Cimqa – Auriane Velten

Merveilleux. Voilà un qualificatif qui sied parfaitement au deuxième roman d’Auriane Velten, dans tous les sens du terme. Cimqa, derrière ce nom étrange se cache un bijou de la littérature dite de genre, qui mérite que tous les yeux s’y posent.

Nouvel équilibre

Savez-vous ce qu’est la cinquième ? Non pas l’ancienne chaîne de télévision française, mais une nouvelle dimension qui apparaît subitement un jour. Le monde en est chamboulé, et se doit de rechercher son nouvel équilibre avec cette faille qui bouscule les quatre premières, longueur, largeur, hauteur et temps.

Deux points de vue dans ce roman, celui d’une jeune fille qui trouve rapidement sa place dans ce nouvel espace et celui d’une femme dans la cinquantaine qui peine à trouver la sienne. Deux époques ? Deux branes ? Le mystère sera levé petit à petit.

L’imagination au pouvoir

Le récit va développer une histoire d’espace et de temps, en jouant avec poésie sur leurs déformations. Pour mettre en avant cette dimension qui vient prendre sa place en poussant les autres du coude : l’imagination.

L’idée est particulièrement originale, sa manière de la mettre en scène habillement pensée et son développement magnifiquement abouti. Pour parler d’imagination, pour la mettre ainsi au centre de tout, il fallait être capable d’en faire preuve.

L’autrice éblouit le lecteur, illumine de son talent chaque chapitre pour un des romans les plus singuliers et les plus maîtrisés que j’ai pu lire ces derniers temps.

Tout en finesse

Nous sommes aux alentours de l’an 2050 quand le merveilleux s’incruste subitement dans le quotidien. A une place laissée en partie libre par la largeur. Dit comme ça, on pourrait penser à un concept fumeux, mais l’idée est au contraire aussi étonnante que bien réfléchie.

Je ne peux concevoir plus belle ode à l’imagination, à son pouvoir, à ses bienfaits, que ce roman. Une lecture fascinante qui crée elle-même des images mentales fortes, aussi parlantes que des dialogues.

Un roman tout en finesse, pas du tout le genre à mettre l’action en avant, mais au contraire à développer le récit en émotions. Et pourtant, les surprises s’accumulent, croyez-moi, s’en est fascinant.

La puissance de ce texte est encore décuplée grâce à de nombreuses thématiques qui le traversent, toujours amenées avec subtilité et sensibilité.

Art et création

On y parle de la place de l’art et de la création, de responsabilité collective, d’un vivre ensemble autrement. Mais aussi de la difficulté de communiquer, d’avidité du système, de déréliction, de traumatisme aussi. Et même, en creux, de la place que prennent les sensibility readers dans ce futur pas si lointain. Espoirs et craintes entremêlés.

Des thématiques à la fois intemporelles et très actuelles, toujours amenées pour nourrir l’histoire, avec une délicatesse vraiment touchante. Des sujets développés de manière très imagée, dans un équilibre parfait.

Merveilleux, fantastique, les qualificatifs s’accumulent, s’envolent, tous les sens en éveil.

Cimqa d’Auriane Velten est, pour moi, l’un des romans les plus enthousiasmants de ces derniers mois, une merveille offerte à tous ceux qui savent à quel point l’imagination est aussi vitale que l’air que l’on respire.

Lien vers l’interview d’Auriane Velten au sujet de “Cimqa”


Yvan Fauth

Sortie : 04 octobre 2023

Éditeur : Mnémos

Genre : Science-fiction

Prix : 20 €

4ème de couverture

Sarah a 6 ans quand survient le repli.
Depuis, des créatures, ou des objets, apparaissent pendant quelques secondes. La petite Sarah grandit dans ce monde chamboulé, où a surgi une nouvelle dimension, celle de l’imagination.
Apprivoisant ce nouveau domaine en cachette, elle réussit à faire apparaître des choses de plus en plus complexes pendant de plus en plus longtemps. Jusqu’à ce que ses nouvelles capacités parviennent aux oreilles d’une équipe de scientifiques…
Sara a 50 ans quand on lui propose l’opportunité de sa carrière. Cette technicienne cimqa n’y croyait plus, après des années de galère. La voilà de nouveau sur le devant de la scène, à travailler sur les décors de l’une des plus grosses productions anglaises.
Mais pourquoi le stress ne la lâche-t-il pas ? Et pourquoi se met-elle à rêver d’une petite fille qui lui offre son aide ?



Catégories :Littérature

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10 réponses

  1. Je ne sais pas si je suis mal réveillée, mais il y a des mots que je ne comprends pas…branes ? Cimqa (ça me fait penser à une vieille voiture…)?

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Cimqa est un mot inventé qui s’explique dans le livre 😉 .
      Les branes c’est lié aux univers multiples.
      Ça prouve que tu lis les chroniques attentivement ! Merci beaucoup pour ça

  2. Aude Bouquine – « Lire c’est pouvoir se glisser sous différentes peaux et vivre plusieurs vies. » Ici, je lis, je rêve, je parle de mes émotions de lectures, avec des mots. Le plus objectivement possible. Honnêtement, avec respect. Poussez la porte. Soyez les bienvenus dans mon univers littéraire.

    J’allais poser les mêmes questions que Sylvie 😉
    Je sens tout ton enthousiasme et le bonheur que tu as ressenti durant cette lecture ♥️. Ça donne sacrément envie !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      tant mieux si j’arrive à faire passer mon enthousiasme 😉

  3. Collectif Polar : chronique de nuit – Simple bibliothécaire férue de toutes les littératures policières et de l'imaginaire.

    Celui-ci je l’ai commandé 😉
    Et là comment faire pour ne pas le lire

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Va falloir terminer, oui 😉

  4. Lord Arsenik – Noumea - Nelle-Calédonie

    Rien à voir avec la Simca 1000 des Chevaliers du Fiel ?

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      non, pas vraiment 😉

Rétroliens

  1. Interview Auriane Velten - Cimqa - EmOtionS, blog littéraire
  2. Cimqa, Auriane VELTEN – Le nocher des livres

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