1 livre et 5 questions à ses auteurs, pour leur permettre de présenter leur œuvre. 5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.
Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat
Et je danse, aussi
Fleuve éditions
Sortie : 12 mars 2015
Ce livre à quatre mains m’a donné envie changer d’approche et de partager les questions entre les deux auteurs 😉
Ma chronique de ce touchant roman
Comment vous est venue cette idée de roman à quatre mains ? (Jean-Claude)
J’avais depuis longtemps cette idée d’écrire avec quelqu’un, pour sortir un moment de la solitude de l’écrivain et pour explorer un nouveau territoire littéraire, mais je n’étais jamais passé à l’acte.
Sans doute que le moment était venu de le faire. Et j’ai eu le sentiment de trouver avec Anne-Laure la bonne personne. Bingo !
Ce roman est un exercice un peu particulier. Comment avez-vous procédé pour écrire cet échange épistolaire ? (Anne-Laure)
Nous avons échangé des mails, exactement comme le font nos personnages, sans rien prévoir ni vouloir. Au départ, c’était un jeu, une exploration.
Pendant le premier tiers du texte, nous avons fait confiance à ce qui venait pour laisser émerger l’histoire de Pierre-Marie et d’Adeline. Jean-Claude et moi avons l’habitude de travailler de cette façon, à l’instinct.
Puis, l’intrigue se nouant, nous avons eu besoin de nous téléphoner quelques fois. La confiance était mutuelle : nous sommes vite tombés d’accord. Et le « jeu » de la correspondance a repris de plus belle.
Vous avez tous les deux beaucoup écrit en littérature jeunesse. Cette fois-ci le public visé est clairement adulte. L’approche a-t-elle été différente pour vous ? (Anne-Laure et Jean-Claude)
J-C : Oui, plus de liberté. La possibilité d’aller davantage dans l’introspection. Celle de faire, sans avoir à expliquer, des références culturelles que les jeunes lecteurs ne partagent pas avec quelqu’un de ma génération. Mais, pour l’écriture, l’exigence est la même.
A-L : Même chose pour moi, je me suis sentie libre et légère avec ce projet. Mais cela tient surtout au fait que nos étions deux. Le partage du travail et le partage tout court allège considérablement le processus de création. Je situe rarement mes romans dans un contexte contemporain et familier. Du coup, l’expérience de cette écriture en prise directe avec le réel a été très agréable. Plus facile, même.
Ce roman est un vrai concentré d’émotions et d’humanité… (Anne-Laure)
La forme permet cela. Nos personnages ne se sont jamais rencontrés, ils ignorent s’ils se verront jamais, et protégés derrière leurs écrans, ils se livrent avec davantage de facilité qu’en face à face. Même s’ils ont des secrets, des zones d’ombres, ils restent vrais dans leurs émotions.
Adeline, surtout, qui est la moins pudique, n’hésite pas à montrer ses doutes, ses faiblesses, ses failles. Sur ce terrain, c’est elle qui mène la danse et qui invite Pierre-Marie à s’ouvrir.
Rencontrer l’autre de façon authentique représente un risque : Adeline et Pierre-Marie le prennent. Il en résulte un dialogue cœur à cœur, plein d’inventions, mais avec de véritables morceaux de nous dedans !
Vous êtes-vous surpris l’un l’autre au fur et à mesure de l’écriture de cette histoire ? Saviez-vous exactement où vous alliez ? (Jean-Claude)
Non, nous ne le savions pas. Nous avons longtemps avancé dans l’histoire sans le savoir, en lançant des pistes dont certaines ont été abandonnées quand d’autres sont devenues constitutives du roman.
Anne-Laure m’a surpris de nombreuses fois, bien sûr, et je m’en suis parfois sorti par la surenchère. Quand elle m’a attribué trois mariages, je l’ai corrigée : non, quatre ! Et c’est ce qui a contribué en grande partie à construire le passé et donc la personnalité de mon personnage Pierre-Marie.
Catégories :Interviews littéraires
Comme d’habitude, très chouette interview 🙂 Merci à vous 3 !
Encore une très bonne interview 🙂 ! Un bon livre épistolaire à découvrir 🙂
sympa ! ça donne encore plus envie de le découvrir !
J’adore tes interviews. Elles me donnent toujours envie de lire les auteurs concernés car c’est toujours passionnant 🙂
Très interressant! 😉
Décidément, je cois que si je vois ce livre en rayon je ne vais pas pouvoir résister….
un livre qui fait du bien 😉
Je l’avais déjà noté mais je le re-note hihihi
et sinon, tu l’as noté ?
Lire cette interview me rappelle le souvenir de la rencontre de mercredi 🙂 je vais en publier un petit compte-rendu, si cela te tente 🙂
et comment que ça me tente ! j’en suis même très curieux !
C’était vraiment super, il y a eu une vraie discussion entre les auteurs et nous, les lecteurs. Bon, par moments, ça m’a vraiment fait rire… Il y a notamment une lectrice qui s’y croyait beaucoup, qui monopolisait la parole, et qui agaçait un peu les auteurs je crois. Qui a même décrété que “le Goncourt n’était pas loin”. Ahah…
ahah (je ris, mais en fait c’est super lourd quand il y a ce genre de personne…)