Interview littéraire 2016 – Benoît Minville

Benoit Minville est libraire et grand amateur de romans noirs. Autant dire qu’il s’y connait en la matière.

L’auteur a surtout un énorme talent qu’il a mis au service du genre d’histoire qu’on est plus habitué à retrouver dans les romans anglo-saxons. Son Rural noir est un beau roman, sombre et profondément humain. 

Voici une interview qui vous permettra de mieux le découvrir et qui, j’en suis sûr, vous donnera envie de lire son dernier bouquin (si ce n’est pas encore fait).

Lien vers ma chronique de Rural noir

Merci d’avoir accepté mon invitation. Avant de commencer, qu’est-ce que je te sers à boire ?

Merci à toi, de passionné à passionné je trinquerai bien avec une pinte de tripel Karmelitt ou toute autre bière qui poutre.

Question rituelle pour démarrer mes entretiens, peux-tu te définir en trois mots, juste trois ?

Metal Mojo Passion

Toi qui est un libraire amoureux des romans noirs américains, c’est un peu un rêve de se retrouver dans la Série noire, non ?

C’est un vrai rêve de gosse. J’ai grandis en lisant la Série Noire et Rivages, commencé la librairie en prenant mon pied à vendre ces deux catalogues notamment.

Alors quand le texte a plu à Aurélien Masson le « riff lord » de la Série Noire et que l’on a commencé à bosser dessus je n’ai pas de suite réalisé. D’ailleurs je ne réalise toujours pas, cette aventure que je vis chez Sarbacane et Gallimard nécessite beaucoup de boulot et d’engagement et renvoie beaucoup de plaisir en retour.

J’aime l’esprit de bande qui gravite au sein de la Série Noire ou de la collection Exprim’. C’est un peu comme cela que je rêvais que les choses se passent. On arrive tous avec nos univers et nos styles différents et ensemble on forme un tout, une collection, la littérature au sens large c’est aussi pour moi cela.

Passons au plat de résistance. Si tu avais le choix, qu’aimerais-tu manger là, tout de suite  ?

Une côte de bœuf.

Mes origines Bourguignonnes sans doute.

Tes influences sont américaines et pourtant ton histoire sent bon le terroir français. C’est paradoxal ?

J’ai grandis avec King, Thompson, Horowitz (il est anglais certes) et découvert les français un peu après. Et s’ils m’ont autant marqué que les ricains, je dois avouer que le fait d’être un gosse des 90’s biberonné à la culture VHS américaine, aux séries TV, aux comics a façonné mon imaginaire.

C’est en passant toutes mes vacances dans les décors de Rural noir et en lisant du country noir, genre de polar que j’affectionne le plus, que j’ai commencé à me dire qu’il n’y aurait peut-être pas besoin d’aller au fin fond de l’Alabama pour raconter des histoires de laissé pour comptes, des histoires rurales et périphériques.

C’est un peu une sorte de « Stand by me », version désenchantée, que tu nous proposes avec ce roman. L’amitié est-elle plus forte que tout ?

Stand by me est l’un de mes films favoris et la nouvelle « Le corps » est un de mes textes préférés du grand King. J’adore le roman initiatique et d’apprentissage, et le mélanger au roman noir permet d’écrire des choses puissantes sur l’amitié notamment.

L’amitié à la vie à la mort telle qu’on peut la ressentir à l’adolescence mais aussi plus tard. Du coup c’était idéal pour travailler sur ce thème et sur la façon dont peut évoluer une amitié quand elle est mise à rude épreuve par le temps qui passe, les choix et les conjonctures sociales et économiques qui se compliquent.

Tu as particulièrement soigné cette ambiance des années 90. L’ambiance, c’est l’autre partie que tu as voulu soigner ?

J’ai toujours envie que le lecteur ressente le bouquin, de l’embarquer avec moi illico dans mes histoires.

J’aime pétrir les émotions, me nourrir du réel pour sortir de mes tripes une fiction qui j’espère puisse faire écho à chacun.

Ce blog est fait de mots et de sons. Parle-nous un peu de musique et combien elle est importante dans ta vie et dans ton processus créatif…

La musique est tellement importante chez moi que je l’ai encré sur moi.

Le métal fait partie de ma vie. Ses valeurs, ses codes, son imagerie, sa mentalité, tous les genres qu’il comprend.

Le Métal, le Hardcore, j’aime et respecte tout ce qui évolue dans cette famille.

J’écris toujours en musique, en fait je vis en musique, le Métal ne me quitte jamais, que ce soit dans la musique que j’écoute, mon style vestimentaire, jusque sur ma peau.

Et pour terminer, je te laisse choisir ton dessert préféré…

La tarte aux pommes de ma belle mère… Et une bière !



Catégories :Interviews littéraires

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7 réponses

  1. Ma Lecturothèque – Blogueuse littéraire

    Il a l’air super sympa ! Faut dire que 90’s, pop culture et romans noirs, ça le parle 😉

  2. Un livre que j’ai aimé, un gendre qui salue sa belle-mère… donc un auteur à suivre !

  3. Smadj – Plus que des quatrièmes de couverture, plus que des résumés de films, c'est de la passion et de l'émotion que vous découvrirez ici.

    Que je l’aime ce mec 😍

  4. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    Je veux bien la tarte au pomme et la bière avec cet auteur qui m’a emporté ailleurs quand je dévorais son livre en savourant chaque os que j’ai sucé jusqu’à l’os… heu, je dois sortir, là, ou pas ?? 😆

    Un putain de grand roman noir qui m’a fait retomber en adolescence… 😉

  5. I me tarde de découvrir son roman! Et encore une fois super interview!!!!;)

  6. Merde j’étais passé à coté de cette entretien (ce qui me permet de connaitre se blog par la même occasion) Super intéressant et je reconnais mon propre parcours de jeune auteur – Cette génération VHS, la musique métal et l’amour du roman noir – et même les tatouages 🙂 .
    En plus Benoit est un gars extra ! alors ouai un entretien extra !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oui c’est un gars extra. Content d’avoir pu faire connaitre cet entretien à un collègue metalleux 😉

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