Le baptême des ténèbres – Ghislain Gilberti

chronique littéraire

« Ténèbres : obscurité profonde, sinistre, qui peut provoquer la peur, l’angoisse. Domaine de ce qui est inconnu, difficile à comprendre ».

Avec cette définition du dictionnaire Larousse, vous avez une parfaite vision de ce qui vous attend dans ce deuxième thriller de Ghislain Gilberti.

Cador

Je l’affirme haut et fort dès le début de cette chronique : en ce qui concerne l’analyse du Mal, Gilberti est largement au même niveau que les cadors du genre, Chattam et consorts. Ce nouveau thriller en est une éclatante confirmation.

Que vous soyez féru de ce genre de lecture ou non, ce baptême est un rituel qui risque fort de marquer votre esprit. On y retrouve un des deux personnages principaux de son précédent roman, mais il n’est clairement pas indispensable de l’avoir lu pour son plonger dans ces ténèbres-là.

L’auteur ne s’est pas complu dans sa zone de confort, Le baptême des ténèbres est sensiblement différent du précédent opus. On y retrouve toutes les qualités perçues tout au long du Festin du serpent, mais modelées de manière différente.

Comme la lame d’un scalpel

Le style de l’auteur est précis comme la lame d’un scalpel, d’une étonnante fluidité et d’une belle profondeur. Son histoire atteint un tel degré de vraisemblance qu’on sent presque le goût du sang. De telles particularités font que le récit s’avale à une vitesse folle (surtout qu’il est plus ramassé que le précédent, soit 420 pages).

Dans ce style tout en noirceur, Gilberti va très loin. Loin dans la violence, parfois extrême (mais pas gratuite), loin dans l’analyse psychologique (voire psychiatrique) des personnages.

Un récit à la fois clinique et rempli de bruits et de fureur. Une descente particulièrement éprouvante dans les ténèbres, et qui nous plonge dans ce que l’humain peut avoir de plus noir. Et c’est ici que le roman prend toute sa dimension, avec cette analyse très fouillée de l’âme humaine.

Documenté

Surtout que l’auteur prend la peine de blinder chaque parcelle de son histoire. Tout est minutieusement documenté, que ce soit concernant certaines bases historiques, ou l’environnement de l’intrigue (je ne dévoilerai rien, mais c’est une sacrée plongée dans les bas-fonds qui vous attend).

Cette étonnante vraisemblance, déjà constatée dans son précédent roman, fait du récit de Gilberti une réussite du genre. La trame est un peu moins originale que celle de son premier roman, mais ce léger bémol est assez vite noyé dans l’adrénaline engendrée par le récit.

Tout y est, un tueur comme on en voit rarement, une analyse psychologique poussée à l’extrême, des descriptions plus vraies que nature, des querelles internes parfaitement maîtrisées au sein des forces de l’ordre… Je pourrais dresser une liste de plusieurs kilomètres.

Ghislain Gilberti est, en deux romans, devenu une plume qui compte dans le thriller français moderne et mériterait même une reconnaissance internationale.

A noter, la magnifique couverture, en droite ligne du roman précédent.

Sortie : 02 octobre 2014

Éditeur : Anne Carrière

Notes (sur 5) :

Profondeur : ♥♥♥

Psychologie : ♥♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥ 1/2

Émotion : ♥♥♥♥ 

Note générale : ♥♥♥ 

A lire :

Le prologue du roman

La carte blanche offerte à l’auteur

4° de couverture

Cécile Sanchez, commissaire de police spécialisée en criminologie, en analyse comportementale et en interprétation du langage non verbal, dirige une section d’élite de l’OCRVP, l’Office central pour la répression des violences aux personnes. Elle traque les criminels les plus dangereux et déviants de l’Hexagone. Entourée par un médecin-légiste aussi compétent qu’excentrique, un groupe méticuleux de la police scientifique et une section d’assaut structurée en meute, Sanchez devra cette fois percer les arcanes d’un tueur au psychisme atypique. Celui qui est rapidement surnommé « le Ramoneur » au sein des services de police, à cause de son penchant pour pénétrer ses victimes à la lame, signe ses actes en dessinant sur les visages des suppliciées un masque mortuaire à l’esthétique sanglante.

Alors que les enquêteurs luttent pour travailler à couvert, en retardant au maximum la fièvre médiatique, le tueur va accélérer la cadence et modifier son mode opératoire jusqu’à atteindre un niveau de barbarie insoutenable.

Au fil des investigations, la commissaire va plonger au cœur d’un dossier ténébreux. Heureusement, un spécialiste des profondeurs va la rejoindre en chemin et jouer le rôle d’un Virgile des temps modernes.



Catégories :Littérature

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12 réponses

  1. Une fois de plus, tu sais trouver les mots pour nous convaincre !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      c’est gentil ;-). Je l’espère, cet auteur mérite d’aller très loin !

  2. Bon sang j’ai hâte de le lire. Encore plus maintenant. ..

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      bon sang, je crois que c’est la bonne expression lol

  3. belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

    Bon, j’aurai pas le temps vendredi, mais samedi, s’il est sorti en Belgique, je vais l’acheter en vrai papier ! 😉

    Putain, vu comment t’en causes, ça m’a l’air orgasmique, la lecture ! Oui, il m’arrive de causer mal, parfois… 😀

    Par contre, je ne savais pas que “ne s’est pas complu” était bien du français… ça m’a permis de réviser ma conjugaison du verbe “se complaire”.

  4. Je le veux je le veux je le veux je le veux je le veux je le veux je le veux je le veux…..et je l’aurai 😉

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