Harlem dans les années 90. 911, emblème des ambulanciers.
« Écrire sur ce que l’on connaît ». Voilà souvent le conseil que l’on donne aux écrivains débutants. Avant d’être romancier, Shannon Burke a été, durant plusieurs années, ambulancier à New-York. Il sait donc de quoi il en retourne et nous savons dès le départ que ce roman va sentir le vrai, la douleur et le sang.
La vérité en plein figure
Burke nous balance la vérité en pleine figure, à coup de paragraphes décrivant les interventions (parfois hallucinantes, toujours éprouvantes) d’une équipe d’ambulancier de Harlem.
911 est une œuvre de fiction, mais que l’on ne s’y trompe pas, Shannon Burke y a mis toute son expérience, ses anecdotes personnelles et ses tripes.
Réaliste tragédie
Il dépeint, par touches de scènes « ordinaires », le quotidien de ces intervenants de l’urgence. Mais là où l’auteur est très fort, c’est qu’il ne nous propose pas juste une banale accumulation d’événements. La description de la vie de cette équipe d’ambulanciers va se transformer en tragédie.
Les scènes d’interventions sur le terrain sont saisissantes de réalisme. C’est le cas aussi des relations entre ambulanciers, tous avec leurs caractères bien trempés, qui amèneront à cet enchaînement dramatique laissant le lecteur sur le carreau.
Laboratoire psychologique en accéléré
Avant de lire ce roman, on ne peut imaginer à quel point ce métier, dans un quartier aussi difficile, peut marquer à vie. Le personnage principal y passera onze mois, et se retrouvera changé à jamais.
Le « 911 » est un laboratoire psychologique en accéléré, qui démontre à quel point un homme peut se trouver transformé en quelques mois, passer tour à tour de l’altruisme à l’indifférence, du respect au mépris, ou à la folie.
Viscéral
911 est un récit brut, viscéral, où la détresse de cette population pauvre, tout comme celle de ces ambulanciers, vous touche au plus profond de votre être.
Ne croyez pas ressortir de ce récit de la même manière qu’après la lecture d’un banal roman noir. On est ici dans le vrai, l’authentique, et s’en est d’autant plus perturbant.
Pas étonnant que Darren Aronofsky, le metteur en scène de Black Swan, et le scénariste de la série Les Sopranos se soient lancés dans l’aventure de mettre en images ce récit.
Des images, vous en aurez plein la tête, une fois la dernière page tournée. 911 est un roman qu’on n’oublie pas.
Sortie : 22 mai 2014
Éditeur : Sonatine
Notes (sur 5) :
Profondeur : ♥♥♥♥ 1/2
Psychologie : ♥♥♥♥
Qualité de l’écriture : ♥♥♥♥
Émotion : ♥♥♥♥ 1/2
Note générale : ♥♥♥♥
4° de couverture
Lorsqu’il devient ambulancier dans l’un des quartiers les plus difficiles de New York, Ollie Cross est loin d’imaginer qu’il vient d’entrer dans un monde fait d’horreur, de folie et de mort.
Scènes de crime, blessures par balles, crises de manque, violences et détresses, le combat est permanent, l’enfer quotidien. Alors que tous ses collègues semblent au mieux résignés, au pire cyniques face à cette misère omniprésente, Ollie commet une erreur fatale : succomber à l’empathie, à la compassion, faire preuve d’humanité dans un univers inhumain et essayer, dans la mesure de ses moyens, d’aider les victimes auxquelles il a affaire.
C’est le début d’une spirale infernale qui le conduira à un geste aux conséquences tragiques.
Catégories :Littérature
C’est toujours un plaisir de lire des réactions enthousiastes vis-à-vis d’un livre qui nous a plu.
Une belle claque de plus grâce à Sonatine 🙂
et grâce à toi, mon pote !
Suite à ta chronique, je n’ai pas pu résister et je l’ai acheté durant mes congés 😉
Oui un livre qui marque les esprits
Quelle lourde responsabilité de jouer les tentateurs 😀
ça dépend avec qui ;-). Entre toi et moi le risque est assez faible
J’ai fait une quasi nuit blanche, je ne serai donc pas très inspirée à part pour dire qu’une fois de plus tu fais fort 🙂
pas besoin de longs discours 😉
Merci !
