4° de couverture
Londres, 1858. Alors qu’il se noie dans l’opium et l’alcool, luttant avec ses fantômes, Bowman découvre dans les égouts le cadavre d’un homme mutilé. La victime semble avoir subi les mêmes sévices que ceux qu’il a endurés dans la jungle birmane. Persuadé que le coupable est l’un de ses anciens compagnons de captivité, Bowman décide de partir à sa recherche.
Une quête qui s’achèvera douze ans plus tard, en 1864, sur les rives d’un autre continent. Á l’Ouest. Où une autre guerre a éclaté. Le chemin qui le mènera à la vérité sera aussi celui de sa rédemption.
Mon ressenti
Trois mille chevaux vapeur est un roman inoubliable, un roman d’aventure comme on n’en fait plus et une véritable expérimentation sensorielle.
Oui, c’est un voyage à travers le monde tout autant qu’un voyage intérieur, un roman qui fait appel à tous vos sens et toute votre sensibilité.
Découpé en trois parties se déroulant sur plusieurs années à partir de 1852, cette aventure nous mène de la Birmanie (un passage du récit plein de sons, de bruits et de fureur), au Londres de la grande canicule (un passage tout en odeurs) pour se terminer dans l’Amérique naissante (terre des grands espaces, vision panoramique).
Quand on y rajoute un personnage principal d’une telle épaisseur qu’on a littéralement l’impression de le toucher (tout autant qu’il nous touche) et des dialogues tellement forts qu’ils résonnent longuement à nos oreilles, on sent très vite que ce livre a le goût des expériences mémorables.
Et si, en plus, j’insiste sur le fait que l’auteur possède un talent unique pour titiller notre sixième sens qu’est l’imagination, vous aurez compris pourquoi je parle d’expérience sensorielle.
A la croisée des chemins du western, du roman de guerre, du polar et de l’aventure intérieure, cette histoire est d’une profondeur rare. Le genre de récit immersif dont on ne peut (on ne veut) se détacher.
Fascinant, dépaysant, prenant, émouvant, violent, le roman est tout ça à la fois (et tellement plus encore). Difficile de trouver mes mots pour exprimer à quel point les mots de l’auteur m’ont marqué.
Sa plume est si expressive, son récit si crédible, les sentiments exprimés si forts que cette aventure humaine prend vite des dimensions d’épopée, à une période charnière de notre histoire où elle bascule vers notre société moderne.
Antonin Varenne prend son temps, tout au long de ces 550 pages, pour nous conter son histoire. Pourtant, à aucun moment, on ne sent poindre le moindre ennui tant l’action qui se déroule sous nos yeux (à travers nos sens) prend une dimension épique, en restant au plus proche de l’humain.
Parce qu’il faut parler de cet inoubliable personnage principal. Un homme dur et violent, une vraie brute, qui va se lancer à la poursuite d’un assassin, de ses fantômes et d’une hypothétique rédemption. Un personnage complexe, à la fois effrayant et bouleversant. Un personnage en pleine transformation, à l’image de l’époque qu’il vit.
Je n’aime pas lancer les mots à la légère. J’insiste pourtant : ce roman, d’une profondeur romanesque et psychologique étonnante, loin de tomber dans la facilité tout en restant vraiment accessible, est inoubliable. Un véritable et sombre bijou.
Sortie : 02 avril 2014
Éditeur : Albin Michel
Notes (sur 5) :
Originalité de l’intrigue : ♥♥♥♥ 1/2
Profondeur de l’histoire : ♥♥♥♥♥
Psychologie des personnages : ♥♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥♥
Note générale : ♥♥♥♥♥
Catégories :Littérature, Livre : les incontournables
Lui, il est sur ma wishlist !!!! et tu ne fais qu’enfoncer une porte déjà ouverte… On en parlait dans le dernier numéro de “Lire”.
Par contre, si tu entends encore des voix dans ta tête, je te donnerai le nom d’un excellent psychiatre. Il s’est occupé de moi et depuis, mes amis imaginaires sont plus silencieux 😆
Encore un peu de temps et tu finira dans le même asile que moi 😉
Tu m’avais déjà convaincu à Lyon, là, je vais avoir du mal à patienter…mais son tour est pour bientôt ;-)….
si j’ai bien envie de faire lire ce livre à quelqu’un c’est bien à toi, ma chère Valou 😉
Ho un vrai coup de coeur on dirait! Tes émotions sont transmises mon pote 🙂
Je l’ai dans ma PAL et je suis très impatiente de le commencer !!
je serai très intéressé par lire ton avis !
J’ai écouté Varenne parler de son livre samedi à la conférence sur le polar, nouveau western et j’ai très envie de le lire. Avant, j’ai Emmanuel Grand, Pur de Chainas, Molosses de Johnson…et un tas d’autres ! M…. comment je vais y arriver ???
ben tu fais comme moi, tu arrête de te poser une question qui n’a pas de réponse ;-).
Plonger dans l’univers d’un des auteurs que tu cites est effectivement assez jouissif, et des auteurs de talent il y en a pas mal. Faut donc se laisser guider par son envie du moment
Tu avais déjà commencé ton travail de persuasion à Lyon… Après avoir lu ta chronique enthousiaste, il ne me reste d’autre solution que de passer commande de ce roman, chose qui ne va pas attendre les calendes grecques… J’espère pouvoir en parler avec toi à Saint-Maur.
je sens que ce bouquin va te plaisir, sincèrement 😉
On en reparle ensemble avec plaisir, mon ami !
Je n’ai pas pu le lâcher à partir du moment où je l’ai ouvert. Passionnant, attachant, inoubliables personnages, dialogues prenants (à lire et relire pour tout bien comprendre !), depuis une semaine je vis avec Bowman ! Je vais retracer son parcours sur une carte des Etats Unis et offrir le livre à mes amis.
J’ai moi aussi tellement adhéré à ce roman et plongé dans cette histoire que j’en ai parlé partout autour de moi et que je continue encore. Merci pour ce commentaire enthousiaste !