Poésie désabusée
Mc Cash a maintenant la cinquantaine, est toujours borgne (voir plus), désenchanté depuis belle lurette, et fait preuve d’une grande désinvolture. Sauf que… Il a une fille adolescente sur les bras, tombée du ciel, et ami et amour de son passé refont surface.
Férey nous plonge dans un polar faussement franchouillard (rien n’est jamais si simple avec l’auteur). Paradoxale, l’intrigue est à la fois dans la lignée des polars à l’ancienne tout en étant connectée à la dure réalité de 2018.
Mc Cash made in Caryl Férey, c’est avant tout un ton ; humour noir en mode destroy. L’auteur soigne sa plume, sorte de poésie en prose version désabusée.
La première partie du récit n’a rien de bien original, tout tient à cette écriture et à sa galerie de portraits hauts en couleur (mais plutôt dans les tons gris sombres).
La seconde prend une tournure plus inattendue, ancrée dans l’actualité. Une bonne manière pour Férey de mettre en mots la rage qui l’habite face aux injustices de ce monde « civilisé ».
Blues de la cinquantaine, version rock
Il ne faut pas croire l’image superficielle, et creuser plus profond. Mc Cash (et son auteur) sait, à sa manière, avoir des sentiments. Plus jamais seul est un polar, mais aussi un roman sur l’amitié et l’amour, à la manière Férey. Loin des yeux, mais pas loin du cœur.
Mc Cash, amer prend la mer. Le « héros » franco-irlandais, version à l’Internationale, s’en va en guerre, sans le vouloir. Caryl Férey, en pourfendeur des iniquités et horreurs de nos sociétés, est fidèle à ses convictions et à ses amours polardeux. Plutôt crever que de les renier ! Plus jamais seul est un polar classique mais pas que, inégal mais touchant. Un blues de la cinquantaine, version rock.
Lien vers l’interview de Caryl Férey au sujet de : Plus jamais seul
Sortie : 08 février 2018
Éditeur : Série noire
Genre : Polar
4° de couverture
Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami?
Catégories :Littérature
Pas encore lu mais tu me donne envie.
Découvrir une autre facette de l’auteur peut-être
rien à voir avec ses romans “exotiques” en effet
Je l’adore ! J’espère que je ne serai pas trop déçue de le découvrir dans un autre cadre…
c’est différent, mais la Férey touch est présente (écriture et thématique). Mais c’est clairement un autre style de bouquin
Tu as aimé le film XXX ? Celui avec Vin Diesel ou celui avec Tabatha Cash ?? Ok, je sors, plutôt crever que d’arrêter d’avoir l’esprit mal tourné 😆
Complètement différent et quand même en dessous d’un Mapuche ou d’un Zulu.
On sent bien la hargne qui l’habite et aussi l’envie de bousculer son monde.
Ce ne sera pas un coup de coeur mais l’écriture est là ! En tout cas largement au dessus de son précédent dont J’ai perdu le nom hihihi