Entre récit historique, divertissement et thriller scientifique
Le dernier hYver n’est pas un livre comme les autres et risque fort de marquer l’esprit des lecteurs suffisamment curieux. Un roman d’une stupéfiante ambition, entre récit historique, divertissement prenant et thriller scientifique. Et surtout une étonnante aventure humaine.
Ce pavé de plus de 600 pages peut être classé dans la vague de ces romans ésotériques à la Dan Brown. Sauf qu’on est bien loin d’une quelconque resucée folklorique. La visée de Fabrice Papillon est plus ambitieuse et surtout bien plus humaniste.
Roman exceptionnel à bien des égards, Le dernier hYver nous fait voyager dans le temps, à travers le monde, mais également dans ce qui est la constituante même de l’homme. Oui, ce livre a une âme.
Le principe de l’alternance de chapitres entre passé et présent n’a rien de nouveau, mais le contenu des chapitres est une surprise de chaque instant. Débutée en 415 donc, l’histoire passe même par Strasbourg en 1485 (je le signale, chauvinisme alsacien oblige) et se déroule pour moitié de nos jours.
Frontière gommée entre fiction et réalité
Parce que c’est bien pour partie d’un thriller dont il s’agit, dans sa partie contemporaine. L’auteur accorde son phrasé pour jouer la musique adaptée à l’époque. Rythme soutenu pour la période actuelle, discours d’époque à d’autre moments.
Fabrice Papillon est un journaliste qui a l’habitude de vulgariser des concepts scientifiques. Jusqu’à présent cantonné dans des ouvrages documentaires, il se lance dans la fiction avec ce roman, et démontre que la frontière entre cette fiction et la réalité peut être gommée pour donner un roman atypique.
Érudit, l’auteur l’est clairement, mais il veille à ne jamais tomber dans un cours magistral pour rester dans le cadre d’un divertissement. A une ou deux petites exceptions près, c’est réussi.
Parce qu’on peut parler philosophie dans un thriller. Tout comme démontrer, par les leçons de l’histoire, qu’une période d’obscurantisme cherche toujours à assombrir la lumière et museler les génies.
Messages
Quel incroyable mélange des genres et quel divertissement intelligent ! L’enquête moderne est passionnante et minutieusement documentée. Le fait de croiser d’illustres personnages historiques tout au long du récit est excitant (parce qu’ils sont formidablement intégrés dans l’intrigue). Le ton utilisé est épatant pour faire passer des idées fortes, pour parler avec respect de religion tout en se permettant des saillies anticléricales, ou encore pour mettre en avant la science…
Autour de ces grands hommes, l’auteur s’amuse (sérieusement) avec l’Histoire. Et à leurs côtés, il y a les femmes qui sont en fait le vrai centre de tout.
Le dernier hYver est une histoire mortifère où souffle paradoxalement la vie à chaque chapitre. Un roman d’une folle ambition (mais est-elle vraiment si folle) et pourtant accessible. Cette lecture demande un minimum d’attention, mais offre de purs moments de régal. Le roman de Fabrice Papillon, un indispensable de la rentrée littéraire 2017 ? Si fait, pour moi il l’est.
Lien vers l’interview de Fabrice Papillon au sujet du Dernier hyver
Sortie : 05 octobre 2017
Éditeur : Belfond
Genre : Roman historique / thriller / Aventure
Ce que j’ai particulièrement aimé :
L’exceptionnelle capacité de l’auteur à lier les époques
Le sujet, passionnant
Le beau mélange entre divertissement et érudition
4° de couverture
Cet assassinat sauvage amorce un engrenage terrifiant qui, à travers les lieux et les époques, sème la mort sur son passage. Inéluctablement se relaient ceux qui, dans le sillage d’Hypatie, poursuivent son grand oeuvre et visent à accomplir son dessein.
Juillet 2018 : Marie, jeune biologiste, stagiaire à la police scientifique, se trouve confrontée à une succession de meurtres effroyables, aux côtés de Marc Brunier, homme étrange et commandant de police de la « crim » du Quai des Orfèvres. Peu à peu, l’étudiante découvre que sa propre vie entre en résonance avec ces meurtres.
Est-elle, malgré elle, un maillon de l’histoire amorcée à Alexandrie seize siècles auparavant ? Quel est ce secret transmis par Hypatie et au coeur duquel se retrouve Marie ? L’implacable destin peut-il être contrecarré ou « le dernier Hyver » mènera-t-il inéluctablement l’humanité à sa perte ?
Catégories :Littérature
Je pense que j’adorerai ce roman! Merci pour cette découverte! Le mélange des genres doit être surprenant, et puis Alexandrie, elle me fait rêver….
franchement, il FAUT que tu lises ce roman, fais-moi confiance
Je vais me pencher sur cette affaire! 😉 Merci du conseil!!!!!;)
Je note, je note !! Le mélange des genres, quand c’est réussi, j’adore !
et là, c’est très réussi !
Tu me mets l’eau à la bouche!!! Le personnage d’Hypathie m’a toujours fascinée.
Et un de plus sur ma liste, parce que c’est sûr, je vais lire ce livre. Merci pour la découverte.
Ohhhhhh il me tente grave….
Oh, vous avait fait des fautes à “hiver” où toi et l’auteur ont mis un “y” (je sors).
Le battement d’ailes du Papillon aura une incidence sur ma wish-list ! 😀
Ca s’écrit comme en France, pas en Belgique ? 😉
Mince alors, je ne savais pas ! C’est dingue ça. Et vos hyvers à vous, ils sont aussi long et durs que les nôtres ??
Non je ne ferai aucun commentaire sur ton commentaire
Oh, je vais pleurer !
Bon ben tu as gagné ! Celui là il me le faut !!!!
Pas le choix !
NON
non pas le choix, toi qui aimes les histoires de femmes, tu DOIS le lire
j’en ai bien l’attention ! Je crois que je vais me le procurer prochainement au Comité de lecture