un magnifique roman en effet que j’ai particulièrement adoré ! Sombre, violent par ce qu’il révèle de nos sociétés,c’est pour moi en tout cas un des meilleurs romans de l’année. J’espère que l’auteur saura garder cette force évocatrice qui est la sienne dans ses prochains romans. Si c’est le cas, alors je crois que nous tenons là un auteur qui va compter dans les années à venir. Amitiés
Saura t-il sortir de son créneau et parler d’autre chose que de son passé d’ambulancier ? That’s the question 😉
Mais oui il a un potentiel énorme
j’espère , au passage Yvan, que tu as remarqué à quelle heure j’avais déposé mon commentaire !! t’en trouveras d’autres des aficionados de ton blog se lever
aussi tôt pour guetter la nouvelle chronique !! 🙂
ahah, je vais te tester maintenant, tu seras là quand je publie à 5h du mat ? 😉
Merci pour ta fidélité, sincèrement !
Comme mes petits camarades, j’ai aussi pris une sacré claque avec ce titre. Mais c’était pas la première que me mettait l’auteur. Son premier roman paru à la série noire en 2006/2007 n’avais déjà mis KO.
Merci pour ta belle chronique. Il faut que je me bouge pour faire un petit article sur ce titre.
A couper le souffle, d’une tel noirceur qu’il faut parfois s’accrocher, reprendre sa respiration, tellement cette lecture se fait en apnée. C’est aussi violent que bouleversant.
Je peux juste, te conseiller de lire “Manhattan Grand-Angle”, encore plus émouvant, je crois.
Comme à ton habitude, ton commentaire est totalement complémentaire à ma chronique, je crois que je vais t’embaucher 😉
Merci pour le conseil concernant son premier bouquin !
eh bien après avoir lu cette chronique on ne peut qu’avoir envie de le noter ….et vu les coms , de s’ intéresser aussi à ses autres romans 😉
youpi Sylvie, merci les commentateurs 😉
Coucou ^^ déjà noté à cause de Lord Arsenik 😉
200 pages, pas plus ? Autre chose, j’aime bien tes titres dans ta chronique, si on a pas beaucoup de temps, on peut lire en diagonale et avoir le minimum syndical ! Une brillante idée, mais j’avais oublié de te le signaler 😳
Snif, vla que tu va plus me lire maintenant, juste les titres… 😉
Eh oui moi aussi je l’ai noté à cause du Lord
quand j’aurai pas le temps, oui, mais sinon, je lis les petits caractères entre les titres aussi. Je me méfie des petits caractères entre les titres…
Le Lord, quel vil tentateur lui aussi 😀
je vais te tester, je vais rajouter de tous petits caractères, faudra une loupe pour déchiffrer le message subliminal 😉
Mets des images cochonnes, là, je vais rien louper, garantit ! 😆
Évite la tronche à Mitterand, comme il avait fait pour les élections… images subliminales dans les pubs de je ne sais plus quelle chaîne télé :/
je vais y réfléchir 😉
fait fumer ton esprit ! 😉
j’ai un peu peur qu’il ne me rappelle des souvenirs j’étais dans le domaine médical (médecin psychiatre) donc je connais assez bien leur situation et je pense qu’elle n’a pas dû s’arranger depuis que je n’exerce plus (burn out sévère) mais je note quand même.
grâce à toi je viens de m’acheter d’occasion (déjà) le livre de Meyerhoff dont je ne me rappelle jamais le titre…
je suis d’accord avec belette 2911 tu mets l’eau à la bouche avec tes commentaires et on sait assez vite si on va lire le livre ou pas et surtout rapidement ou plus tard.
Avec ton commentaire tu peux difficilement me faire plus plaisir, si effectivement j’arrive correctement à orienter vos envie et faire passer mon message 😉
Pour 911, c’est quand même dans un contexte bien particulier, Harlem, avec ce que ça représente de travailler dans ce genre de quartier.
Concernant le Meyerhoff (déjà !), il devrait donc te parler encore bien plus qu’à moi !
Je ne connaissais pas du tout ce roman, merci pour la découverte 🙂 C’est ma PAL qui va encore bouder 🙂
une PAL ne boude jamais, elle dévore 😉
Tiens ça me rappelle l’excellent série de John Wells “New York 911” (Third watch) que j’aimais beaucoup.
Je ne connais pas la série
Comme toujours, chronique super bien léchée. Encore un livre à ajouter, comme dirait Grégoire, à “la liste de mes envies”. Bonne journée, l’ami… 🙂
Voilà…mission accomplie…il est noté sur le haut de ma liste d’envies..c’est malin hein!!!!
ben oui ce livre est une urgence ! 😉 pinpon
😀 ahahhaha