4° de couverture
A Yport, parti s’entraîner sur la plus haute falaise d’Europe, il a d’abord remarqué l’écharpe, rouge, accrochée à une clôture, puis la femme brune, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Ils sont seuls au monde ; Jamal lui tend l’écharpe comme on lance une bouée.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît sous les yeux effarés de Jamal le corps inerte de l’inconnue. A son cou, l’écharpe rouge.
C’est la version de Jamal. Le croyez-vous ?
Mon ressenti
Michel Bussi est passé maître dans l’art de concocter des casse-têtes livresques, ce n’est pas un scoop.
Mais je dois dire que cette fois-ci l’auteur a fait fort. On se retrouve très vite avec un amoncellement de pièces de tailles diverses, totalement impossibles à imbriquer ! A ce stade, ce n’est plus un puzzle, c’est une équation avec tellement d’inconnues qu’on commence à se dire que, soit l’auteur est devenu fou et qu’il va s’écraser en bas de la falaise, soit il se moque ouvertement de notre trogne.
Que nenni ! Bussi retombe parfaitement sur ses deux pieds (pas comme son personnage principal, unijambiste…).
On avance (en ayant l’impression de reculer), on progresse (en ayant l’impression de perdre la boule) et on s’interroge (tout en se disant qu’on a trouvé l’explication facile à toute cette affaire).
Alors clarifions deux choses :
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non, à mon sens, l’auteur n’en fait pas trop et jamais (malgré nos questionnements) on a l’impression de lâcher l’affaire. Il tient la barre et le cap en bon capitaine, et on lui fait une confiance aveugle.
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non, il y a peu de chance que vous trouviez le vrai fin mot de l’histoire avant le mot « fin » de l’histoire.
Bon, admettons le, l’auteur utilise quelques facilités pour atteindre le bon port (ces résultats ADN qui tombent un peu trop vite, par exemple). Mais ces petites vaguelettes n’ont que peu de chance de faire chavirer un navire aussi bien ancré dans ses certitudes.
Un style simple et direct (écriture à la première personne oblige) pour 500 pages d’une intrigue sacrément maligne et diablement intelligente.
Michel Bussi prouve qu’on peut écrire un roman grand public, à la française, sans grande violence, accessible à tous, de facture classique, sans pour autant tomber dans tous les clichés.
Aux États-Unis, ils ont Harlan Coben et consorts qui souvent recyclent indéfiniment les mêmes recettes pour se retrouver à faire des ronds dans l’eau. En France, nous avons des auteurs comme Michel Bussi qui essayent de se réinventer et de ne pas tomber dans le copié / collé de leurs œuvres précédentes.
Pari réussi haut la main, une fois de plus !
Sortie : 07 mai 2014
Éditeur : Presses de la cité
Notes (sur 5) :
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥
Psychologie des personnages : ♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥
1 livre en 5 questions : Michel Bussi vous parle de ce roman
Catégories :Littérature
Et la fôte dans le titre, un rapport avec “Omar m’a tuer” ??? Bon, je note, mais je n’ai pas encore franchi le cap avec cet auteur… j’en ai déjà assez à lire que pour avoir enfin le droit de sortir de la cave !!! 😛
Bussi est effectivement trop gentil pour te coller dans une cave ;-). Je ne vais quand même pas corriger les titres des livres hein ! 😉
Maisheu ! Si, tu peux corriger les titres… bon, les fautes donnent parfois lieu à d’autre choses, comme le James Bond “Tomorrow never Dies” au lieu de “Lies”… “mourir” à la place de “mentir”… la secrétaire avait fait une faute dans le titre et les producteurs l’ont gardé 😀
comme quoi, il faut peu de choses pour tomber sur un titre mémorable 😉
J’en ai connu des plus mieux… “Ça glisse au pays des merveilles”… “Vingt mille vieux sous mèmère”…
Pour une fois, j’ai dévoré le même livre que toi ! J’ai beaucoup aimé me perdre dans cette aventure.
effectivement, l’auteur nous fait perdre notre chemin, tout en nous tenant la main, et on adore ça 😉
Content de lire que tu as vécu la même expérience
Toujours pas lu cet auteur, il me semble que je dois avoir un bouquin qui m’attend dans ma pile, mais je suis comme belette, trop à lire en retard. Mais j’attendais ta chronique sur ce livre car j’avais lu des avis très partagés….. bon , du coup, il va rejoindre non pas ma biblio mais ma liste pour plus tard…. 🙂
oui les avis sont un peu partagés en effet.
Moi je trouve que c’est un roman très grand public qui justement ne se moque pas du public.
j’ai déjà lu les précédents Bussi et j’apprécie vraiment cet auteur qui a le don de nous embrouiller pour nous amener exactement où il veut ! Il est doué et je lirai ce livre c’est sur …quand par contre est une autre histoire ! 😉
tu as bien résumé la façon de faire de l’auteur 😉
le seul que j’ai lu, c’est Comme un avion sans elle et j’en garde un excellent souvenir. Distrayant, facile à lire, ça coule tout seul.
Si celui-ci est dans la même veine,je comprends que tu ais passé un bon moment !
Achat prévu!!! J’adore cet auteur…il me reste à attendre son livre et du temps!!!! Très très belle chronique en tout cas!!!!
Et tu nous feras une chronique, hein ?
Je demande le 50/50 là!!! Je ne sais pas….je laisse planer le suspense!!!
Je peux me vanter d’avoir lu quasi tous le bouquin de cet auteur. J’avais beaucoup aimé son 2e polar je crois, “Omaha crimes : le thriller du débarquement” et puis les suivant avez confirmé mon ressenti et enfin “un avion sans elle” avait été un de mes coups de coeur de 2012. Le suivant ne m’a pas aussi séduite. Mais là je dois dire que ta chronique ne donne envie de me replonger dans les pages de Michel Bussi.
Dis moi Yvan, me permettrais tu une nouvelle fois d’utiliser tes mots pour présenter ce titre à mes petits camarades du Comité polar ?
Mais quoi qu’il en soit, bel avis que tu nous offre là. 😉
C’est chouette, parce que la plupart des lecteurs actuels de Bussi ne connaissent pas ses premiers romans (moi en tête).
Tu devrais donc prendre du plaisir à le lire celui-ci, ma chère ;-).
Et oui, bien sur, partage mes mots avec tes camarades du Collectif Polar !
Pour info, “Omaha crimes” va ressortir aux Presses de la Cité sous un nouveau titre très bientôt (courant octobre). Il est baptisé “Gravé sur le sable”. Dans ces premiers Bussi, j’ai sur mes rayonnages “Mourir sur Seine” qui est très très bien. Ce que j’aime dans l’écriture de Bussi, c’est qu’il n’en fait pas dans la surenchère sanglante mais au contraire travaille l’aspect psychologique, ce qui est beaucoup plus difficile. Et en prime, c’est intelligent, car truffé de références historiques ou culturelles.
Bussi est un sacré auteur, populaire dans le sens le plus noble du terme
Entièrement d’accord, il redonne ses lettres de noblesse à la littérature populaire et c’est tant mieux 🙂
Joli billet, de plus je ne connais pas cet auteur, je risque bien de craquer 😉
Merci pour ton commentaire 😉
C’est très différent du King, mais dans le genre polar grand public c’est une belle réussite !
Je vais aller visiter ton blog avec curiosité 😉