Noir et lumineux
Lydia est morte. Ce n’est pas un scoop, ce sont les trois premiers mots du roman, qui donnent immédiatement le ton. Mais non ce n’est pas un thriller, non ce n’est pas un polar, c’est bel est bien un roman noir. Noir et pourtant si lumineux. Ce n’est pas donné à tout le monde d’éblouir ainsi le lecteur par le coté sombre de l’existence.
Lydia était une adolescente, fille modèle tiraillée par ses modèles. Car Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est avant tout un drame familial. Un drame, qui se déroule en 1977, qui se noue autour de l’histoire de ses personnages et de la manière dont ils se sont construits (et déconstruits) tout au long de leurs vies.
Intégration
Ce roman, d’une rare subtilité, décrit les réactions de cette famille à l’aune de leurs passés, dans une Amérique qui a tant de mal avec le concept d’intégration. Le père de famille est d’origine chinoise, seul asiatique entouré de blancs, tout comme ses enfants métis plus tard. Celeste Ng a clairement puissé dans son histoire personnelle, elle dont les parents sont chinois et ont débarqué sur le continent américain dans les années 60.
C’est sans doute ce qui fait la grande force de ce roman, tout sonnant tellement juste, rien n’étant surjoué. A travers un récit admirablement bien écrit, l’auteure dépeint tout en finesse les relations interpersonnelles de cette famille et des rares personnes qui arrivent à entrer dans ce cercle restreint.
Cérébral et émouvant
Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est une magnifique histoire sur la différence, sur les pressions extérieures et intérieures ; un récit empli de non-dits qui décrit comment un tel drame peut se produire. Un récit sur la notion de perte également.
Oui, j’insiste, ce roman est un bijou noir, subtilement ciselé par Celeste Ng et son écriture délicate. Une manière admirable de raconter cette histoire, à la fois cérébrale et émouvante. Tête et cœur, un antagonisme qui se rejoint pourtant pour créer un livre formidable qui fait autant réfléchir qu’il ne touche. Un roman rare et une auteure à suivre de près, nouvelle étoile qui brille dans la voûte céleste littéraire.
PS : à noter, l’étonnante variation du titre français par rapport au titre original, qui change un peu sa compréhension : Everything I Never Told You.
Sortie : 03 mars 2016
Éditeur : Sonatine
Genre : roman noir
Traduction : Fabrice Pointeau
Notes :
Profondeur : 8/10
Dimension de l’histoire : 8/10
Psychologie : 9/10
Qualité de l’écriture : 8/10
Émotions : 8/10
Note générale : 8/10
4° de couverture
Lydia Lee, seize ans, est morte. Mais sa famille l’ignore encore…
Sa mère, Marylin, femme au foyer, rêve que sa fille fasse les études de médecine qu’elle n’a pas pu accomplir. Son père, James, professeur d’université d’origine chinoise, a tant souffert de sa différence qu’il a hâte de la retrouver parfaitement intégrée sur le campus.
Mais le corps de Lydia gît au fond d’un lac.
Accident, meurtre ou suicide ? Lorsque l’adolescente est retrouvée, la famille Lee, en apparence si soudée, va devoir affronter ses secrets les mieux gardés. Des secrets si longtemps enfouis qu’au fil du temps ils ont imperceptiblement éloigné ses membres, creusant des failles qui ne pourront sans doute jamais être comblées.
Catégories :Littérature
Il m’attend bien sagement. Du coup tu as encore augmenté mon envie de le lire. D’autant qu’il se déroule en 77, année de mq naissance, un bon cru 😉 Merci
Eheh oui une raison supplémentaire de le lire ;-). Bonne lecture !
Le pitch est sympa et tu nous dis que l’écriture est belle. C’est tentant 😊
Comme je te le disais par ailleurs, diablement tentant… Je rajoute un post-it sur mon écran! J’ai bien du mal à y voir quelque chose, à force! 😉
Amitiés.
Tu te retrouves avec un tout petit écran à force 😉
Minuscule!!! 🙂
J’ai beaucoup aimé cette lecture, un livre à atmosphère, à ambiance, tout en justesse oui ! Je suis contente de voir qu’on en a eu le même sentiment. Bisous Yvan.
Je me le note, merci 😉
😉
Tu deviens poète en en parlant! Comme c’est beau!
Bon et bien je note (encooooooooooooooooooore)…..
Si tu le dis ;-). Oui noter, tu dois
Mon carnet est rempli, j’ai plus de post-it, je fais quoi ?? Sur ma main ?? 😀
“Tout ce qu’on ne s’est jamais dit”… mais on s’est tout dit, tu as même “lessivé” ton linge sale dans nos machines à laver ! 😆
Bizarre, dans la V.O, c’est le “je” et dans la V.F c’est le “on” pronom impersonnel. Le je implique que c’est moi qui n’ai pas tout dit. Plus fort que le “on”… enfin, c’est un point de vue, comme lessiver, laver…
Je trouve ça aussi bizarre, cette histoire de titre. Et non, je ne t’ai pas encore tout dit 😉
Je le note sur ma liste de dealer ? T’en penses quoi ? Ma came ou pas ?
C’est surtout une histoire de famille. Et ça parle des USA, de la mentalité donc oui ça leur te plaire
Je note 😉
Vendu ! 🙂
Tu parles de moi ou du livre ? 😉
Je ne sais pas si je tirerais grand chose de ta petite personne à la traite des blancs. T’es dans un âge où ta cote n’est plus très haute mon ami! hahahahahahaha !!
Je ne vous pas de quoi tu parles 😉
peut être avec une vieille dame… elles ne sont pas difficiles parfois. … hihihi 😉
Et hop…un de plus sur mon parchemin hihihi
Ton long parchemin