Initialement publiées individuellement dans Les petits polars du Monde, voici ces deux nouvelles rassemblées au sein d’un même ouvrage.
Deux histoires très différentes, deux manières de les conter très singulières. Une quarantaine de pages pour chacune, c’est peu quand on aime la magnifique prose de Marcus Malte, mais ce sont deux amuse-bouches de qualité en espérant goûter à un plat plus consistant dans un avenir proche (ceux qui ont lu, par exemple, Les harmoniques réclament avec insistance du rab au chef).
Première histoire entre comédie et tragédie, une manière de la raconter assez déstabilisante. On ne sait sur quel pied danser (est-ce pour éviter les coups de fusil de ces cowboys des temps modernes ?), tant le récit oscille entre situations noire et burlesque. Bref, une nouvelle comme une bonne définition de ce qu’est un humour noir qui se base sur de bien tristes réalités actuelles. Il faut dire que les scènes se déroulent dans l’état du Mississippi, le dernier à avoir aboli l’esclavage en… 2013. Il semble que la ratification n’avait jamais été officiellement signée… Une situation ubuesque, bien à l’image du registre utilisé ici par l’auteur.
Second récit, plus traditionnel dans le ton, plus noir. Plus touchant aussi. Une histoire de meurtriers, mais aussi d’amitié. Un récit mettant en scène de sales gars, mais la réalité est souvent bien plus complexe qu’il n’y paraît. Le pincement au cœur ressenti en fin de lecture en est la preuve.
Quelques 80 pages c’est court, mais il ne faut jamais bouder son plaisir quand on a la chance de poser les yeux sur la prose de Marcus Malte. Ce Far West et ces deux nouvelles ne sont pas les plus marquantes de sa bibliographie, mais il serait malvenu de faire le difficile tant les qualités de l’auteur sont bien au-dessus de la moyenne, sa modestie dut-elle en souffrir.
Sortie : 18 janvier 2016
Éditeur : In8
Genre : roman noir
Notes :
Profondeur : 7/10
Dimension de l’histoire : 7/10
Psychologie : 8/10
Qualité de l’écriture : 9/10
Émotions : 8/10
Note générale : 7,5/10
4° de couverture
Le far west n’est plus ce qu’il était, et le shérif de ce bled paumé du Mississipi est dubitatif : se balader en ville avec un lézard d’un mètre de long constitue-t-il un crime fédéral ? En cas de délit avéré de zoophilie avec un lama, faut-il vraiment incarcérer le lama ? Et pour couronner le tout, il faut convaincre Janice de ne plus laisser sa fille aveugle s’entraîner au tir avec la vieille Winchester familiale.
Même les Indiens ont changé : ceux que Lila porte dans son coeur sont en Amazonie, cernés par un monde moderne qui les écrase. Est-ce pour les rejoindre qu’elle a faussé compagnie à Damien ?
Catégories :Littérature
Ça me rappelle de bons souvenirs , mon 1er Far West était violent et je n’avais que 13 ans j’en avais fait des cauchemars mais ça ne m a pas enlevé le goût de les apprécier mon oncle me passait ses romans en douce et la votre chronique me donne envie de retourner a mon adolescence merci beaucoup pour ce bon moment💋
J’ai le même genre de souvenirs ;-). Par contre, je vous que je n’ai pas précisé suffisamment dans ma chronique que ces deux histoires sont contemporaines. Je vais modifier un peu le texte
Je n’ai jamais encore lu cet auteur que nous avions vu à Mulhouse 😊
A tenter, pourquoi pas?! Je ne connais pas cet auteur que tu vantes, et puis le Far west, je n’en ai jamais lu encore….;)
Tentant, même si c’est court pour un six-coups… je sors ! 😀
C’est un deux coups
Tu tires deux fois ? Félicitations ! Et tout mes compliments à Domi ;-))
Il serait temps que je lise un peu plus Marcus Malte. Depuis Cannisses, je me suis pourtant promis de le faire. Et puis le temps passe … 🙂
Oui je confirme, il serait temps 😉
pas tapé hein! 🙂
Mon maître Jedi m’en a offert un de lui. Il va falloir que je m’y mette !
Si maître Jedi l’a dit ;-). Quel livre ?
Les harmoniques
Ah, quel bijou ! Excellent choix de maître Yoda 😉
Offert pour mon anniversaire 😜