Interview – 1 livre en 5 questions : Vindicta – Cédric Sire

1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre

5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger

Cédric Sire

Titre : Vindicta

Éditeur : Metropolis

Sortie : 21 mars 2019

Lien vers ma chronique du roman

Ton histoire démarre par un simple braquage, mais la suite est loin d’être banale…

Tu me fais rire ! Tu sais qu’il m’est toujours difficile de parler de mes romans sans trop en dévoiler ! Le point de départ de cette histoire est un braquage qui va mal tourner, oui, et c’est en effet une situation convenue dans ce type de littérature car j’aime jouer avec les codes des genres pour me les approprier. Et puis, pour moi, ce départ était surtout l’opportunité d’introduire dans le récit des jeunes gens un peu paumés, attachants mais pas très intelligents non plus. Je n’ai pas l’habitude d’utiliser ce genre de personnages, j’avais envie de sortir de ma zone de confort, d’explorer de nouveaux territoires romanesques. Dans le roman, on retrouve également un tueur plutôt spécial, qui est un ancien militaire au physique très particulier : il ressemble au Slender Man des creepypastas. Je dirais que Vindicta est une histoire viscérale de vengeance, de lignes de vie qui s’entrechoquent dans une spirale de rage et – aussi – de profond mystère…

Cette intrigue est un peu une réaction en chaîne, et c’est aussi dû au fait que tu as voulu proposer un roman choral…

Oui ! Même si j’ai toujours utilisé plusieurs points de vue dans mes romans, je n’avais jamais employé autant de personnages à la fois ! Il y a l’écrivain et sa fille au centre du cyclone, plusieurs services de police qui font mutuellement de la rétention d’information et entrent, forcément, en conflit les uns avec les autres, les quatre jeunes braqueurs dont la vie bascule du jour au lendemain, les militaires envoyés partout dans le monde pour donner la mort sous couvert de la raison d’État, sans oublier les personnages périphériques tels que l’avocat véreux, le médecin, le vétérinaire, et ainsi de suite. Et bien sûr le fameux tueur à gages, ce monstre imberbe et surentraîné qui élimine les noms sur sa liste, l’un après l’autre ! Cette multiplicité de voix n’était pas prévue quand j’ai commencé à écrire le roman, je pensais naïvement me focaliser sur le groupe de jeunes gens et leur traversée de l’enfer. Pourtant, au fil de l’écriture, la répartition de points de vue m’est apparue comme évidente car de nouveaux personnages ne cessaient d’apparaître dans ma tête ! J’ai donc beaucoup travaillé pour qu’on passe de l’un à l’autre avec fluidité, qu’à aucun moment le lecteur n’ait l’impression d’une rupture. Au contraire. Tels des dominos, chaque dialogue d’un personnage, chaque nouvel élément de l’histoire s’enchaîne avec une autre scène de manière logique, irrémédiable. D’où la réaction en chaîne que tu évoques, et l’escalade progressive, comme un mouvement de crescendo, à mesure que le roman se déploie et accélère, devant d’ailleurs de plus en plus sanglant du fait de cette progression constante. C’est une course à l’abîme qui ne peut pas bien se finir…

Te voilà totalement ancré dans le réel avec cette histoire !

Le réel, je ne sais pas, je reste dans la fiction et le divertissement avant tout ! Cela a toujours été mon approche, celle-ci ne changera pas. Mais il est vrai que Vindicta est, sans conteste, le récit le plus réaliste que j’ai écrit, et toutes mes nouvelles idées vont dans ce sens : l’humain confronté à ses conflits insolubles…

C’est un pavé de 575 pages, mais tu as pris tellement de soin à travailler la fluidité de ta narration qu’il est impossible de ne pas continuer la lecture, encore et encore…

C’est ma marque de fabrique depuis le début. Je veux qu’on puisse tourner les pages de mes livres avec un sourire en coin, qu’on ait ce besoin ludique et excité de connaître la suite, et que cette suite soit toujours une vraie récompense. Cela ne marche pas toujours sur tout le monde, bien sûr ! Mais le but de mon travail a toujours été celui-là avant tout : le plaisir. Sans aucune autre prétention ou justification. La vie est déjà assez noire et déprimante pour tout le monde, tout ce que j’essaie de faire est d’apporter un peu d’évasion au lecteur. Je travaille donc la forme et la couleur de chaque phrase, le fléchage émotionnel, pour qu’à la lecture tout paraisse fluide, naturel, évident…

Et si je te dis que tu as atteint une nouvelle maturité avec ce roman ?

C’est un immense compliment, je te remercie ! Pour ma part, je ne me permettrais pas de juger mon roman, je n’aurais pas ce genre d’ego déplacé. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai donné le meilleur dont je suis capable à ce jour. À présent, j’espère simplement que les lecteurs et lectrices plongeront dans cette histoire avec plaisir et qu’elle les bercera agréablement pendant quelques soirs !

Yvan Fauth



Catégories :Littérature

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12 réponses

  1. Aude Bouquine – « Lire c’est pouvoir se glisser sous différentes peaux et vivre plusieurs vies. » Ici, je lis, je rêve, je parle de mes émotions de lectures, avec des mots. Le plus objectivement possible. Honnêtement, avec respect. Poussez la porte. Soyez les bienvenus dans mon univers littéraire.

    Il faut que je rencontre ce garçon 😉
    J’aime son humilité en tout cas !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Non seulement il est talentueux, mais en plus c’est une crème !

      • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

        Crème vanille ??

        J’ai pris son nouveau roman, puisqu’il sortait des habituels dont je ne suis pas trop fan *pas frapper, pas frapper*. Là, j’espère que je vais plonger dedans et ne plus remonter.

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          Je pense vraiment que celui-là te plaira !

          • belette2911 – Grande amatrice de Conan Doyle et de son "consultant detective", Sherlock Holmes... Dévoreuse de bouquins, aussi ! Cannibal Lecteur... dévorant des tonnes de livres sans jamais être rassasiée, voilà ce que je suis.

            Tu penses, donc tu es ! 😉

  2. Nath - Mes Lectures du Dimanche – Livres, ongles & Rock 'n Roll

    Je suis en plein dedans, avec beaucoup de frustration d’avoir en ce moment un planning professionnel et privé surbooké qui m’empêche d’avancer comme je le voudrais ! C’est prenant, direct, en un mot : génial ! J’avoue que je serais heureuse également de rencontrer ce personnage qui a l’air si gentil et, en plus, fan de très bonne musique 😏

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Que des qualités ce bonhomme, je confirme 😉

  3. je n’ai encore jamais lu cet auteur , ms cette interview donne envie de le découvrir !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      C’est le bon roman pour se lancer !

  4. leslecturesdelouiseweb – L'idée est de partager avec vous mes lectures. "La lecture est une amitié" Marcel Proust

    J’aime toujours autant sa facon d’être et de s’exprimer ! Un régal à écouter ! Une belle personne.
    J’appréhende, j’hésite à acheter ce roman, peut quil soit trop violent pour moi…
    Merci Yvan !

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      Il l’est parfois, mais franchement se serait dommage de se priver

Rétroliens

  1. Vindicta – Cédric Sire – EmOtionS – Blog littéraire

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