Interview – 1 livre en 5 questions : Comme de longs échos – Elena Piacentini

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.

Elena Piacentini 

Titre : Comme de longs échos

Éditeur : Fleuve

Sortie : 24 août 2017

Lien vers ma chronique du roman

Cette histoire est tirée d’un fait divers. Pourquoi avoir choisi celui-ci en particulier ?

Parce qu’il est fou, improbable et romanesque. Sa découverte m’a tout de suite évoqué une atmosphère romantique, au sens littéraire du terme. La primauté des émotions, le jaillissement des désirs, le spleen, l’amour idéalisé, charnel, violent et surtout impossible. Et au final, la mort, comme ultime échappatoire. Comme le disait si bien Charles Baudelaire : « …C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre… » Tout était déjà en place.

Te baser sur un fait réel n’était qu’une manière de laisser ton imagination prendre le relais…

Le réel m’a donné le canevas initial, celui à partir duquel je pouvais broder mes propres personnages. Et si les événements avaient été infléchis, et si, et si… L’imagination, en s’engouffrant dans les zones d’ombres et toutes les ramifications des possibles, m’a permis de pousser mes « héros » vers d’autres directions. De la même façon, en impulsant un tempo différent à l’histoire initiale, je pouvais aussi lui insuffler un retentissement plus fort. Comme de longs échos… Tout est dans le titre.

Écrire un tel roman noir, est-ce tenter de comprendre l’incompréhensible ?

Si comprendre c’est « prendre avec soi », alors oui. J’ai pris les passions de mes personnages avec moi. Ce qui est incompréhensible, c’est ce qui échappe à la raison et à la logique. Ou encore ce qui ne peut se justifier d’un point de vue moral ou éthique. Je n’ai pas choisi d’expliquer, d’excuser ou de condamner, mais d’être au plus près des ressentis des personnages et de vibrer avec eux.

C’est également l’occasion pour toi de proposer un nouveau personnage, et sortir (pour un temps) des aventures du commissaire Leoni…

Oui, et c’était un challenge de donner naissance à une héroïne qui ne soit ni l’opposée de Leoni, ni son pendant. Je voulais qu’elle se définisse par elle-même, en toute autonomie et qu’elle entraîne dans son sillage une nouvelle galerie de caractères. Mathilde Sénéchal est âpre, cassante et dure au mal. Elle se méfie des émotions, les siennes plus que toutes autres. Sa part d’humanité et de tendresse, ses fêlures, nous les devinons au travers d’autres personnages comme Adèle, Lazaret, ou Orsalhièr qui est un élément clé de cette histoire.

Le credo du capitaine Sénéchal, c’est la rationalité et l’analyse des faits. Or, la voilà confrontée à une affaire qui se refuse à ses schémas mentaux. Et bien sûr, Mathilde possède ce rapport étrange et puissant aux parfums et notamment une phobie violente des odeurs de menthe. L’explication de ce trait singulier sera l’occasion de la voir apparaître dans un second roman en cours d’écriture.

Ton récit est toujours aussi magnifiquement porté par une plume soignée et poétique. C’est un aspect qui nous éloigne de la crudité d’un fait divers…

Merci Yvan. La plume s’aiguise par le travail. J’ai tronqué un vers de Baudelaire pour donner un titre à ce roman. Il est question de parfums, de correspondances, de certaines formes d’amour ou de domination et de sensations exacerbées… J’ai voulu mettre l’écriture au diapason de ces thèmes pour créer une atmosphère qui se prête à ce jeu de miroirs. En espérant proposer à mes lecteurs un voyage singulier, hors des sentiers battus. La poésie est partout, même dans les charognes…



Catégories :Interviews littéraires

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10 réponses

  1. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Rhaaaa, mais comment je vais faire pour interviewer Elena maintenant que tu lui ais fait tout dire de cette si belle manière.
    Bon pas grave, je vais tenter quand même !
    Et merci à vous deux pour ce beau partage !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Elle a encore plein de choses à raconter et je te fais confiance pour l’aider 😉

  2. Ben comme ça j’ai encore plus mais vraiment plus envie de découvrir cette romancière !!! Merci pour ce superbe interview 🙂

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  1. Comme de longs échos – Elena Piacentini – EmOtionS – Blog littéraire et musical
  2. Comme de longs échos d’Elena Piacentini | blacknovel1

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