Interview – 1 livre en 5 questions : Cannibal tour d’Anouk Langaney

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre. 5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger.

Sortie : 19 novembre 2014

Éditeur : Albiana

Ma chronique du roman

Ce roman est très différent de ton premier, est-ce une volonté de départ ?

J’avoue !

Quand j’ai attaqué Cannibal Tour, Même pas morte ! n’avait pas encore été accepté : je n’avais reçu qu’une poignée de réponses négatives, et comme je suis d’un naturel très patient, j’en avais déduit que mon premier roman était naze, et qu’il ne me restait plus qu’à l’oublier au fond d’un placard et à en écrire un meilleur.

Mais parmi ces refus, il y avait une lettre très sympa, de quelqu’un qui me disait avoir beaucoup aimé mon style, et qui regrettait que le bouquin n’ait pas convaincu tous ses collègues parce que “trop court, pas assez sexe et pas assez engagé” (je cite de mémoire).

Et voilà comment je me suis retroussé les manches pour écrire une histoire plus longue, plus sexe et plus engagée ! Moi, quand on me demande gentiment… J’ai puisé dans ma banque d’idées-de-romans-à-écrire-un-jour, et j’en ai tiré cette sombre affaire de cannibale.

Impossible de classer cette histoire dans un style en particulier. Comment pourrais-tu la définir ?

Comment veux-tu que je fasse, si toi-même tu n’y arrives pas ?!

“Polar gastronomique” ?
“Farce anthropolicière” ?
“Conte philosophique décadent” ?

…et puis franchement, tu sais quoi ? J’adore qu’on me trouve inclassable !!

C’est un florilège de bons mots que tu nous proposes. Comment écris-tu ? Ces bons mots te viennent-ils au fur et à mesure de l’écriture ?

Tout dépend.

Parfois ils coulent de source, je me sens quasiment en transe, et j’ai du mal à taper assez vite pour suivre la voix dans ma tête… Vraiment magiques, ces moments-là !

Mais pour d’autres passages, je me contente de suivre mon petit bonhomme d’intrigue et de mijoter un premier jet tout plat, en sachant que je l’épicerai plus tard.

De toute façon, transe ou pas transe, je sais que j’ai devant moi des mois de relectures, et que chaque bout de phrase sera remanié dix fois au moins, donc je ne me presse pas.

Cette histoire se déroule sur une île. En tant qu’habitante de Corse, c’est tout sauf un hasard, non ?

Le hasard et le polar font rarement bon ménage.

Tu as raison, mais ce n’est pas par hasard non plus que j’ai choisi de paumer mon lecteur, au point qu’il ne sache même pas, si tout va bien, dans quel océan situer mes Centaurides !

Mon île tient de la Corse, bien sûr, mais aussi des DOM-TOM… De tous ces territoires aux marges de la France, auxquels on ne propose que le tout-tourisme comme modèle de développement économique, et où les questions de culture et d’identité deviennent souvent épineuses.

Le sujet est plutôt casse-gueule. Tu n’étais pas inquiète de faire peur aux lecteurs (ou à ton éditeur) avec une telle thématique ?

…tu parles du cannibalisme, me précises-tu, suite à mon message éperdu ! (“Yvan, au secours, c’est quoi le sujet de mon livre ??”).

C’est vrai que j’ai croisé quelques regards inquiets. Et je ne parle pas que des gens que j’ai invités à dîner depuis. Mais je n’ai pu que m’en remettre à mon (mauvais ?) goût en la matière… Deux arguments pour ma défense :

– d’une part, pour avoir envie d’en jouer et de faire rire avec, il me faut une violence excessive, caricaturale. Je supporte très mal la violence réaliste. A mes yeux, par exemple, le minable escroc qui arnaque des petits vieux au tout début de Même pas morte ! est plus flippant que tous les cannibales, serial killers et autres trucs à tentacules. Parce que je l’ai rencontré.

– et puis, sur le plan symbolique, le cannibalisme, c’est une vraie malle au trésor ! Qui mange qui ? Qui se nourrit de qui ? Et pourquoi : pour survivre, ou par gourmandise ?.. Je ne suis pas la première à l’avoir remarqué, note : beaucoup de mythologies ont pigé le truc bien avant moi !

Merci encore de m’avoir suivie sur mon île, Yvan, et bon appétit à tous !



Catégories :Interviews littéraires

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7 réponses

  1. Encore plus envie de le découvrir du coup avec cette jolie interview!!!!!;)

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Cette Auteure a du talent et un humour bien particulier 😉

  2. J’adore cette interview…je vais lire cette auteure….promis!!! Son premier est dans ma pal..héhé!!!!

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      je savais que tu aimerais son type d’humour 😉

  3. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Bon, et bien moi je reprendrai une deuxième fois de ce plat de résistance.
    Et plus je goûte à l’humour d’Anouk, plus j’ai envie d’y revenir.
    Merci pour cet exercice que j’apprécie tout particulièrement, comme tu le sais déjà cher Yvan.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Oui je sais et j’apprécie ton enthousiasme 😉

Rétroliens

  1. Récapitulatif des interviews 2014 | EmOtionS – Blog littéraire et musical

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