire sociale, une fable… et un thriller, bien sûr.
Le milieu du cinéma hollywoodien est à ce point si éloigné de l’imagerie du rêve américain ?
Le côté tout est toujours « amazing » d’Hollywood avec les immenses sourires ultra-bright et les amitiés démonstratives ou tout le monde passe son temps à louer le talent de ses collègues est évidemment une vaste farce. C’est un monde de requin, hyper concurrentiel ou la faiblesse et le faux pas sont totalement interdits sous peine de se faire dévorer. Ca tout le monde le sait, je pense que personne n’est vraiment dupe. Les enjeux financiers et les egos sont immenses. Qui peut croire qu’on devient sans effort une star planétaire millionnaire ? Juste par la grâce de son talent d’acteur et de rencontres de personnes bienveillantes… Il faut aimer le sang et la guerre, il faut être prêt à tout et sans scrupule.
Ceux qui ont le pouvoir sans dans l’ombre, ils sont sexagénaires, milliardaires, blancs et réactionnaires. Il n’y a pas plus réactionnaire que le cinéma américain, c’est une usine de propagande mondiale à des années lumières de l’image progressiste et souriante de la Californie. Cela mériterait de longues explications, on va dire que mon livre permet de prendre la température… Mais je ne veux pas que le livre soit perçu uniquement comme une charge contre l’usine à rêve. Je ne suis pas tendre, certes, mais j’aime vraiment Bruce Willis et une bonne partie du cinéma de divertissement américain (quand il ne prend pas trop le spectateur pour un con). On peut aimer et rester lucide…
Tes personnages sont étonnants. Ce sont eux qui t’ont guidé tout au long de cette intrigue ?
On n’impose pas ses choix à un personnage comme Rose. Elle est solide cette gamine, oui, je dois avouer qu’elle m’a mené par le bout du nez. Son évolution finale n’était pas prévue, tout comme les liens forts qu’elle tisse tout au long de son parcours et qui finissent par structurer ses choix. Elle s’est libérée de moi en même temps qu’elle se libérait de son carcan. Je ne sais pas ce qu’elle va devenir maintenant que je l’ai relâchée, mais je souhaite bon courage à ceux qui voudront lui barrer la route.
Une petite mention aussi pour Jesus, qui m’a touché, comme peu de mes personnages m’ont touché, les personnages d’enfant sont toujours plus difficiles à doser. Et un mot de fin pour Bruce, qui est le premier héro de film d’action à avoir intégré du second degré, de la fantaisie au milieu des fusillades. D’un seul regard Bruce fait dérailler un film, son sourire ironique raconte à tous que tout cela n’est qu’une plaisanterie, qu’il n’est pas dupe et que la vraie vie est ailleurs. C’est aussi le seul acteur que je connaisse à avoir aussi souvent joué son propre rôle (The Player, Ocean Twelve et Panique à Hollywood), ce qu’il fait d’ailleurs, avec son talent habituel, dans mon livre…
Catégories :Interviews littéraires
On a envie de tester …je ne connais pas cet auteur , alors pourquoi pas ?
Merci
Rien que pour ce qu’il dit sur Bruce, ça donne envie de lire ☺