Salon du polar de Mulhouse – Le Festival Sans Nom : 09/03/2013 – Compte-rendu

Tous les ingrédients ont été présents pour rendre mémorable cette journée du polar de Mulhouse (le Festival Sans Nom) : un temps printanier, une organisation sans faille, des auteurs disponibles, une ambiance décontractée et de belles interviews.

Voici mon compte-rendu de cette belle journée.

Arrivés, ma compagne et moi, à 10 heures 30 dans la salle consacrée aux dédicaces. Peu de monde à cette heure-là, et Mr R.J. Ellory seul à sa table. Nous nous approchons, un peu intimidés à l’idée de rencontrer ce grand écrivain (et à l’idée de devoir lui parler en anglais).

L’écrivain nous a immédiatement montré qu’il était également un Grand Monsieur (et il le confirmera tout au long de la journée) : il se lève à notre approche, nous serre la main et nous demande immédiatement nos noms : la classe.

Il aura été disponible tout au long de la journée et aura fait preuve d’une énorme prestance lors de l’interview du matin (1/2 heure) et de l’après-midi (1 heure), le tout devant un public muet d’admiration.

Parce que cet homme a un talent fou pour capter son auditoire, grâce à ses anecdotes et son humour proprement irrésistible.

Ellory adore la France et le fait savoir. Ça pourrait être un discours marketing, mais on le sent sincère.

Lors des interviews, il aura parlé tour à tour :

– de son enfance difficile (père mort avant sa naissance, mère morte quand il avait 6 ans, son parcours à l’orphelinat, et ses débuts difficiles dans la vie),

– de ses débuts tout aussi difficiles dans le milieu littéraire. Il a écrit plus de 20 romans, jamais publiés et a laissé tomber l’écriture pendant 9 ans avant de s’y remettre le lendemain du 11 septembre, marqué par les évènements. Ce second démarrage sera le bon,

– de sa fascination pour les USA, pays si puissant, mais si jeune (il est assez critique envers la mentalité des américains).

Anecdote racontée : lors d’un voyage pour un reportage aux USA (en Californie, je crois), il est, avec ses homologues anglais, dans un bar. Un américain s’approche et lui demande d’où ils viennent. Ellory lui demande de deviner. L’homme répond : « de Tchécoslovaquie ». Ellory lui répond négativement (et n’insiste pas sur le fait que ce pays n’existe plus depuis de nombreuses années…). L’homme dit alors : « de Russie ». « Non » lui répond Ellory, je suis de Birmingham. L’homme lui répond alors : « mais que faites-vous aussi loin de l’Alabama ! ». Hilarant dans sa façon de le raconter, mais symptomatique de la mentalité américaine.

– de sa façon d’écrire : pas de méthode, il se laisse porter par l’émotion et sait rarement vers où il va,

– de la genèse de ses livres, principalement « les anonymes » et « les anges de New York » (l’inspecteur dont il parle dans ce dernier roman est fortement inspiré d’une femme flic de NY qu’il a suivie durant un moment. Avec son humour habituel, il a expliqué qu’il se sentait plus à l’aise d’en faire un personnage masculin).

Ce ne sont que quelques exemples de ses interventions foisonnantes, ponctuées de ses formidables traits d’humour.

Je le répète, R.J. Ellory est un Grand Monsieur (pour preuve, il m’a immédiatement donné son mail lors de ma demande d’interview pour mon blog, à suivre…).

 Les autres rencontres (dans le désordre) :

Fabrice Colin (« Blue Jay Way »), très accessible, super sympa, qui est vite sorti de son rôle d’écrivain, pour parler avec passion de l’Amérique, des américains, de son prochain livre. Belle dédicace.

Info : il ne sera présent à quai du polar de Lyon que le dimanche, la veille il est encore à Hong-Kong.

Olivier Truc (« Le dernier lapon »), très sympathique également, à notre écoute durant la dédicace, heureux de parler de son expérience avec les lapons (il a vécu réellement 6 mois avec eux dans le cadre d’un reportage pour France 5).

Les deux hommes nous ont proposé une belle interview en public, sur leur différence d’univers (Truc écrivant sur l’hyper réalité, Colin sur l’irréalité). Passionnant.

Marcus Malte (« les harmoniques ») est également une belle rencontre lors de la dédicace, un homme vraiment fascinant, que je vais suivre de près. Un seul regret, son dernier livre, “Cannisses”, n’était pas disponible durant le salon (le défaut des petits éditeurs…)

Dominique Sigaud (« conte d’exploitation »), auteure que je ne connaissais pas, mais qui nous a fait forte impression, à ma compagne et à moi, lors de son interview conjointe avec Malte. Nous avons ensuite pu discuter à bâtons rompus lors de la dédicace et découvert une femme de caractère, particulièrement proche des lecteurs. La belle rencontre surprise de la journée (il me reste à lire sa prose).

Karine Giebel (« juste une ombre »), dont j’adore les romans et qui nous a annoncé que le prochain sortirait en mai et se rapprocherait plutôt de « meurtres pour rédemption » (même si le récit ne se déroule pas en prison).

Dominique Manotti, qui nous a raconté les coulisses de « l’honorable société » (qui devait d’abord être une fiction pour Canal +), et de son travail à 4 mains avec DOA : ils se sont partagés les personnages, chacun relisait et modifiait la prose de l’autre en toute confiance. Un travail plus compliqué que l’écriture solitaire. Une rencontre passionnante tout autant.

Karim Miske, dont j’avais l’envie d’acheter son « Arab jazz », pour en avoir lu du bien, personnage très souriant et chaleureux

Nele Neuhaus, la star allemande au plus d’un million de livres vendus en Allemagne pour « Blanche Neige doit mourir », et pour qui j’ai fait l’effort de dire 3 mots en allemand (ceux qui me connaissent pourront en rigoler).

Voilà pour les auteurs que j’ai voulu rencontrer, je laisse à d’autres le soin de parler des autres auteurs présents.

Au final, une journée inoubliable, bon enfant, décontractée, une organisation idéale pour se rapprocher des auteurs en toute simplicité. Réussite totale.

La journée s’est terminée par une rencontre dans une brasserie mulhousienne (à laquelle je n’ai pas participé), il semble qu’Ellory se soit lâché à la guitare durant la soirée 😉

(Toutes les photos sont tirées de la page Facebook du « festivals sans nom », merci encore à eux pour cette organisation parfaite).



Catégories :Littérature

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7 réponses

  1. Les salons du polar sont de plus en plus présents à travers la France. Un vrai bonheur pour nous! Super ton compte rendu

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci ;-). Ces salons sont effectivement des moments privilégiés

  2. Christophe Gelé – Écrivain. Un peu. Par désir exacerbé plus que par vocation. Trop d'envies de trop de choses pour me limiter. Un sentiment d'urgence pour me focaliser. Plus trop de temps.

    Véritablement un excellent article. C’est vrai que pour une première ce Festival sans Nom fut assez extraordinaire.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Merci !
      Oui, une première, réussie de manière magistrale !
      Il faut que le public suive maintenant

  3. Super, j’essayerais d’y être l’an prochain.

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      ça vaut vraiment le coup ! L’an prochain c’est les 11,12 et 13 avril

Rétroliens

  1. Le « Festival sans Nom » 2015 – Salon du polar de Mulhouse – Premières infos | EmOtionS – Blog littéraire et musical

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