Vénéneux
Une intrigue vénéneuse pour un roman qui aura marqué mon esprit. Oh, rien de bien novateur en soi, mais une histoire menée avec talent par Julia Heaberlin (un nom qui sonne alsacien, alors qu’elle est pourtant bien américaine).
Il faut dire qu’elle s’est extraite d’une des contraintes fortes souvent imposée aux auteurs US : son livre ne rentre pas dans le moule des 350 pages syndicales, mais c’est un vrai pavé de plus de 550 pages. Autant dire que l’auteure prend le temps d’ensemencer les mauvaises graines qui vont semer le doute dans l’esprit du lecteur friand de ce genre de littérature. Ça tombe bien, c’est ma came.
Pas de course à l’échalote ou de rebondissements tarabiscotés, Julia Heaberlin a cherché à cultiver une ambiance en nous plongeant dans la tête de Tessa. Une femme de 36 ans qui a la particularité d’avoir vécu un passé plutôt marquant… Un événement qu’elle a en partie occulté de sa mémoire et qu’elle tente de déterrer vingt ans après. Déterrer c’est le mot, puisqu’elle avait été laissée pour morte dans un charnier, recouverte de milliers de marguerites jaunes. Un personnage à la fois taillé à la serpe et finement dessiné par l’auteure.
Fleure bon l’analyse psychologique
Un pitch qui avait de quoi piquer ma curiosité et qui s’est avéré un peu différent de mes attentes initiales (et ça tombe bien, j’aime particulièrement être surpris). Julia Heaberlin enserre (en serre ?) petit à petit le lecteur dans un récit qui fait la part belle au coté psychologique (voire même psychiatrique parfois).
Un rythme lent mais bourré de surprises, une volonté continuelle de faire bourgeonner le doute et poindre les situations équivoques. Avec des réflexions intéressantes sur plusieurs sujets, donc les couloirs de la mort, par exemple. Le lecteur qui recherche uniquement de la vitesse risque donc de ne pas y trouver son compte.
Mérite de sortir de terre
Même si Julia Heaberlin ne révolutionne rien, j’ai aimé sa manière de raconter cette histoire avec son style alerte et sombre et sa manière de faire éclore son intrigue pas à pas en laissant du temps au temps. Ainsi fleurit le mal est clairement immersif si on aime cette manière de procéder. L’auteure n’est plus tout à fait une jeune pousse, puisque c’est son troisième roman (et le deuxième publié en français, après Qui es-tu ? paru en 2014), mais c’est une auteure qui mérite de sortir de terre.
Sortie française : 08 septembre 2016
Éditeur : Presses de la cité
Genre : Thriller psychologique
Traduction : Cécile Leclère
Mon ressenti de lecture :
Profondeur : 8/10
Dimension de l’intrigue : 7/10
Psychologie : 8/10
Qualité de l’écriture : 7/10
Émotions : 8/10
Note générale : 7,5/10
4° de couverture
À seize ans, Tessa est retrouvée agonisante sur un tas d’ossements humains et au côté d’un cadavre, dans une fosse jonchée de milliers de marguerites jaunes aux yeux noirs. Partiellement amnésique, seule survivante des ” Marguerite ” – surnom que les journalistes ont donné aux victimes du tueur en série –, elle a contribué, en témoignant, à envoyer un homme dans le couloir de la mort. Terrell Darcy Goodwin, afro-américain, le coupable parfait pour la juridiction texane.
Julia HaeberlinPresque vingt ans ont passé. Aujourd’hui, Tessa est une artiste et mère célibataire épanouie. Si elle entend parfois des voix – celles des Marguerite qui n’ont pas eu sa chance –, elle est toutefois parvenue à retrouver une vie à peu près normale. Alors, le jour où elle découvre un parterre de marguerites jaunes aux yeux noirs planté devant sa fenêtre, le doute l’assaille… Son ” monstre ” serait-il toujours en cavale ? La narguerait-il ?
Catégories :Littérature
Mmmmouiiii… Avec cette invasion de thrillers psychologiques qui pullulent en cette rentrée, difficile de trier le bon grain de l’ivraie. C’est tout à ton honneur de creuser un peu, de t’écarter des têtes de gondoles que je vois fleurir ici et là, et de venir tenter le lecteur potentiel par une chronique aguicheuse…
Bien amicalement,
eheh, ça sert à ça les blog, non ? ;-). la bise mon ami
Ça sert à cela oui, quand on sort un peu des sentiers battus… 🙂
Je suis plutôt intriguée mais j’attendrai sa sortie poche pour le lire !
J’ai réussi à t’intriguer, c’est déjà un début 😉
OH une fleur de thriller que j’aimerai bien cueillir en cette rentrée! 😉
Je suis en train de le lire et je me régale 🙂
tu nous raconteras ça, je pense que ça te plaira jusqu’au bout !
Suis frustrée pas pu finir aujourd’hui 🙂
Il te reste le meilleur pour demain 😉
Cool <3
eheh tu peux, la cueillette devrait être bonne 😉
Comme Cassandre… J’attend le format poche. Belle journée!
va falloir faire preuve de patience alors et ne pas l’oublier d’ici là 😉
Une excellente chronique, tu es mon désherbant naturel des polars en friche 😉
ahahahah excellent !
oh c’est marrant de voir ton retour, effectivement je l’ai trouvé rythmé a contrario cependant je conçois qu’il y ait une certaine “lenteur psychologique” nécessaire… mais à se prendre plein de petites claques ça m’a paru moins évident 😀
lenteur n’est pas un défaut pour moi, je n’ai pas dit longueurs ;-). Oui chaque lecture et chaque lecteur est différent (mais on a le même avis au final tous les deux)
Bonjour ! D’accord avec toi ! Roman intéressant, surtout psychologique, avec une touche de policier, ,et un clin d’oeil au système judiciaire texan souvent décrié….
exactement, très intéressant d’ailleurs ce qu’elle raconte sur le système judiciaire et les couloirs de la mort
J’avais lu son premier roman, “Qui es-tu ?”, qui se passait déjà au Texas. Un premier roman psychologique prometteur inspiré de sa propre histoire.
Visiblement il semblerait qu’elle est confirmée. 😉
Je n’ai pas lu le premier, mais oui celui-ci est vraiment pas mal du tout
On va la suivre. Elle finira par nous proposer un polar psychologique de premier ordre !
Tu plantes ce que tu veux dans ton jardin, mon grand !! Mdr. je sors et je note le titre, merci ! 😉
Je n’ai pas de jardin 😉
Mon pauvre ami… mais tout le monde cultive un jardin secret. 😀 Et moi qui pensais que si tu m’avais posé toutes ces questions sur la culture de cannabis c’était pour installer une culture dans ta salle de bain… MDR
Savais tu que des alsaciens protestants ont fuit les persécutions religieuses au 18eme siècle en migrant vers les États Unis ? ☺ peut être bien une petite petite petite fille de ces hommes et ces femmes. ..☺ pour une fois que je peux ramener ma science. ..lol
merci pour cette page culturelle qui relève le niveau général de ce blog 😉
Mdrrr