1 livre et 5 questions à son auteur, pour lui permettre de présenter son œuvre
5 réponses pour vous donner envie de vous y plonger
Sandrine Collette
Titre : Animal
Éditeur : Denoël
Sortie : 07 mars 2019
Lien vers ma chronique du roman
Décidément, chacun de tes romans est une surprise, et on te retrouve sur un terrain où on ne t’attendait peut-être pas…
Cela dépend de quoi on parle… Je crois qu’il y a une cohérence entre Animal et mes précédents romans, dans l’écriture, dans l’atmosphère, dans le caractère intimiste malgré l’immersion dans des espaces immenses. Dans mes deux précédents romans, l’action n’était pas située, et j’ai eu envie de m’ancrer dans des paysages réels qui permettent, si on fait une recherche sur internet, de voir où cela se passe. Dans des environnements grandioses, me semble-t-il.
Après, peut-être parles-tu du thème… alors oui, cela peut surprendre de partir sur le terrain des grandes chasses, moi qui suis du côté de l’animal, de la nature et de la vie. Mais bon… j’en avais besoin pour mon histoire. J’en avais besoin pour transcender mes personnages.
Pour ce septième roman, le titre du roman et le thème se sont-ils rapidement imposés à toi ?
Le thème oui. C’est un mélange de préoccupations récurrentes chez moi : les grands espaces, la frontière extrêmement ténue entre l’humanité et l’animalité, et la part de chacun de ces caractères en nous – mais peut-être aussi, avec un anthropomorphisme que j’assume, chez l’animal -, la survie, et… une quête. C’est un roman dont j’ai eu l’idée il y a trois ou quatre ans. La sortie du film « The Revenant », qui mettait en scène un ours, m’a poussée à le décaler à plus tard.
Quant au titre… il m’est venu bien après avoir écrit la fin, au moment ultime, celui où j’ai vu que l’éditeur allait me faire des propositions parce qu’il fallait bien trouver quelque chose. Sous la pression, j’ai trouvé !
Ce roman est aussi une ode à la violence de la nature, lointaine et désertique…
La nature est mon univers, c’est un peu ma « patte ». C’est là que, pour moi, la survie prend tout son sens, là que les caractères se révèlent et se dépassent. C’est là aussi que l’on trouve des êtres que l’on ne peut à mon sens pas croiser en ville : des bêtes sauvages, des prédateurs, peut-être des ogres et des sorcières. Tout se passe dans la forêt, comme les histoires que l’on nous raconte enfant. Il y a une dimension fantastique, magique, dans la nature, que j’essaie de faire passer dans mes livres. Et la magie, c’est blanc ou c’est noir…
Tu as l’impression d’avoir pris un risque en choisissant ce genre de personnages ?
Oui. Arriver à créer de l’empathie pour des chasseurs, c’était un pari contre l’air du temps. Pour ma part, je suis très opposée à la chasse, même si je sais qu’il ne faut pas tout mettre dans le même panier ; même pour moi, ça a été compliqué de devenir complice avec mes personnages. J’y ai mis des nuances, des fragilités, des doutes. Et au fond, le roman est le contraire d’une ode à la chasse : je m’y retrouve.
Au-delà de l’histoire et des personnages, ce livre est aussi un sacré travail sur l’écriture, avec ce décalage entre animalité et une prose très soignée…
Je ne sais pas. Autant construire un roman, inventer et organiser une histoire, représentent beaucoup de travail pour moi, autant, une fois que je suis lancée, l’écriture me vient « spontanément ». Le ton est là tout de suite, le style s’adapte tout seul. Peut-être est-ce le fait d’être plongée dans le livre, dans une sorte d’état de conscience modifié. J’espère seulement que l’on perçoit les différences de ton, les façons de regarder, le champ des possibles.
Yvan Fauth
Catégories :Interviews littéraires
Je suis très très tentée de l’acheter ce dernier de cette auteure. J’ai pas terminé le premier, et le pourrais maintenant. Elle m’avait vraiment trop secouée. Sacrée petit bout de femme que j’avais vue à la télé lors de la sortie de ce premier livre. J’avais lu le quatrième de couverture, et sincèrement très très envie….Oui je me répète 😉
Je l’ai mis en attente. Comme tous les précédents. C’est une grande dame pour l’écriture.
Merci pour cet article Yvan, j’aime beaucoup ton partage. Geneviève
Il faut vraiment réessayer, quel parcours depuis le premier roman ! Une immense dame de la littérature, oui
Je le sais Yvan, je le sais. 😉
Je l’ai terminé pour ma part semaine dernière, beaucoup d’images me hantent encore – et c’est avec bonheur que je le dis. Bravo Sandrine Collette, en plus d’être un passionnant roman, étourdissant et puissant, c’est une ouvre à l’écriture choisie et profondément intime. Magnifique.
Et elles risquent de te hanter longtemps… Tu as bien choisi tes mots pour en parler
Je n’ai pas encore fait ma chronique de ce bouquin.
Dieu que j’ai adoré, mais difficile d’en parler.
Tant d’émotions contradictoires. Et puis j’aime pas les chasseurs, na c’est dit !
elle non plus ;-). Et pourtant elle arrive à se mettre dans leur peau. Etonnant
Ben c’est tout le talent de Sandrine ça !
et c’est grâce à toi que je suis revenu vers elle (et que j’ai bien fais de t’écouter)
Si j’ai au moins pu t’apporter ça; alors je suis ravie mon ami !
Tu m’apportes bien plus que ça 😉
Rhooo j’ai trop de la chance, moi !