Jax Miller est l’auteure d’un premier roman qui marque la rentrée littéraire du roman noir 2015. Un thriller époustouflant, dur et profondément humain, avec un personnage de femme inoubliable. Le nom de ce roman : Les infâmes.
J’ai eu envie d’en savoir davantage sur l’auteure de cette baffe littéraire. Une américaine qui émigre en Irlande, ce n’est pas banal. Jax Miller n’est pas quelqu’un de banal, vous allez le découvrir à travers cette très touchante interview.
Sortie : 02 septembre 2015
Éditeur : Ombres Noires
Genre : Roman noir
Lien vers ma chronique du roman : Les infâmes
Un immense merci à Julie pour la traduction !
Question rituelle pour démarrer mes entretiens, pouvez-vous vous définir en trois mots, juste trois ?
Impulsive. Passionnée. Adaptable.
C’est votre premier roman, qui êtes-vous Jax Miller ?
Je suis juste une femme qui a écrit un livre parce qu’elle avait besoin d’un moyen de se lamenter, besoin d’une distraction de la vie réelle.
Je suis certaine de qui j’étais et de qui je veux devenir, mais je suis coincée entre les deux, en constante évolution pour devenir une meilleure personne. L’écriture me permet d’essayer de comprendre qui je suis exactement aujourd’hui.
Votre roman sort parallèlement dans plusieurs pays, en anglais et en français. C’est une démarche plutôt rare et cela prouve que votre éditeur français croit beaucoup dans ce roman…
Je suis très heureuse que le roman ait attiré l’attention et l’approbation des éditeurs dans le monde entier, c’est quelque chose de fou et surréaliste.
Cela me rend si heureuse de savoir que d’autres personnes aiment le personnage de Freedom Oliver autant que moi lorsque j’ai écrit son histoire.
Je trouve que, dès votre premier roman, vous avez su trouver votre style. Est-ce-que ça fait longtemps que ce roman circule dans votre tête ?
Je pense que le style semble différent parce que je n’ai pas suivi les règles que beaucoup suivent, mais qu’au contraire j’ai écrit juste comme je pense, et de la façon dont je parle tous les jours.
Il est également important de mentionner que j’ai écrit ce roman de la manière dont je voudrais le voir sur grand écran. Cela peut paraître blasphématoire, mais j’ai davantage de passion pour les films que pour les livres.
Je n’avais pas de plans pour ce roman ou pour l’intrigue, je n’ai créé les personnages que pour me tenir compagnie pendant que je voyageais à travers l’Amérique, à l’arrière d’une moto. Les personnages ont vraiment ouvert la voie de sorte que quand ils étaient surpris, j’étais également surprise.
Freedom est une version romancée de moi-même durant un moment particulier de ma vie, une période qui exigeait à la fois force et vulnérabilité. Freedom est une femme “multi-couches” qui avait juste besoin de trouver un but dans sa vie, trouver une raison de vivre.
Je pense qu’elle peut parler à de nombreuses femmes qui se sentent un peu perdues, mais je pense qu’elle peut également donner un peu d’espoir quand nous nous sentons au bout du rouleau.
Avec ce roman noir, vous touchez le sujet sensible de l’amour maternel…
Ce fut le principal obstacle dans ma vie, j’y faisais face lors de l’écriture, et je pense que c’est ressorti sur le papier plus fortement : Freedom et moi sommes deux femmes qui pleurent en permanence les enfants que nous avons mis en adoption.
Nous sommes jugées, nous sommes mal comprises, nous sommes seules sur ce chemin, perdues, criblées de haine de soi et de chagrin.
En inventant ce personnage, je crois que j’avais besoin de quelqu’un pour partager cette douleur confuse, et elle est devenue ma meilleure amie. D’une façon bizarre qui paraît probablement folle aux non-écrivains, Freedom était mon amie la plus proche.
Vous avez réussi à construire une histoire très sombre mais aussi profondément humaine. Vous avez attaché beaucoup d’importance à l’aspect psychologique de vos personnages…
Je pense que la plupart d’entre nous a vu certains recoins très sombres de la vie, et c’est facile d’oublier que nous sommes tous humains.
Je voulais vraiment dépeindre des gens horribles, peut-être le genre de personnes que certains ont rencontré, tout en évoquant en eux un peu de sympathie. Nous ne naissons pas méchants…
Je pense que la race humaine est fondamentalement bonne, certains perdent juste leur chemin.
Cette histoire est une peinture sans concession d’une partie des habitants du sud des Etats-Unis, entre alcooliques, fanatiques religieux et autres dégénérés…
Etant moi-même une personne qui a toujours beaucoup déménagé et un vrai produit de la culture américaine, ces types de personnes ne sont pas tellement scandaleuses pour moi.
