1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre.
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Claire Favan
Titre : Dompteur d’anges
Sortie : 17 février 2017
Éditeur : La bête noire
Lien vers ma chronique du roman
Voici (une nouvelle fois) une intrigue surprenante. Tu aimes décidément beaucoup emmener le lecteur sur un terrain auquel il ne s’attend pas…
J’aime surtout m’emmener, moi, sur un terrain auquel je ne m’attends pas. Je ne commence pas à écrire tant que je n’ai pas tous les ressorts et les rebondissements de mon histoire.
Si je surprends la lectrice que je suis avec mon projet, j’ai des chances que les autres lecteurs le soient aussi.
Dans ce thriller, la violence est parfois plus psychologique que physique. La souffrance n’en est que plus intense, non ?
Dans les livres, la violence physique est un outil comme un autre pour raconter une histoire. Si elle est utile, je l’utilise, là je n’en avais pas besoin. Le sujet se suffisait à lui-même.
J’ai préféré poser mes personnages en équilibre sur un fil, le fil étant la personnalité et les sautes d’humeur de Max. Le lecteur est dans l’inconfort et cherche à rétablir ses repères. Cela me semble être un bien meilleur levier pour ce que j’avais à raconter dans Dompteur d’anges.
Le sujet est particulièrement difficile. Sans trop en dire, t’es-tu fixée des limites pour le développer ?
J’ai fait des recherches sur l’embrigadement des enfants soldats. Les méthodes de leurs créateurs sont bien identifiées. J’ai supprimé certaines phases du dressage pour éviter de rendre la situation insoutenable. Par contre, j’ai utilisé tous les ressorts psychologiques employés habituellement.
J’ai également dosé les scènes de meurtre en les décalant dans la narration pour atténuer le choc.
Ce sont mes seules concessions face à la difficulté du sujet à traiter.
Où puises-tu ton inspiration pour ce genre d’idée d’intrigue ? L’actualité peut-elle être une de tes sources d’inspiration ?
Il y a eu un avant 11 septembre et un après pour les Américains. Je pense que pour beaucoup d’entre nous, les attentats du 13 novembre entraîneront des réactions similaires. Pour ne citer qu’un exemple Ne prononcez jamais leurs noms de Jacques Saussey. De façon détournée, nous en parlons, nous cherchons à comprendre et à expliquer l’inexplicable.
En règle générale, j’ai toujours une idée ou un questionnement de base qui entraîne tout le reste de mon histoire. Cette fois, c’était effectivement l’actualité.
Tes personnages sont loin d’être manichéens. Personne n’est vraiment tout blanc ou tout noir dans cette histoire…
Dans la vie de tous les jours, rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir. Mes livres en sont le reflet. Je crée des personnages avec des failles que j’exploite pour donner de la profondeur à mon histoire.
Et puis entraîner les lecteurs pour qu’ils passent d’une empathie profonde pour un personnage jusqu’à le détester quelques pages plus loin, c’est beaucoup plus facile à générer avec des personnalités dont le spectre de couleurs est infini.
Une fois l’empathie créée, je fais basculer l’histoire et le lecteur. À cet instant, il est censé se poser la question : et moi, comment aurais-je réagi ?
Et sinon, mes nouvelles se passent en France, mes romans aux USA. Et puis, c’est comme ça ! 😉 (Note de l’intervieweur : cette remarque est en lien avec la conclusion de ma chronique, eheh).
Photo : Sophie, de l’excellent blog photo Lumières de l’ombre
Catégories :Interviews littéraires
Diabolique cette Claire mais si addictive. .. On ne sait où ça s’arrêtera mais franchement c’est à chaque fois plus fort !!
Belle interview
Elle a une imagination débordante, la preuve elle s’étonne elle-même 😉
A reblogué ceci sur Jack & Liz.
C’est toujours étonnant de voir à quel point Claire peut être machiavélique dans ses romans st pourtant si douce dans la vie. Un vrai paradoxe 🙂
Pas tant que ça. Pour comprendre la noirceur des hommes, il faut savoir être à l’écoute et faire preuve d’empathie. Les gens mauvais ne font pas preuve d’empathie
Je m’incline devant tant de sagesse ☺
C’est l’âge 😉
Tiens tiens du Claire dans le texte ! Sacré bonne femme notre Claire ! 😉