J’ai entendu certaines personnes dirent qu’elles étaient «cliché», mais je soutiens que les clichés ne les rendent pas moins vrai. J’ai rencontré certaines personnes merveilleuses (plus d’une) lorsque je vivais dans le sud, et dans leur culture ils peuvent être incroyablement accueillants et gentils.
Mais j’ai aussi vécu une grande partie de ma vie dans le sud (en tant que New-Yorkaise) et j’ai vu de mes yeux un grand nombre de personnes louches qui sont abordés dans Les infâmes. J’ai connu des consommateurs de Meth, des prostituées et des fanatiques religieux (tout autant dans le nord que dans le sud). Dans mes expériences, ils étaient pour la plupart des gens de bon cœur, quelques-uns ont juste perdu leur chemin (mais qui ne l’a pas perdu ?).
Cette histoire est remplie de surprises. Aviez-vous clairement planifié tous les rebondissements ou vous êtes-vous laissé porter par l’intrigue ?
Mes personnages ont ouvert la voie, à cent pour cent. Je suis tout aussi surprise (et fière) des rebondissements que les personnages l’étaient.
Je suis un écrivain qui doit avoir le dernier chapitre dans la tête avant même de commencer, de sorte que lorsque je débute l’écriture je peux mieux orienter l’histoire sans prendre trop sauvagement la tangente.
Donc, à l’exception de cette toute dernière scène, les rebondissements sont vraiment des surprises imprévues.
Vous avez le choix entre nous donner le mot de la fin ou votre dessert préféré…
Partons sur mon dessert préféré (même si je suis actuellement en plein régime et que ça peut être une torture) LOL.
Je suis un peu fatiguée de parler du livre. Mais j’aimerais un peu de baklava ! J’ai mis longtemps à en trouver ici en Irlande. C’est feuilleté, c’est collant, c’est un morceau de pur paradis sur votre langue.
Catégories :Interviews littéraires
D’autant plus tentée!!!!!!Merci pour cette interview intéressante!
Bonne lecture lorsque tu l’auras, ma binômette !! 😀 J’ai encore plus envie de le lire maintenant que j’ai lu l’interview, mais j’ai une grande file d’attente !!
C’est passionnant ! Tu as raison elle a un petit quelque chose qui fascine et donne envie delire son livre. Je suis très intrigué par son style du coup ^^
exactement ! Son bouquin aussi a ce truc en plus qui le fait sortir du lot
Je me le note 🙂
Putain de nana, elle irait bien dans les “dames du noir” quand je l’ouvrirai au auteur.
Tu me le rappellera mon ami.
Car une nouvelle fois ton interview est purement humain et sensible.
Merci pour tout ça aussi 🙂
je confirme, elle irait très bien dans ton concept. Je serais curieux d’une rencontre entre vous deux 😉
C’est con je baragouine pas l’anglais :/
Tu m’énerves avec tes tentations ! Grrrrr…..
Sinon…elle me plaît bien….cette Jax Miller !
elle est faite pour toi cette nana 😉
Il fait partie des romans que je compte lire ces prochaines semaines ! Après avoir lu ton interwiew je dirai comme dans une vieille pub d’autrefois ” j’en ai une énoooorme envie !” 🙂
tu fais bien, ce bouquin est étonnant. On accroche ou pas, curieux de ton avis
bon ba voila ….encore un à lire …. c’est malin, j’espère que tu es fière de toi !!!! je trouve qu’elle un tit quelques chose d’Amy Winehouse sur la photo 🙂
eheh oui un coté rock’n’roll, tout comme son bouquin
J’ai adoré son roman, complètement hypnotique. Je ne suis pas étonnée de découvrir la femme qu’elle est, entière, passionnée et blessée aussi. Je partage ton interview pour la faire connaître.
oui elle est parfaitement en accord avec son livre. Pour moi aussi c’est l’une des grandes révélations de l’année. Merci du partage Valou 😉
Je ne connais ni l’auteur, ni le roman. Interview diablement intéressante. Très tenté je suis de découvrir les deux… 🙂
Tu fais bien mon ami, un étonnant roman noir
Je me contente d’adhérer aux propos de mon ami Vincent. Déjà le nom Jax Miller étonne ! 😉
C’est un pseudo, mais il claque 😉
Hâte de le lire!
Waouhhhh j’en suis baba!!!
Je n’avais pas vu cette interview… J’ai eu la chance de la rencontrer (quand j’ai participé au Prix des Lectrices de Elle, qu’elle a eu dans la catégorie polar), de discuter avec elle et j’ai même son bras autour de mon cou sur la photo !! C’est quelqu’un de très simple, très sympa et qui a une vraie “rage” de vivre !